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A la cinémathèque du Spazio Oberdan en ce moment, il y a des projections sur la thématique « le grand cinéma populaire américain des années 80″… Et moi, au milieu des Incorruptibles, Full metal Jacket, Manhattan et Blade Runner, j’ai choisi d’aller voir Flashdance… (mais si, vous savez, ce film avec une fille soudeuse qui rêve de devenir danseuse étoile…) (scenario grandiose, je vous l’accorde)

Pourquoi ce choix? Déjà parce que, vous le savez, je n’ai pas peur des trucs ringards; ensuite parce que je ne l’avais encore jamais vu, et que ça manquait à ma culture générale (oui oh, ça va hein)(je n’ai vu Bambi qu’il y a trois ans, en faisant du baby-sitting) (j’ai du retard à rattraper)
J’avoue, j’avais vu pas mal d’extraits déjà, et j’avais donc bien présent en tête l’esprit justaucorps+coupes de cheveux de dingue+blousons ringards)…

(je ne vous ai jamais parlé du « blouson des papas » et de ma théorie sur le sujet?) (pensez veste masculine beige-orangée en espèce de daim, courte, avec le bas et les poignets elastiqués, et des petites poches un peu trop haute qui donnent l’air guindé quand on met les mains dedans) (et bien tous les gens de ma génération, et même les un peu plus vieux, ont vu un jour cette veste sur les épaules de leur papa) (véridique) (ça devait être dans les années 80 d’ailleurs) (le fabricant a du faire fortune) (et bien, dans Flashdance, ça loupe pas, l’espèce de bellâtre à midinettes, devinez ce qu’il porte? le « blouson des papas », et oui…)

Passons… quand j’ai dis au Mec dimanche soir « viens on va voir un film culte d’adolescentes des années 80 », il a ronchonné un peu, mais il a dit oui quand même…
J’avoue, j’avais un peu peur… est ce que ça allait être « ringard mais sympa qui fonctionne toujours bien » ou juste « ringard qu’a mal vielli et qui craint »?
Et bien non. Ca marche toujours. Ok, c’est pas toujours super crédible et c’est un peu dégoulinant de bons sentiments, mais ça marche. Drôlement bien même…

En entrant dans la salle j’avais été un peu surprise de voir les gens du public: des gens seuls beaucoup, pas franchement jeunes, et pas franchement du genre à avoir été ado dans les années 80… disons le public habituel de la cinémathèque, des amateurs de cinéma, ou alors des gens qui habitent dans le coin et qui viennent là passer la soirée… (en vrai, il y a même eu un moment où m’est venu le doute de m’être trompée de jour)
Et bien figurez-vous qu’à la fin du film, après la scène de fou de l’audition de danse avec la musique (what a feeeling!) à fond les ballons, tout le monde s’est mis à applaudir, s’est levé, un truc hallucinant de liesse populaire de 14 juillet et de coupe du monde de football confondus… (même les gens de la cinémathèque, assis derrière moi, hallucinaient)
Finalement, je crois que c’est ça qui m’a plu à ce point, cette capacité qu’ont les gens en pardessus et pull jacquard de s’enthousiasmer devant un film de minettes, et de sortir d’une salle de ciné en fredonnant et en sautillant…

(Alors moi je dis (oui, moi je), ce film mérite amplement sa place parmi les « grands films » de la collection de la cinémathèque)
What a feeeeeling! bein’s believin’! I can have it all now, I’m dancing for my life! (n’importe quoi)