Le bug du blog ayant entrainé chez moi certaines interrogations impromptues, je pensais l’autre jour à ce que m’avait apporté ce déballage quasi-quotidien d’impressions et images… Parmi les points qui me sont venus à l’esprit, cette habitude d’écrire tous les jours à laquelle j’avais du mal à me plier avant, une saine facilité à jeter les souvenirs, badges et tickets (quand j’ai parlé d’un truc ici, j’ai l’impression d’en avoir fait assez pour sa postérité!) et une certaine faculté à faire du tri visuel pour ne garder de ce que je vois que l’essentiel de ce qui me plait…

Finies les expos dont je rentrais avec la carte-mémoire pleine et la perspective de passer la soirée à trier, finis les salons dont je rentrais les bras chargés de catalogues et brochures… J’ai l’impression d’avoir appris à sélectionner, à rentabiliser mon attention et ainsi à laisser l’enthousiasme du moment prendre le pas sur la fatigue de l’accumulation… (hum, tu vois où elle veut en venir, toi?) (non pas trop… pour quelqu’un qui dit avoir appris à aller droit au but… tsss) En fait, je prépare le terrain pour vous dire que, de ce que j’ai aimé lors du Salone del mobile, je ne vous ai pas encore tout montré…

Parlons donc aujourd’hui de Kitchen Library, le projet présenté à Lambrate qui réunissait 3 entités que j’aime dans un espace qui fut, de loin, ce que j’ai préféré comme installation cette année… En substance, un micro-appartement avec mezzanine où le moindre centimètre est organisé, pour allier l’économie de surface à l’impression d’espace; en gros, il s’agit de gagner de la place pour pouvoir en perdre, et si la vaisselle et les CD semblent entassés dans les boites qui occupent un mur entier, ce n’est que pour libérer la place pour une dégustation de limonade maison…

Je m’explique: cet espace est né de l’association de l’éditeur Fortino, spécialisé dans les livres d’art de vivre (architecture, catalogues de design, fanzines…), du collectif de food designers italiens très doués Arabeschi di latte, et du fabriquant de meubles en bois que j’aime Karimoku. L’idée, c’était de mettre en scène un espace à vivre où la taille réduite ne mette pas en péril la convivialité: de jolies tables basses où déguster les préparations des fées cuisinières, un espace détente où feuilleter livres et revues d’art contemporain et de littérature, une mini-cuisine joliment apprétée et des rangements qui forment paroi sans nuire à la beauté du lieu.

Pour résumer, c’est à la fois petit, alternatif et coquet, et y’a même une petite terrasse pour planter des fraises et du muguet, c’est l’appartement rêvé! En fait, c’est le studio du collectif Arabeschi di latte lui-même, et ça explique que les filles aient eu l’air de s’y sentir chez elles! Je suis jalouse comme un pou mais plutôt que de trépigner, j’ai décidé de m’en inspirer! Ca tombe bien, je suis en plein ménage de printemps (décidément, c’est le moment des remises en question en ce moment!) et il me manquait une idée directrice pour avancer sans me disperser!

J’aime quand la simplicité n’est pas minimale, qu’elle laisse de la place pour l’inutile, l’éphémère, l’humain… Sur ce, j’empoigne une poubelle et une serpillère et je vous dis à demain!

ps: mes photos sont bof bof parce qu’il y avait bien trop de monde pour prendre le recul nécessaire dans un si petit espace! mais allez-voir ici, celles de Takumi Ota sont sensas’!

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