C’était ma première rencontre avec Mina.
Un mois et demi plus tôt je savais que la minette du jardin partagé avait fait des petits mais comme des gens du quartier les avaient embêtés, elle les avait cachés dans les broussailles derrière un local électrique de la place et on ne les avait pas revus.
Jusqu’au jour où, occupée à tailler un buisson d’aubépine, je vis débarquer la Minette et à sa suite 4 maladroites boules de poils qui se sont éparpillés sous les plants de haricots et les framboisiers.
Mina était la plus petite, la plus malhabile, la plus craintive aussi, et j’ai mis plusieurs semaines à l’amadouer en agitant des bouts de ficelle. Matin et soir, quand les rues sont désertes, j’allais donner à manger à tout ce petit monde. J’ai cherché des adoptants, sollicité des assos pour éviter de futures portées, me suis battue contre les anti-chats du jardin partagé…
Un mois plus tard elle a disparu pendant 4 jours. On l’a cherchée dans tout le quartier, à toute heure du jour et de la nuit. Quand elle a reparu, j’étais tellement contente, M. m’a dit « Prends-là ». On déménageait trois jours plus tard, je ne me suis pas fait prier. Et c’est comme ça que Mina est entrée dans nos vies.
Aujourd’hui Mina a 5 ans. Toujours un peu sauvage, aimant les improbables cachettes, manger des fanes de radis et des post-it. Et parfois je lui demande encore : Où étais-tu passée pendant ces 4 jours ?
