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Je sais qu’il n’est jamais inutile de rappeler que le 1er mai, ce n’est pas juste un jour de repos duquel profiter pour faire un barbecue ou aller flaner au lac… Si bien peu d’entre nous se lèvent encore aux aurores pour se joindre aux cortèges de travailleurs s’en allant revendiquer par les rues l’amélioration de leurs conditions de travail, tout un chacun peut au moins avoir une pensée pour les moins favorisés d’entre eux… Ca tombe bien, l’oeuvre de Gianfranco Angelico Benvenuto, exposée devant le museo del 900 à Milan, est un peu là pour ça…

100 sogni morti sul lavoro, c’est le nom de cette imposante installation, dans le sens « qui en impose »… Pour ma part, c’est de nuit que j’ai croisé pour la première fois cette cohorte de combinaisons sans tete, ce poignant cortège de travailleurs sans poings, cette horde à la revendication muette mais néanmoins d’une limpidité sans égale…

Trop de travailleurs se blessent et meurent encore au travail en Italie, comme en témoigne trop souvent les journaux… Non-respect des règles de sècurité, matériel inadapté, surveillance laxiste… Si les raisons de manquent pas, l’indignation doit rester la même, et la fréquence de ces faits divers ne doit pas l’amoindrir…

Si l’on s’éloigne un peu du sujet, et l’oeuvre nous y invite en créant un parallèle avec le tableau « Il quarto stato » de Pellizza da Volpedo exposé dans ce musée même, ces écorces d’ouvriers, ces sogni morti (rêves morts) sont tout autant représentatifs de nombreux travailleurs, précaires, sous-payés, stagiaires exploités, diplomés sans travail et travailleurs non-déclarés, qui tous sacrifient leurs rêves sur l’autel de l’économie capitaliste, et qui gagneraient à s’unir pour réclamer leur dû, le droit à rêver…

Pour info, le cortège milanais partira à 15h de Piazza XXIV Maggio pour rejoindre le centre…