Jeudi dernier, j’étais invitée à la Scala pour voir Roméo et Juliette, et c’était drôlement bien. Malgré les vagues d’acide et les pierres chaudes qui semblaient s’entrechoquer dans mon estomac, j’avais mis mes plus belles chaussures pour fouler les moelleux tapis du haut lieux du snobisme milanais pour la première fois… C’était rouge, moelleux et chatoyant, il y avait des lustres en cristal, des colliers de perles et des femmes endimanchées à têtes de baronne, et ça aussi c’était bien…
L’opéra était formidable, avec un épatant Roméo qui chantait en français en roulant les r, une Juliette qui n’articulait pas trop mais qui chantait drôlement bien, des costumes qui devaient peser, les « ding » des épées qui s’entrechoquaient, et des décors incroyables qui imitaient à merveille la pierre noircie par le temps et les reflets de l’aube sur les fenêtres…
C’est sans doute ça qui distingue la Scala, ce degré d’excellence, de perfection du chant à la lumière, de la musique aux décors… A moins que ce ne soit le fait que tout soit tellement Scala… C’est d’ailleurs devenu ma nouvelle référence, pendant quelques heures j’ai jugé à peu prêt tout sur l’échelle de la Scala-itude, du mal d’estomac en grande pompe à l’écrasement de mes orteils dignes d’une grande première…
Le champagne à l’entracte c’était drôlement Scala, le taxi en sortant pour traverser la ville aussi, par contre le type en chemise hawaienne dans la loge royale c’était pas trop Scala, l’ouvreuse (pardon madame à la Scala on ne dit sans doute pas l’ouvreuse!) qui tombe amoureuse de mes chaussures sans aucune discretion non plus, et le premier rôle qui salue la foule comme un latin lover de pacotille à la fin c’était pas trop Scala non plus… N’empêche que la soirée en soi était drôlement Scala, et quand le Mec en rentrant a proposé d’aller manger un kebab j’ai dit « tu n’y songes pas? » …
Et la merveille de la soirée, c’est cette petite fille assise à coté de moi qui, à un moment crucial de la bagarre Mercurio/Tybalt, m’a demandé « t’es pour qui toi, pour l’équipe des rouges de Juliette ou pour l’équipe des bleus de Romeo? » Ça c’était Scala!
craquante ta petite voisine !
Rahhh j’adoooore !!Il faut le dire: Complètement Flou, c’est définitivement Scala ! ^^
@Céline: 😀
Et tes shoes.. pas de photos? ;)) Non, magnifique article.. et oui, j’ai trouve aussi que la Juliette n’articulait pas du tout!
Ben dis donc la denrée, on pète dans la soie !
@la denrée: ah ah, je ne suis donc pas toute seule à avoir des références pourries!
La deuxième photo quand tu scrolles ça fait vraiment bizarre…
Mais ça a l’air d’avoir de la gueule là bas !
Et ta voisine, formidable 🙂
Mais tu ne nous a pas dit pour qui tu étais !
@Mnêmosunê: c’est vrai que ça fait un effet d’optique étrange…
Je suis jalouse… 1) j’adore Roméo et Juliette 2) j’adore l’opéra 3) je suis trop pauvre pour y aller…
trop veinarde la Flou!! 😉
La classe !
Rahh là là, t’avais trop la Scala attitude sur tes talons (j’en suis sûre) et puis ignorer les maux de ventre pour aller à la Scala, rien que ça c’est Scala ! Ça fait drôlement envie tout ça. L’effet au théâtre des Champs et à l’Opéra Garnier est complètement le même. Hors de question de manger un kebab ensuite. Du coup, vous avez terminé sur quoi ? 😀
et pourquoi on n’a pas une photo desdites chaussures ? 😉