après la radio, les journaux! Voici un article du 15 octobre qui m’a beaucoup amusée, trouvé sur le site du New-York Times, intitulé You know you’re a Milan insider when… (tu sais qu’à Milan t’es pas de la lose quand…)…
Selon l’article, ce n’est pas si compliqué d’etre in par chez nous…
-il suffit d' »avoir son couvert à Controvapore« , resto chic dissimulé derrière une porte vénitienne de 1600, et de s’installer à l’une des 25 places tant convoitées entre les murs pourpre pour déguster un « riso nero » à 18 euros par exemple… (le prix moyen annoncé à la carte est de 80 euros par personne, mais à mon avis le prix du vin (de 30,00 à 3,000 € la bouteille) n’y est pas pour rien…)
=pour ce qui est d’entrer je ne sais, mais pour ce qui est de manger du riz noir je m’en sens tout à fait capable…
-il faut aussi etre invité « aux rendez-vous privés du dimanche chez Rossana Orlandi« …
=si elle ne m’a jamais invitée personnellement, elle m’a déjà fait l’honneur de la visite de sa gallerie (et meme elle n’est pas si snob qu’on le prétend) (ouais ouais, j’en suis)
-il faut aussi se faire faire un vélo sur-mesure chez Cicli&Co… alors là vous me ne me ferez pas croire que des milanais investiraient dans un vélo, alors que tout un chacun sait ici que le luxe de propriété d’un vélo clinquant ne tient que le temps d’aller chercher le journal! L’idée ici, c’est d’avoir un beau vélo, mais vieux et rouillé pour tromper la cupidité des voleurs (pensez Umberto Dei ou Bianchi vintage)
-il faut aussi boire des coups chez Zucca debout…. amusant de voir que ce qui fait la norme un peu partout (boire un verre debout au bar) devient un snobisme d’initiés dans une ville où le bar est toujours encombré de l’aperitivo et où les buveurs sont souvent vautrés dans des canapés en velours léopard effet lounge… (I’m in I’m in!)
photos Zucca
-emprunter un enfant pour pouvoir entrer dans les jardins de la Villa Reale (interdits aux sans-enfants)… amusant non? emmener les siens serait sans doute out au possible, trop connoté sortie du dimanche en famille, mais appeler un ami et lui dire « tu me prètes ton fils pour une heure, j’ai tellement envie d’aller au parc » vous fait immédiatement entrer dans le club de la win… allez comprendre… (et sachez que j’y suis déjà allée sans devoir pour cela rapter un quelconque bambin…)
-etre invité par Carlo Cracco (cuisinier), Fabio Novembre (designer), Matteo Marzotto (qui?) ou autre à faire partie du groupe Siamo Milano, qui revendique son amour de Milan… (euh, sachant que j’ai affligé l’ami Fabio il y a quelques années de celà en me composant une tete horrifiée devant l’une de ses créations au salon du meuble, et que l’une de mes meilleures copines a rit au nez du chef de chez Cracco lors du Taste of milano le mois dernier, suis pas sure qu’ils m’inviteraient…) il me reste donc à faire ami-ami avec une quelconque personnalité de la liste officielle… mais pour ce qui est d’aimer Milan, j’en suis aussi!
-« Ne meme pas se donner la peine de commander son petit déjeuner, le barman du quartier sait »
=ici ce point là marche pour tout le monde, pour peu que vous soyez un tant soi peu fidèle… (et la fierté du barman quand je suis passée du caffè americano (le plus long disponible ici) au caffè lungo, pour finalement m’habituer à le boire court, façon dé à coudre, comme tout le monde)
-« il s’avère que votre tailleur travaille chez Versace »…
=s’il est vrai qu’ici beaucoup ont recours aux service d’un tailleur (ce qui n’est pas si cher, les tailleurs étant légion), pour ce qui est de Versace… on parle de qui là, de la boite dont la directrice de création est effrayante tant elle est déformée par la chirurgie esthétique? (et dire que ces gens-là sont sensés nous faire réver…)
-« on ne vous refuse jamais une table dans le jardin de l’hotel Bulgari« … mouais… des buis miteux, des pelouses rases et des coussins marrons… à choisir je préfère nettement la terrasse du bar du Corso como 10…
-il faut aussi, caution intellectuelle oblige, « aller voir des films au Anteo Spazio Cinema », l’un des rares à diffuser des films en VO… mouais… je me contente pour ma part de la cinémathèque et du cinéma Gnomo, mais je n’ai jamais testé… ceci dit si les gens qui y vont sont les memes que ceux concernés par les précédents points, je préfère fuir ce genre d’endroit!
