Sélectionner une page

Ma première « rencontre » avec les Talking Heads, c’était au Milano Film Festival à l’occasion de la projection de l’excellent « Stop making sense » de Jonathan Demme. Une vraie révélation en 88 minutes, à se trémousser sur nos chaises en plastique et à se demander comment on a pu passer à coté de cette merveille discographique pendant si longtemps. Depuis, les Talking Heads sont partout (ça me rassure, je me dis que je ne dois pas être la seule à les avoir redécouvert récemment…), les reprises de leurs chansons aussi (MGMT, Arcade Fire), David Byrne (compositeur et chanteur du groupe) se voit dédier une page dans le Courrier international n°1132 de jullet et sort même un bouquin sur ses pérégrinations en vélo… (on en reparlera). Du coup hier, je ne pouvais pas manquer d’entretenir notre relation à ciel ouvert en allant voir le film This must be the place dans la cour du conservatoire; parce que David Byrne et moi, c’est un peu une histoire de chaises en plastique…

Un film dont la musique est signée David Byrne, avec Sean Penn en rock-star grimée et déprimée et une traversée des Etats-Unis en pick-up, ça promettait… Le programme classait le film dans la catégorie GC (grande cinema di qualità) et je dois dire que, même si la prestation de Sean Penn ne m’a pas ébloui, il y a dans certains plans, dans certaines scènes de rencontres (l’inventeur de la valise à roulette, le tatoué, le courtier au pick-up) une justesse qui confine au génie. Et tout le long du film, cette musique bienfaitrice qui s’égraîne et transforme la quête identitaire d’un gentil félé en une épopée dont le but importe finalement peu, sorte de voyage thérapeuthique où tout ce qui compte, finalement, c’est d’avoir la musique qu’il faut dans les oreilles, et une valise qui roule bien…

En fait, avec les Talking heads, c’est juste comme les roulettes des valises dont parle le film, on se demande comment on a fait pour y échapper jusque là, et pourquoi pas un seul abruti n’a jamais pensé à nous en parler avant…