Le Mec m’a souvent raconté l’histoire de cette vidéo réalisée par son école quand il était enfant: à l’occasion d’une sortie scolaire à la ferme, le vidéaste avait souhaité recueillir le souvenir de tous les acteurs de la journée. Le chauffeur du bus, vraissemblablement simplet, ou intimidé et ne sachant comment se comporter devant la caméra, n’avait pas trouvé mieux en guise de témoignage que de pousser d’une brusque ruade un âne se trouvant sur son passage… J’aime bien cette histoire, elle dit la difficulté à trouver les mots, à se donner une contenance, à être juste, sans se dévaluer ni surjouer…
Moi par exemple, quand je veux dire à quelqu’un que je l’aime bien, je lui fais à manger! C’est un truc que je maîtrise (pousser des ânes, c’est trop balèze pour moi je crois) et pour lequel je me fais confiance, et c’est plus facile que d’avoir à l’exprimer vraiment!
Du coup, l’autre jour, pour remonter le moral à mon voisin-papy tristoune à cause de problèmes de santé casse-pieds, je lui ai fait des brioches tressées! (ouais, tout ça pour en arriver là, les amis des ânes et les spécialistes de l’estime de soi, vous pouvez y aller). En vrai, c’est tellement pénible de se sentir impuissant dans ces cas là, on aurait envie d’être utile, actif, et il n’y a que le temps qui peut guérir tout ça… Du coup, hopla, un peu de farine, du chocolat, les mains sont occupées et le sourire revient, c’est parfois aussi simple que ça!
Ingrédients (rendons à César ce qui est à César, la recette est de Sandra du Pétrin qui a depuis peu repris, à ma grande joie, ses activités bloguesques) (j’ai fais 2 mini modifs, sur la quantité de sucre et le glaçage): 500g de farine, 1 sachet de levure boulangère sèche, 70g de sucre, 1càc de sel, 200g de lait de coco tiédi, 2 oeufs bio, 125g de beurre ramolli; pour la garniture: 20g de sucre, 25g de cacao amer, 40g de lait de coco, 40g de chocolat noir râpé; glaçage: sucre, eau
Préparation: Mélanger la farine, la levure, le sucre et le sel, puis former un puit au milieu. Y verser le lait de coco tiédi et les oeufs, mélanger en incorporant la farine petit à petit. On obtient une pâte assez sèche et ferme. Ajouter petit à petit (cuillère par cuillère) le beurre en morceaux, malaxer avec soin pour bien incorporer la matière grasse sans que la pâte ne colle trop. Quand elle est souple et homogène, former une boule avec un peu de farine et laisser doubler de volume au repos pendant 1h30 environ dans un saladier recouvert de film alimentaire.
Ce délai écoulé, préparer la garniture en mélangeant le cacao, le sucre et le lait de coco. Diviser la pâte à brioche en deux (on va travailler l’une, puis l’autre, exactement de la même manière), étaler à la main sur le plan de travail légérement fariné en un rectangle de 20X40cm. Recouvrir de la moitié de la garniture avec une cuillère en laissant un bord libre d’un centimètre autour. Saupoudrer avec le chocolat râpé, puis replier le rectangle sur lui-même (dans le sens de la longueur) et appuyer pour sceller les bords.
Avec un couteau bien aiguisé, découper des bandelettes de pâte (du pli vers le bord) de 2cm de largeur. Etirer légèrement chaque bande en la faisant vriller puis l’enrouler sur elle-même en escargot. Déposer au fur et à mesure sur la plaque du four chemisée en espaçant bien. Renouveller l’opération avec la deuxième moitié de la pâte. En tout, on obtient de 12 à 16 brioches, soit 2-3 plaques à enfourner! Laisser lever à nouveau 1h à l’abri des courants d’air.
Préchauffer le four à 200°C, badigeonner les brioches du sirop sucre-eau et enfourner pour 15 minutes environ.
Laisser refroidir avant de déguster et d’offrir à qui vous voulez! Il n’est pas de petit chagrin qui résiste à une orgie de ces petites choses dodues et chocolatées!
Ps: et l’assiette, on en parle de l’assiette? (billet à rallonges…) Une collection alsacienne commencée il y a bien longtemps et jamais finie, mais aujourd’hui encore comme j’aime ces petits danseurs folkloriques qui apparaissent soudain sous la purée, la crème anglaise ou le poisson pané!
je trouve l’histoire de l’âne toute mignonne et j’espère que ton papy allait mieux après cette torsade qui a l’air si bonne !Moi hier j’ai fais du crumble pour ma coloc en mal d’amour, comme quoi…le sucre !ça met tout le monde d’accord !
@Célia: ah oui, il aime bien quand on s’occupe de lui Lucio! C’est dommage qu’il déménage bientot (notre immeuble n’a pas d’ascenseur et il galère pour monter les escaliers), il perdra sa dose de patisseries hebdomadaire et nous notre prof de milanais! 🙁
Ta torsade à l’air super bonne! Je note la recette, je vais essayer de la reproduire!
Pff fais croire que tu ne maîtrises pas les mots …
moi j’en aurais bien besoin du réconfort tressé, je t’en pique un bout.
C’est sympa, moi je fais à manger quand je suis stressée…et je suis plutôt stressée!
@Pomdepin: ah oui la cuisine ça destresse! c’est pour ça que je n’ai pas de robot et que je pétris tous à la main!
Si je te dis que je suis triste tu m’en envoies aussi par la Poste? :p
Nan parce qu’elles sont juste trop réussies tes torsades!
@Lilith: j’aimerais bien mais vu les délais de la poste ici, ça risque d’arriver à destination un peu rassi!
je crois que j’aimerais bien que tu m’aimes bien et que tu sois ma voisine (c’est plus pratique…) Et nom de %*%£ qu’elle a l’air bonne cette brioche !