-« Giorgio Armani lui-meme vient vous saluer à votre table au Nobu » (son restaurant japonais à Milan)
=tu crois qu’il passe sa vie dans son restaurant? alors qu’il a une maison de fou sur l’ile de Pantelleria? remarque, quand j’y pense, je l’ai aperçu plusieurs fois via Manzoni, aux alentours du restaurant… tu crois qu’il passe sa vie dans son restaurant à venir saluer des gens pour les faire se sentir in? finalement, le temps de l’étiquette à la française n’est pas révolu, les riches et puissants s’emmerdent toujours à la Cour, à flatter les uns, disgracier les autres…)
-« vous avez un compte chez Peck »
=pour votre gouverne, Peck est une épicerie vaguement chic avec des trancheuses à prosciutto en vitrine, vendant des fromages dingues, des macarons et du porc à 50 euro le kilo (entre autres)… leur panettone est parait-il fameux, et les seuls snobs que je connaisse gardent religieusement, exposés dans leur cuisine, des paquets de pates estampillés chérement acquis dans cet antre de la gastronomie, attendant la date ultime de péremption pour les oser gouter…
-« vous avez appris à vous garer sur le trottoir »
=bravo! cela dit je crois que ça se fait moins qu’avant… ou alors je me suis habituée et je n’y fais plus attention…
-« vous n’etes jamais en ville les week-end, jours fériés ou au mois d’aout »… c’est donc pour ça que depuis la crise, certains milanais se cachent chez eux, volets fermés, au mois d’aout… la peur d’etre out! plus sérieusement, les gens ici vivent dans la peur de n’avoir rien fait de leur week-end, et c’est la mine anxieuse, les jours précédents Paques, qu’on vous demande ce que vous avez de prévu… (des fois que vous ayez trouvé plus in qu’eux!)
-« sauf cas d’urgence, vous ne vous envolez jamais, jamais, de Malpensa »… là il me faudra demander quelques explications… peut-etre parce que la majeure partie des vols low cost part de cet aéroport et que les insiders ne voyagent pas avec les pauvres… ou parce que l’aéroport de Linate est beaucoup plus proche de Milan…allez savoir…
-« Le détecteur de métal s’éteind à Linate et les vigiles vous font signe de passer quand meme »… ?? genre vous etes au dessus de tout soupçon? ça veut dire quoi au juste? ça aurait tant d’importance que ça? quelqu’un peut m’éclairer (sachant que moi je prends le train…)
-« Vous pouvez, d’un seul regard, dire si la croute de la pizza, la mousse du cappuccino ou les billes de mozzarella sont bof »… genre avec des yeux lasers comme superman? les lunettes du professeur Apfelgluck? je crois surtout que l’enseigne d’où viennent les produits conditionne l’opinion du gouteur…
-« Vous ne commandez pas de poisson le lundi »… pour snober les catholiques pratiquants qui font ça le vendredi? ou alors, plus probablement, parce que le mercato ittico, marché poissonnier des professionnels, étant fermé les dimanches et lundi, la fraicheur du poisson commandé le lundi ne sera pas optimale…
-« Vous négociez des réductions dans n’importe quel magasin »… exactement le type d’attitude qui m’insupporte… l’attitude du riche au souk qui prétend négocier… et le bonheur de savoir que dans certaines enseignes, on pense comme moi, et qu’on rabroue sans ménagement le snobinard ayant tenté le coup…
-« Vous connaissez les mots magiques à glisser au portier du Plastic ‘‘Stefano Gabbana’’… » Ah ah ah, mais laissez-moi rire! la dernière fois que j’ai mis les pieds au Plastic (boite milanaise select où filles paillettées et gay se trémoussent en rythme), après une soirée dansante mémorable et un formidable final de foule chantant Creep en coeur les bras levés (comme ça ça n’a l’air de rien, mais après 4 ou 6 vodkas ça fait son effet), notre enthousiasme pour le lieu est vite retombé… Le Mec et Le Colloc italien s’étant fait piquer leurs manteaux au vestiaire… Alors moi, les gens qui viennent se pavaner et payent des cocktails à 10 euros en billets de 500 pour finalement te faucher ton duffle-coat Muji, je trouve ça juste minable…
Score final: à peu près 5/20… donc on peut dire que je suis officiellement out… (ça me fait penser, je ne sais pas si certains d’entre vous connaissent le Pop In à Paris (ni meme si ça existe encore… vérification faite, si). Je me suis toujours demandé s’il existait quelque part un Pop out où pouvaient se rendre les gens refoulés à l’entrée…)
100% copy from T Magazine….or was it the other way around?
@stephanie: what??!