Quand j’étais petite, je digérais mal le lait, et aujourd’hui encore, on peut dire que ce n’est pas mon fort. Sauf qu’à l’époque, on ne parlait pas encore d’intolérance au lactose et, la boisson lactée étant considérée comme nécessaire, on a tout essayé pour m’en faire ingurgiter. Cacao en poudre, sucre en morceaux, céréales aux contours rigolos, tout était bon pour agrémenter le bol redouté. Depuis, j’ai cessé de m’obstiner, mais s’il y a une chose que je regrette, c’est de ne plus pouvoir goûter à la divine poudre maltée Ovomaltine. Du coup, quand on m’a proposé de recevoir la version à tartiner*, j’ai battu des mains et tout de suite accepté. Après moult étalages sur pain (c’est que j’ai des années à rattrapper), j’ai chercher à en faire quelque chose de plus élaboré, et une idée s’est vite imposée, celle des amaretti à l’ovomaltine…
Pourquoi mélanger un produit d’origine notoirement suisse et industriel à une recette typiquement artisanale et italienne? Parce que la marque Ovomaltine prend aussi part à l’histoire de Milan, ayant vers 1925 ouvert une fabrique non loin du Naviglio Martesana, à Crescenzago au nord-est de la ville, dans laquelle de nombreux italiens ont travaillé, dont l’illustre Primo Levi en 1942 (en tant que chercheur, l’extrait de malt étant à l’époque produit par le laboratoire pharmaceutique Wander pour ses vertus médicinales), qui a même dédié un poème** à ce coin de banlieue industrielle…
Fermée en 1944, la fabrique a longtemps été abandonnée avant de devenir en 2001 le grand magasin de design et d’ameublement Cargo High Tech d’aujourd’hui, qui a conservé la structure originaire des lieux, tant de la fabrique-même que des anciens bureaux. En attendant d’enfourcher mon vélo pour aller le contempler, je vous laisse patienter avec ces quelques douceurs ovomaltino-milanaises…
Ingrédients: 200g d’amandes en poudre, 180g de sucre semoule, 2 blancs d’oeuf battus en neige, 75g d’ovomaltine crunchy
Mélanger le sucre et la poudre d’amandes. Y ajouter la pâte à tartiner et 1/3 des blancs en neige, incorporer au mélange solide. Ajouter enfin le reste des blancs et amalgamer jusqu’à obtenir une pâte ferme et homogène. Mettre au frais pendant 3h, puis former des palets à l’aide de deux cuillères et enfourner pour 20 minutes à 160°C. Laisser refroidir et déguster!
*un truc addictif de type crème de cacao au malt avec éclats soufflés-maltés dedans…
**Crescenzago, février 1943, du recueil à une heure incertaine
Cargo High-Tech – via Meucci 39 – Milano – ouvert du mardi au dimanche de 10h30 à 19h30
On trouve de l’Ovo Crunch en Italie maintenant ? Yeaaaaaaah ! Où ?
(Bon, je vérifierai quand même la recette, certaines varient. Par exemple, l’Ovomaltine en poudre de base contient du sucre dans certains pays, alors que pas dans la recette originale et donc celle qu’on trouve en Suisse, je comparerai les compos.)
Hum… j’en ai l’eau à la bouche ! Merci pour la recette, ce sera la petite douceur de mon week-end 🙂
Bises 🙂
@Miss Blemish: et tu vas voir, si tu ne manges pas tout d’un coup (!) qu’après quelques jours ils semblent devenus durs, mais une fois trempés dans le café, oh merveille, fondants comme avant!
@M’dame Jo: effectivement il semble que ce soit dur à trouver hors de France ou Suisse… mais je vais chercher!
Ça s’appelle une tuerie, parce que déjà la pâte à tartiner est délicieuse, son côté crunchy est vraiment craquant – quel jeu de mot – alors en plus la poudre d’amande…A prévoir pour un thé ou café entre copines, à partager donc !
Mmm Ovomaltine ! Je me souviens encore du type en combi de plongée qui faisait des ploufs dans un champs de blé (rahh les années 90… On nous faisait croire que l’Ovomaltine c’était la panacée pour la santé, comme la Nutella). Quelle bonne idée en attendant ! Nous on mangeait des barres d’ovomaltine chez mes petits voisins, c’était bon… Plus que bon car interdit à la maison ! Par ailleurs, c’est un bien joli torchon que je vois là sous tes biscotti !
@la pintade aixoise: moi aussi je me souviens de la pub… et surtout de l’accent terrible du type avec ses palmes! en fait les barres ovomaltine c’est surtout des barres énergétiques pour athlètes… d’ailleurs ici à milan, on n’en trouve que chez Decathlon! (quant au torchon, bien vu, j’ai l’intention d’en parler prochainement! ^^)
Je rentre régulièrement en Suisse, donc j’achète mes drogues légales sans trop de problèmes, je pensais que tu avais acheté le pot ici.
@M’dame Jo: non on me l’a envoyé! mais j’ai déjà deux enqueteurs sur le coup à Milan, et s’il s’y cache un seul fournisseur, sur qu’à nous trois on le trouvera!
La pintade > si tu regardes la compo de l’Ovomaltine en poudre, c’est pas mauvais du tout: pas de sucre, c’est du malt et du cacao et des vitamines. La pâte à tartiner a de l’huile de palme et les autres produits Ovomaltine (allez sur http://www.ovomaltine.ch pour vous faire une idée des 100 déclinaisons – mmmmh les corn-flakes) sont pas forcément super sains, mais le produit de base, tu peux y aller.
(Oui, je défends mon patrimoine.)
Mmhm encore plus gourmands ces amarettis, je note 😉
Ah bah je suis pas loin de Milan, je peux instaurer un ovoduc depuis la Suisse 🙂
@M’dame Jo: sympa l’idée de l’Ovoduc! Tant que tu y es, pourquoi pas un ròstiduc? et un gruyèroduc?
Ah ah ah oui ! Ovomaaaaaltinnne (s’il n’était pas Suisse celui-là !)
@la pintade aixoise: ça reste à voir, il est possible qu’il forçait légérement le trait ^^
Tout se négocie 😉 Les röstis en sachets plastique voyagent bien.
(Je suis revenue sur cette note pour confirmer un truc: j’ai fait une comparaison des recettes de la poudre ovo suisse et italienne. La première n’a pas de sucre, la seconde, si.)
@M’dame Jo: c’est bon à savoir, merci pour cette précision ovomaltinesque de prime importance gourmande ^^