Je prends finalement le temps de revenir sur les designer’s days du début du mois à Paris! Tellement de choses à voir, ajoutées à la distraction déjà omniprésente d’être à Paris… (oh! des oeufs mayo au menu de ce bistrot! chouette ce petit marché de quartier! youpi des space invaders dans les coins! et j’en passe) Du coup, si je veux publier avant la fin de l’enchantement (des fois que la fée parisenne m’en ai collé pour 100 ans!), je vais vous épargner les avis trop poussés, et me contenter de vous faire un debrief des trucs que j’ai bien aimé (voyez comme j’ai perdu mon esprit français et notre légendaire propention à critiquer!), mélangeant concepts brillants, idées farfelues et espaces déments…
Pour ce qui est des installations extérieures, j’ai aimé la folie collective de Tadashi Kawamata dans le parc de la Villette, une oeuvre collective et évolutive en matériaux de récup’ qui fait participer étudiants et volontaires du quartier… une façon insolite et architecturale d’offrir un nouveau point de vue temporaire sur le parc… (ouvert le week-end au public de juin à fin aout). J’ai aimé aussi l’installation d’Antoine Boudin, toujours dans le parc de la Villette, et sa reflexion sur la canne de Provence (mon plafond en est fait, d’où mon intérêt!) qui passe du statut de mauvaise herbe à celui de matériaux recherché pour sa fléxibilité… Et le champ de lin planté par le CELC sur la place du Palais Royal, on en parle? 1000m2 de poésie végétale en ville, pour méditer sur les propriétés d’un matériau local et écolo, en apprécier la versatilité et le savoir-faire des gens qui le travaille.
Coté galeries, j’ai particulièrement aimé le fabuleux espace du passage de Retz que je visitais pour la première fois, et notamment l’exposition Futur archaique qui vise à replacer un design « archaique et mystérieux » au coeur de la modernité analogique. On y trouve mélés, entre autres beautés crues, le service de table en farine de Forma fantasma, le fabuleux batteur électrique en bois brut créé en 2009 pour Seb par Delo Lindo, et les étagères brutes de Peter Marigold …
J’ai aimé aussi découvrir la démarche créative de Roderick Fry (Moaroom), notamment ses bases de mobilier, tables et bancs, qui peuvent être complétées localement grâce aux ressources et aux savoirs-faire de chaque région du monde, et en fonction des goûts des utilisateurs, fans de bois brut ou de finitions plus soignées…
Parallélement aux expositions proposées, j’ai aussi été ravie de découvrir le lieu du design, et si la très belle installation de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs en partenariat avec la Maison Martin Margiela et la Manufacture Haviland est à présent terminée, vous pouvez encore aller voir Mineral Design, l’exposition d’objets en verre et céramique réalisée en partenariat avec le CRAFT (Centre de recherche sur les Arts du Feu et de la Terre) de Limoges et MatériO, la bibliothèque des matériaux innovants.
Autre belle surprise, l’espace Dynamo à Pantin qui présentait de très belles initiatives, comme entre autres le projet de l’ecole polytechnique de Lausanne sur la réalité augmentée dont je vous ai déjà parlé il y a peu, mais aussi les créations du centre national d’art verrier (CIAV) de Meisenthal qui valorise les techniques de travail du verre au travers de collaborations avec des designers contemporains (mention spéciale pour François Azambourg dont j’adooore les verres moulés dans le bois) (tellement beaux que je fus trop ébahies pour en faire des photos mais que vous pouvez voir là)
Dans un tout autre genre, les « faces urbaines » d’Isabelle Daëron présentées au Viaduc des arts m’ont séduite, par leur esthétique mais aussi pour le projet dans lequel elles s’intègrent: SisalCity, une ville imaginaire dont les activités seraient centrées sur le sisal, devenu matière première de la ville elle-même. A la fois poétique et beau, je dis bravo!
Et enfin, mon coup de coeur en terme d’espace (quand je vous dis que je suis une touriste dans l’âme), c’est sans doute le Bastille design center, ancienne fabrique de serrurerie et quincaillerie au sol de bois reconvertie en espace d’exposition. J’y ai croisé entre autre des mises en scènes des tissus Kvadrat et les étonnants projets des résidents de la villa Noailles Jean-Baptiste Fastrez et Brynjar Sigurdarson…
Voilà pour la visite express et à rebours! J’ai encore deux ou trois petites choses à vous montrer, il faut croire que je prends mon temps pour « digérer » la masse de choses vues/lues/ressenties, c’est toujours fou à quel point ça me remue, Paris!
Merci de partager pour nous autres, pauvres provinciales.
@heidi: ah ah tu me fais bien rigoler, toi qui est cette année au coeur de la ville de la culture! (pis quoi, tu reviendrais pas d’Amsterdam des fois?) pour une fois que je sors de ma grotte milanaise!
En tant que parisienne type, je n’ai évidemment rien vu de tout cela, mais je ne peux qu’adhérer au plébiscite des œufs mayo 😉