Comment ne pas être surpris, et même vaguement ému, en se trouvant nez à nez, un dimanche soir, avec une cohorte de fidèle portant haut chapelets et bougies, dans une procession nocturne célébrant la Madone… Ca ne semble pas un mythe italo-fellinien que ce rituel, cette statue portée aux nues au son de la fanfare dans les rues désertées, cet air solennel, ces fleurs et ces porteurs qui se relaient pour supporter à l’épaule le poids de la sainte?
Je croyais ne pouvoir assister à ce spectacle que dans le sud du pays, là où les processions traversent de jour la ville entière et sont une vraie fête… J’avais en tête des cris sous le soleil, des fleurs au fenêtres et des enfants courant la bouche pleine de panzerotti et fritelle…
La procession aperçue (et suivie, du coup!) dimanche soir à Milan avait plutôt des aires de retraite aux flambeaux, mais qu’importe, je me suis promis depuis d’aller humer un jour l’encens de l’une de ces ferventes promenades, là où elles sont les plus emblématiques, façon commedia des ratés de Tonino Benacquista, ou le coeur cousu de Carole Martinez… En attendant, en avant pour la version milanaise!
Il s’agissait ici de la festa della Madonna de l’église de San Gottardo, portée pour l’occasion jusqu’à l’église de San Rocco al Gentilino à la nuit tombée, comme tous les ans à la fin de septembre…
*j’ai failli titrer « Madonna en tournée », mais c’eut été abusé nan?
Faut pas faillir. 🙂
L’ambiance a l’air vraiment inspirante!
@Melodie: en fait c’était mystique, étrange… ça m’a rappelé cette fois où on a été « poursuivis » par des moines encapuchonés dans la montagne en Liguria… (une vie de fou j’te dis!) 😉
Madonna en tournée, c’était top 😀
Elle est très jolie, cette madone en tous cas. Et puis même en Inde, les processions vespérales n’attirent pas grand monde. C’est le progrès ma bonne dame ! 😉
@Estellecalim: aaah, une autre adepte de mon humour chelou! 🙂
J’adore aussi le madonna en tournée !
A naples j’avais eu l’occasion inopinée de voir une de ces processions, et en fait ça m’a rappelé une fête du sud de la france, le charivari, à pezenas, parce qu’à cette occasion les rudbyman porte joyeusement un poulain qu’ils secouent en tous sens (bon ils foncent sur la foule avec ce que ne faisaient pas les napoletani avec leur madonna)
mais l’ambiance avait quelque chose en commun, le côté rigolard, bruyant, chaleureux de la procession ne collait pas avec l’habituel cérémoniel qui accompagne les offices religieux …
@Lucie: justement, c’est ça que j’aimerais voir. le concept de célébrer un truc en tirant une tete de six pieds de longs, je comprends pas trop…
Un peu sinistre cette procession nocturne de rares fidèles dans les rues désertes ; digne d’un film néo-réaliste !