Sélectionner une page

Comment ne pas être surpris, et même vaguement ému, en se trouvant nez à nez, un dimanche soir, avec une cohorte de fidèle portant haut chapelets et bougies, dans une procession nocturne célébrant la Madone… Ca ne semble pas un mythe italo-fellinien que ce rituel, cette statue portée aux nues au son de la fanfare dans les rues désertées, cet air solennel, ces fleurs et ces porteurs qui se relaient pour supporter à l’épaule le poids de la sainte?

Je croyais ne pouvoir assister à ce spectacle que dans le sud du pays, là où les processions traversent de jour la ville entière et sont une vraie fête… J’avais en tête des cris sous le soleil, des fleurs au fenêtres et des enfants courant la bouche pleine de panzerotti et fritelle

La procession aperçue (et suivie, du coup!) dimanche soir à Milan avait plutôt des aires de retraite aux flambeaux, mais qu’importe, je me suis promis depuis d’aller humer un jour l’encens de l’une de ces ferventes promenades, là où elles sont les plus emblématiques, façon commedia des ratés de Tonino Benacquista, ou le coeur cousu de Carole Martinez… En attendant, en avant pour la version milanaise!

Il s’agissait ici de la festa della Madonna de l’église de San Gottardo, portée pour l’occasion jusqu’à l’église de San Rocco al Gentilino à la nuit tombée, comme tous les ans à la fin de septembre…

*j’ai failli titrer « Madonna en tournée », mais c’eut été abusé nan?