L’autre jour, j’ai repensé à la première bibliothèque où je me souvienne d’avoir mis les pieds… A la bibliothécaire qui tenait à la main le compte des livres empruntés, au rayon des enfants où j’ai passé tant de temps, et surtout à la désespérante limitation de ne pas pouvoir emporter plus de 7 livres à la maison… Nan mais, vous vous imaginez lire plus de sept livres toutes les deux semaines maintenant? Je veux bien coire qu’ils étaient moins épais, plus illustrés et que les vacances semblaient infinies, mais tout de même, quel pied… Sur ce souvenir émouvant, voici un aperçu des livres lus récemment…
Le journal de Carrie de Candace Bushnell: L’autre jour à la librairie, alors que je m’étais saisie d’un livre autobiographique sur le sens de la vie (on en reparle) et d’un essai sur Fernando Pessoa, j’ai soudain ressenti la nécessité d’ajouter à mes achats un livre de gonzesse ecervelée, histoire de ramener le niveau à une moyenne culturelle acceptable. Ce roman m’a semblé idéal: Carrie Bradshaw en crise d’ado, les prémices d’addiction fashion et une variété linguistique ne dépassant pas les 1000 mots… En réalité (et vous allez me dire, j’aurais pu m’en douter), ce livre est juste une bouse éditoriale, même pas divertissante, qui surfe sur la gloire de la série qui a rendu célèbre le personnage de Carrie. Quand on pense qu’à l’origine de ce succès, il y a la popularité de la chroniqueuse du New York Observer, je ne sais pas ce que ses articles valaient, mais une chose est sûre, son roman est, de loin, la chose la plus niaise et la moins amusante que j’aie lue ces derniers temps…
Travaux forcés de Mark Safranko: Heureusement, j’avais pour me consoler d’autres livres sous la main, dont celui-ci, à la trame floue mais très réussi. On ne sait pas vraiment ce que cherche le paumé Max Zajack qui, entre cuites et petits boulots miteux, s’éprend de Kafka et Dostoievsky et rêve de devenir écrivain. En attendant de croiser son destin, le voilà tour à tour livreur d’annuaires, jardinier, vendeur de billets de cirque, journaliste sportif, brasseur ou retourneur de steaks… De quoi nourrir son désespoir et ses rêves d’ailleurs, mais aussi sa verve de futur auteur…
Je ne sais en revanche toujours pas trop quoi penser de Méprises de Christiane Frémont, recueil destabilisant de nouvelles sur les apparences et l’innatendu derrière ce qui est connu. Qu’un homme à la vie très codifiée découvre le secret de sa naissance, qu’un industriel ne doive sa fortune à l’anéantissement d’un alter-ego, qu’une défunte devienne nonne dans le souvenir d’une autre, ou qu’un criminel en cavale s’étant fait refaire le portrait se retrouve accusé du meutre d’un autre auquel il ressemble désormais, tout n’est que jeux de parallelisme entre ce qui semble ou pourrait être et ce qui de fait est (vous suivez?). Un livre qui fait sourire, soulève la question de la duplicité de l’identité, vue par les autres, soi-même, la postérité, et auquel il n’aurait sans doute fallu qu’un peu plus d’entrain pour susciter vraiment la surprise escomptée…
Journal d’un dégonflé. Carrément claustro de Jeff Kinney. Ce « roman graphique », mi BD mi journal illustré, m’a fait prendre un coup de vieux. Comment expliquer autrement que les blagues de ce best seller pour ados tombent selon moi à plat, que l’histoire me semble niaise et que je ne m’y reconnaisse pas? Sinon par le snobisme de la vieille que je suis sans aucun doute devenue? Les aventures de Greg ont pourtant passionné plus de 80 millions de lecteurs dans le monde, et cet opus en a déjà séduit 500 000 en France… Vous savez, quand on était jeunes, on se disait qu’il y avait des trucs que les « vieux » ne pouvaient pas comprendre (et on ne mettait pas de guillemets à vieux, déjà), un certain langage, un humour, une culture générationnellement infranchissable. Et bien je crois que ça y est, j’ai passé l’âge d’en être… Mais du coup, je me dis que le livre est une réussite, et que les vrais ados devraient l’adorer…
Voilà pour cet instant culturel! Pour la prochaine fois, j’ai d’ores et déjà dans ma besace un livre de gangsters japonais, un roman psychologique français, le livre sur l’indignation que tout le monde a sans doute déjà lu et enfin, concession au pacte de longévité littéraire qui lui est dû, un roman du révéré grand Gary…
Choix varié ! Nous aussi aimons bien lire un peu de tout en vrac, l’essentiel étant d’avoir toujours à portée de main un petit stock…Nous attendons de savoir quel est le roman de Gary ou … d’Emile Ajar…
Je note que tu ne lis pas 50 Shades of Grey.
C’est vrai tu pourrais lire fifty shade of grey (non en fait non, je te le déconseille… Ce n’est même pas coquin avant la page 80 paraît-il). Et tu te souviens du boîtier à fiche qu’il fallait apprivoiser pour pouvoir savoir si le livre convoité était dans la bibliothèque ? Moi à l’époque, ça m’impressionnait beaucoup, je préférait flâner au gré des rayonnages. J’attendais ma mère à la bibliothèque (face à mon école primaire, l’aubaine). Je devais y faire mes devoirs, mais à la place je lisais, lisais, lisais… Ah temps béni où lire 7 livres par semaine était possible ! Tu as bien raison c’était génial !
à ficheS, je préféraiS… J’me fais peur, on ne dirait pas que j’ai tant lu que ça :-S
Billet trés intéressant, je suis toujours à la recherche de nouvelles lectures 🙂 Pour le coup, pour Le Journal de Carrie, je passerai mon chemin…
@Melodie: je me doutais que ça ne serait pas d’un haut niveau, mais j’espèrais au moins que ce soit musant… raté!
J’adore ton blog et ta façon d’écrire ! J’suis bien contente d’avoir découvert ton blog ce soir.. je t’ajoute de ce pas à notre blogroll.
:)))
@Andréa: merci c’est trop gentil! d’autant que j’aime bien aussi ce que vous faites! 🙂