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Ce week-end se tenait le MICROfestival, un festival dédié aux éditeurs indépendants dans les domaines de l’édition, la photographie et l’illustration. L’espace Superground accueillait ainsi 23 éditeurs, italiens mais aussi allemands, français et américains, venus présenter et vendre leurs publications. Un événement sous le signe de la créativité et des belles images, entre feuilletage inspiré, performances en live et workshops rondement menés…

Pour ma part, j’y suis allée en dilletante, sans trop savoir à quoi m’attendre et ne connaissant que deux exposants, l’un de livres de photos, l’autre d’albums jeunesse, une bien maigre culture en la matière mais un enthousiasme débordant pour le travail des images et les publications alternatives…

En fait, ce qui m’a plu surtout, c’est le coté non académique et souvent improvisé de la chose; l’idée de mettre ensemble images et idées, d’y ficher deux agrafes et d’en faire un livret à feuilleter; les workshops invitant à relier en deux temps trois mouvements surfaces bricolées et images évocatrices, les publications à faire feuillet de toute voix, toute impression ressentie ou typographique méritant d’être couchée sur papier…

Ce qui m’a chiffonnée toutefois, c’est l’absence de fond de beaucoup de publications… Car si les techniques utilisées sont intéressantes, les images assemblées inspirantes, l’impact ne serait-il pas dupliqué, une fois mis au service d’une finalité ou une histoire à raconter? En fait, j’ai compris que la plupart des éditeurs présents traitent le graphisme, non plus comme un médium au service d’un livre, d’une affiche ou d’un catalogue, mais comme moyen d’expression pur, divulgateur en soi d’un message…

La designer qui m’accompagnait s’est d’ailleurs étonnée « on dirait des recherches d’étudiants »… Je parlerais plutot du graphisme traité comme art, où la recherche plastique et les exercices de style tiennent lieu à la fois de fond et de forme… Une démarche un peu à la Pérec, sorte de tentative d’épuisement d’une coupure de journal, d’une photo et de trois caractères d’imprimerie…

En somme, un graphisme tout en substance visuelle qui m’a conquise en trois jours de festival et un wagon de papier feuilletté, tripoté mais aussi acheté – qui a dit que les livres d’images étaient sans intérêt?

travaux présentés sur les images: 4: BOLO 5: performance en live Florence Boudet pour Fattelo 6 et 7: 15 slides d’Anthony Zinonos 8: Lost in Milan par Veronica Cerri 9: Lost in Milan par Zuza Suwik