Tellement de boulot, tellement peu de temps pour me poser ici et poster enfin tous les articles en cours de finition qui attendent dans le fichier brouillons… Certains attendent des photos, d’autres une relecture… Mais plutôt que de m’y mettre, je profite d’une pause pour vous écrire une bafouille sur le musée de la miniature et du cinéma de Lyon consacré aux décors de ciné que j’ai visité samedi dernier. Alors ok, y’avait le masque en latex de Catwoman, la reine d’Alien animée, le vrai Guismo du film et même une véritable tablette de chocolat Willy Wonka, mais j’y allais surtout pour l’expo temporaire dédiée aux décors de Wes Anderson…
Je ne vais pas vous expliquer pourquoi je suis fan, tout le monde l’est un peu non? Comment ne pas se laisser envelopper par ses univers archétypés minutieusement reconstitués, par cette esthétique de conte de fée (même la prison dans Grand Budapest Hotel avait ce je ne sais quoi de joliment scénographié) et ces successions de plans parfaits?
Dans le musée aussi, là où les autres salles n’étaient que récoltes d’objets épars, la salle dédiée aux décors de Wes Anderson imposait dès le début sa singularité. De la musique aux sièges façon boites du pâtissier Mendl’s et malgré les vitrines empêchant d’approcher les divers éléments exposés, on avait l’impression d’y être…
Mais d’être où en fait? Dans le backstage du Grand Budapest Hôtel, à reconstituer mentalement la scène du funiculaire, à observer l’incroyable symétrie des ornements, la délicatesse ciselée de la marquise de l’hôtel et la justesse du givre sur les vitres de la cabine du téléphérique… Là où on imaginait beaucoup d’images de synthèse, on découvre des décors réalistes à l’échelle, et le secret de prises de vues qu’on pensait irréelles.
L’autre partie de l’exposition, consacrée au film d’animation Fantastic Mr. Fox, présentait des scènes reconstituées du film tiré du livre de Roald Dahl, avec décors, marionnettes et accessoires miniatures. Un univers qui avait l’air de passionner les enfants présents bien plus que la maquette de l’hôtel, et des scènettes devant lesquels on pouvait rester des heures, à admirer la précision dans l’implantation des poils du blaireau de quelque 25 cm de haut, les fils d’une poche décousue ou les veines intérieures d’un jambon, à détailler chaque élément du décor, hyperréaliste ou fantaisiste et qui, même si les subtilités échappent sans doute au spectateur au ciné, contribuent à l’univers du film et laissent une impression d’un grand réalisme.
Car tous ces décors participent au pacte imaginaire entre le réalisateur et les spectateurs. On est dans une galerie souterraine? Ok, j’y crois, même si y’a une télé aussi, que la lapine porte un bandana et le renard des chaussettes dépareillées. Parce que je vois de la terre et des racines autour, que les renards sont pourchassés par des fermiers et que, s’ils boivent du cidre et volent du prosciutto à gogo, j’ai quand même envie de les voir comme des copains malins, et qu’ils gagnent à la fin. Alors ou j’ai 8 ans et demi et je crois tout ce qu’on me dis ou ce film, en partie de par ses décors et personnages aux détails si précis, est l’exemple même d’un pacte de lecture réussi!
Quand au reste du musée, je vous en reparlerai un autre fois, il est temps pour moi de quitter les palais rose bonbon et les costumes bariolés de Wes pour retourner travailler…
Musée miniature et cinéma – 60, rue Saint Jean – 69005 Lyon (expo temporaire jusqu’au 31 mars 2016)
♥ ! J’irais cette semaine !
j’avais vu l’expo des poupées de Julien Martinez aussi je ne sais pas si je vais y retourner tout de suite (c’est dommage qu’on ne puisse pas avoir un billet uniquement pour les expos temporaires) …. autant je m’étais prodigieusement ennuyée devant Budapest hotel, autant Fantastic Mr Fox j’aime beaucoup le revoir …
J’ai adoré ce musée, je suis restée sans voix devant les décors de Wes Anderson. Tout est dans le détail et la précision, que ce soit les maquettes ou les « poupées » du film Fantastic Mr Fox. J’aime beaucoup ta vision des choses et le « pacte imaginaire entre le réalisation et les spectacteurs », je suis entièrement d’accord avec toi, Wes Anderson l’a complétement réussi !