Vous êtes prêts pour le marathon d’articles sur le Salone del mobile? Cette année j’ai un peu changé de tactique, et plutôt que de m’imposer des publications au jour le jour, un tri des photos nocturne et des relectures dèspotrominesques, j’ai choisi de profiter de la semaine et des événements et de ne me mettre à écrire qu’une fois la design week terminée. Du coup, si vous perdez la primeur des nouvelles, au moins aurez-vous le loisirs de lire des élucubrations rédigées à tête reposée! Je vais essayer d’entrecouper les articles sur le design avec d’autres thématiques, histoire de ne pas barber ceux que le design laisse de marbre (même si, cette année encore, la barbe et le marbre étaient omniprésents) mais rassurez-vous, j’ai comme toujours essayé de sélectionner des projets particulièrement intéressants pour éviter trop de doublons à ceux qui lisent la presse spécialisée, et pour réussir à intéresser les non-initiés!
On commence avec un projet kitscho-ringard et visionnaire à base de papiers peints! Je vous ai déjà dis ici mon amour pour le travail de Paola Navone et son talent pour créer des ambiances… Dans l’espace investi par NLXL, quelques pièces de mobilier disparates et une demi-douzaine de lais de papiers suffisent à vous transporter! La collection, appelée Addiction wallpaper réunit les motifs chers à la designer, d’inspiration orientale ou voyageuse: l’indigo profond omniprésent, les poissons, les motifs japonisants… J’aime l’idée d’un papier peint comme une fresque, imposant et qui suffit à « meubler » un espace. Ici, en un clin d’œil on est à la mer, à Capri, à Tokyo, et les meubles minimalistes, en fer peint, presque invisibles sur la trame de papier imprimé, montrent suffisamment à quel point le design le plus élégant s’incline devant un fond en lanternes bleues ou au poisson géant…
Comme en négatif, l’éditeur NLXL présente l’autre versant de cette collection, celle dessinée par Daniel Rodensztroch, le directeur artistique du concept store parisien Merci, invité lui-aussi à laisser s’exprimer sur les murs ses obsessions personnelles… Après l’univers fantasmé, onirique, c’est la beauté de tous les jours qui est mise à l’honneur au travers des collections d’objets de ce passionné. Cintres en bois et métal, cadres ouvragés, cuillères ou encore brosses à dents deviennent toiles de fond dans une logique de répétition-jeux des 7 erreurs des plus confondants. Au final, la duplication des objets représentés crée un motif, mais un motif où chaque élément conserverait sa singularité, et on s’imagine bien passer des heures, avachi dans ce canapé vert, à détailler chaque parcelle de tapisserie, chaque protagoniste d’un conte banal, surréel et imaginaire…
