Ça fait des années que je connais cet endroit et il me semblait fou de ne lui avoir jamais dédié un article ici! Je dois dire que je suis en ce moment en pleine frénésie des articles à écrire et/ou à publier avant de déménager… Evidemment, que personne ne tente de m’ôter l’idée que je parviendrai à faire en quelques semaines ce que je n’ai pas fait ces 6 dernières années… Quoiqu’il en soit, revenons à ce petit atelier de céramique niché dans une rue piétonne près des colonne di San Lorenzo. Il a quelque chose d’incongru dans un quartier où règnent en maîtres les bars à cocktails et les boutiques de fringues, et ses tons sourds -du blanc, du gris et du sable ponctués d’une pointe de bleu cobalt, répondent en une merveille de finesse et de sobriété à l’hideuse fresque pseudo historique qui « orne » depuis peu le mur d’en face…
J’y ai cassé ma tirelire il y a quelques années pour un lot de bols dépareillés (les mis au rebut de l’atelier) avant d’y retourner épisodiquement avec le temps, pour acheter un bijou ou un saladier ou pour rêver devant les tours de biscuits que l’artiste affectionne, jusqu’au jour où j’ai pu m’y offrir un service à thé complet (satisfaction intense et sentiment de réussite dès le petit déjeuner).
Guido de Zan, le maître des lieux, a l’art à la japonaise d’habiter les espaces avec peu, et de rendre uniques et précieux des instants quotidiens par le biais de ses créations qui, bien qu’esthétiquement discrètes, changent l’esprit d’un lieu. S’il y a peu de choses matérielles auxquelles je tienne vraiment, j’espère vraiment qu’aucunes de ses céramiques ne sera cassées pendant mon déménagement!
Que vous soyez ou non passionnés de céramique et de grès, entrez! Vous y serez accueillis par Guido lui-même ou par Patrizia, elle aussi céramiste émérite mais dans un autre registre. Prenez le temps d’observer les vases à la silhouette si pure qu’ils semblent de papier, les tours milanaises de voyage à replier pour recréer partout le skyline bien-aimé, les feuilles de biscuits où s’imprime l’empreinte d’un outil, d’une sardine ou de quelques traits gris ou bleutés dessinés… Et puis des cadres, des bols, des boucles d’oreilles, des œuvres faites d’ombres et de silhouettes humaines et urbaines, le four qui refroidit non loin, les chutes devenus petits poissons ou boutons qui attendent sur l’établi leurs finitions… L’alliance parfaite de matières brutes et d’un gout sur qui font de ce petit espace peint en blanc un écrin silencieux pour petits bonheurs!
Il Coccio – Guido de Zan – Via Pio IV – Milano
Haaa! ça fait toujours autant rêver. Mais, par tous les saints! Qu’est ce que c’est que cette horreur en face ? Et qu’est ce qu’il fout là, Bonaparte?
@flo: Ah ah il y a aussi toute une brochette de cardinaux rugissants et autres personnages fantasques tout droit sortis du cerveau d’un esthète au goût redoutable 😉
Quelle beauté cette petite boutique de céramique ! J’aime bien les petits bols et les boucles d’oreilles.