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Ce qui est fantastique avec l’idée de vivre dans une grande ville avec des événements et des expos à tous les coins de rue, c’est que ça oblige à revoir ses idées préconçues… Avant d’habiter à Milan je ne fréquentais pas énormément les musées, galeries et autres centres culturels… et je nallais voir que les expos dont je connaissais déjà l’argument, l’artiste, ou que l’on m’avait conseillé… Si on m’avait dit qu’un jour j’irais voir une expo sur Versailles, j’aurais bien ri sans doute… « les chateaux des rois de France, très peu pour moi… et pourquoi pas aller au ciné voir Sissi l’impératrice tant qu’on y est? »…

Et bien figurez-vous qu’hier, j’en ai vu une, d’expo sur Versailles… et que ça m’a beaucoup plu meme… parce qu’au-delà des images, du moins quand il s’agit d’un bon photographe, il y a toujours un regard, et c’est ce regard justement qui est intéressant…

On parle ici de Robert Polidori (qui n’est, comme son nom pourrait pourtant le faire penser, ni français ni italien), connu pour sa série de travaux sur Chernobyl et New Orleans après le passage de l’ouragan Katrina… (que je vous conseille d’aller voir sur le site dédié)…

Alors me direz-vous, qu’y a-t-il de si intéressant dans cette série de 35 photographies sur Versailles, prises en 25 ans sur les travaux de restauration du chateau? Et bien voilà, si je vous dis « Versailles », il y a de grandes chances pour que vous me disiez « Louis XIV »… or, le chateau de Versailles tel qu’il se visite aujourd’hui n’est pas dans les faits d’époque Louis XIV, il n’est pas ainsi figè dans le temps… Il s’agit en réalité d’une succession de strates temporelles, qui se sont superposé au fil des travaux effectués par les nombreux rois de France qui se sont succédés, ensuite au fil des différents travaux de restauration, sans parler des aménagements plus récents tenant à l’ouverture du chateau au public (les extincteurs et les lances à incendie ne sont en effet pas d’origine…). Le travail du photographe révèle ici ces différentes strates qui composent le visage de ces pièces en enfilade, de ces couloirs et de ces portes dérobées… Sans compter qu’il met en évidence le travail de revisitation historique des rénovations successives: chaque exercice de rénovation est une réécriture historique et met l’accent sur certains aspects donnés de l’héritage historique, en fonction de la vision voulue par les restaurateurs.

Vous voyez bien qu’il ne s’agit pas seulement de photos de tapisseries et de statues! (meme si, évidemment, les tapisseries, statues et cheminées sont là et bien là, ce qui, évidemment, ne gache rien au plaisir des yeux…)

Allez allez, ceux/celles qui habitent en ville, bougez, musardez, entrez dans les musées! (je serais bien non, comme attachée de presse pour les journées du patrimoine?!!)

L’exposition est ouverte jusqu’au 27 mars 2011
Galleria Carla Sozzani, Corso Como 10
www.galleriacarlasozzani.org
lundi de 15h30 à 19h30
mercredi et jeudi de 10h30 à 21h
mardi, vendredi, samedi et dimanche de 10h30 à 19h30