Cette semaine, le 20 janvier plus précisément, c’était la date anniversaire de Federico Fellini… bien que n’étant pas connaisseuse en matière de cinéma, j’ai envie de vous parler du réalisateur italien disparu en 1993, ne serait-ce que pour dissiper quelques malentendus… je crois que l’idée qu’on se fait a priori de ses films en France est absolument loufoque…
du genre, quand on dit « ah c’est la dolce vita! »… hum, en fait, si on se fie au film ce n’est pas si joyeux que ça… une foule de gens cyniques et amers qui se saoulent entre deux drames pour tenter d’ignorer la vacuité de leur existence, ce n’est pas franchement l’idée que je me fais de vacances idylliques… (bon d’accord y’a la blonde peu vétue dans la fontaine, et les cocktails en terrasse, mais je ne suis pas sûre que ça suffise à compenser…)… en réalité ce film est plutot glauque (surtout la fin, brrr!) et déçois souvent ceux qui le voient pour la première fois (et auxquels je ne fais pas exception… j’ai mis 2 ans à le voir en entier tellement je m’endormais entre chaque scène) (à l’époque, l’aspect esthétique d’un film, au delà du coté divertissement, m’intéressait sans doute aussi assez peu)
Le premier film de Fellini qui m’ait plu (ah oui parce que, quand même, je ne m’avoue pas si facilement vaincue!), ça a été l’éblouissant « Roma« … et pour ce qui est de me plaire, il m’a vraiment plu! Peut-être parce que je l’ai vu au cinéma et non en Dvd sur un écran tout minus… ou tout simplement parce que là, pour le coup, je ne m’attendais à rien, n’ayant jamais entendu parler de ce film…
Depuis, 8 et demie a finit de me convaincre (et depuis je rêve de revoir la dolce vita au cinéma) (pourquoi faire simple…) parce que, au delà des particularités narratives et des thèmes récurrents (l’enfance, les femmes, les jeux de roles,…), il y a dans le cinéma de Fellini un univers pas commun, une hilarité de façade qui cache une reélle amertume…
Aussi, quand je suis tombée sur « les clowns », sorte de fiction pseudo-documentaire sur l’univers du cirque en général et des clowns en particulier, je n’avais pas encore lu en entier la jaquette qu’il était déjà emballé et payé… une sorte de coup de foudre dévédesque en quelque sorte… (non mais tu crois vraiment qu’on peut dire dévédesque?)… et le film, finalement offert au Mec, s’est averré à la hauteur de mes attentes… un petit bijou de nostalgie et de tendresse pour ces faces grimées et les histoires qu’elles véhiculent… la découverte d’un monde plus policé qu’il n’y parait aussi, avec ses codes, ses idoles, ses « types » récurrents… une sorte d’odyssée du réalisateur à la recherche d’anciens clowns mythiques, de vidéos et photos introuvables, de rencontres avec des passionnés, en somme des lieux et des gens qui ont fait l’histoire du cirque… le tout recouvert d’un voile de poussière et d’une immense nostalgie de ces figures d’enfance… (qui, à moi, m’a un peu rappelé le grand Meaulnes)…
Et là, cerise sur la gateau, je découvre que dans les bonus du Dvd se cache un autre petit bijou (effet kinder surprise garanti)… « Block Notes di un regista », sorte de pot-pourri (quel terme génial) de scènes préparatoires des films du réalisateur (Il viaggio di G. Mastorna, Roma, Satyricon)… il s’agit ici encore d’un faux documentaire, qui semble suivre le réalisateur dans la préparation de ses sets cinématographiques… de visites d’étranges lieux propices aux tournages à des castings hilarants d’aspirants figurants… en somme toujours des scènes plus que surréalistes, avec des personnages qui semblent surgir d’un ailleurs improbable et fantasmé…
Et, la bonne surprise, c’est qu’il m’en reste plein d’autres à découvrir! Aussi, même si sa ressemblance avec mon ancien proprio qu’était pas commode me remplit à chaque fois d’effroi, je dis E viva Fellini!
Il reste en effet à découvrir la cruauté dans « La strada » ou « Le notti di Cabiria », l’onirisme de « E la nave va », le grotesque de « Casanova », la tendresse et la nostalgie dans « Ginger e Fred », la dénonciation dans « Intervista », sans parler des souvenirs du pays natal (Rimini) dans « I Vitelloni » ou « Amarcord »…
Bonnes découvertes !
je fais partie de ceux /celles qui n’y arrivent pas… à part 8 et demi qui me plonge dans une mélancolie profonde (mais qui fait du bien) et me rend toujours terriblement amoureuse de Marcello, je n’y arrive pas…
je suis plus antonionienne que fellinienne (j’ai dit ça à un italien vendredi soir qui a du se dire que j’étais décidément très sombre et chiante…)