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Il fut un temps où j’avais toujours un polar en route. Puis j’ai perdu l’habitude de lire 6 à 7 bouquins en même temps (je me limite aujourd’hui à 3, c’est pas mal déjà!) et les enquêtes qui font frémir ont peu à peu disparu d’à coté de mon lit. Je ne saurais trop dire pourquoi, je ne me dirige pas nécessairement vers le rayon qui leur est consacré dans les librairies. Titres et couvertures sombres, promesses sanglantes m’intimident peut-être un peu trop et semblent se ressembler tous, rendant le choix difficile. Aussi quand j’ai reçu les deux volumes dont je vais vous parler aujourd’hui, j’étais à la fois contente de renouer avec un genre différent, et vaguement sceptique quant à la possibilité d’aller au bout de leur lecture… Bien m’en a pris, une fois ouverts, j’y ai laissé ma nuit…

des garçons bien élevés

C’est pourtant avec la plus grande circonspection que j’ai entamé Des garçons bien élevés de Tony Parsons. Lourd et épais, des cochons sur fond de ciel nuageux sur la couverture et une scène d’ouverture assez dure, voilà qui aurait suffit à me faire fuir si la fin du prologue ne m’avait irrésistiblement invitée à apprendre la vérité… A 2h du matin je m’apercevais que j’en étais à peu près à la moitié, et décidais d’achever le chapitre avant de dormir… Vers 3h30, je prenais la décision que, nuit foutue pour foutue, je voulais le finir.

Parce qu’il ne s’agit pas seulement de savoir ce qui s’est passé ou qui sont les coupables, mais aussi de respirer au rythme de l’enquête, de comprendre comment les coincer, leur faire payer cette scène d’ouverture justement, alors que celui que tout le monde cherche est un autre, celui qui cherche à faire justice. Du coup on n’a pas une mais deux enquêtes, celle qui vise à identifier le vengeur, et celle, plus intérieure, qui souhaite plus que tout, comme ce dernier, crier #mortauxporcs. C’est palpitant, bien écrit et dépourvu de clichés, et même si j’ai eu des petits yeux pendant deux jours, le temps de récupérer, je ne regrette pas cette lecture à l’heure où tout le monde dort! Des garçons bien élevés – Tony Parsons

le festin des fauves

Portée par mon enthousiasme, deux jours plus tard, j’entamais Le festin des fauves de Dominique Maisons, me promettant cette fois de ne lire qu’un, voire 2 chapitres à la fois (ah ah). A ma tête le lendemain, le Mec a tout de suite compris que j’avais passé la nuit à me tortiller pour trouver le moyen de caler mon bras et ma nuque endoloris par le port des quelques 540 pages que compte l’ouvrage.

Palpitant? C’est le mot! Impossible de reposer le roman avant de savoir qui est ce mystérieux Judex qui mêle références cinématographiques et pratiques informatiques façon Anonymous, avant de connaitre la taupe infiltrée dans les hautes sphères de la police, avant d’avoir su le lien qui unit une jeune dominatrice à moto, trois brésiliens tatoué et un navire échoué. Dès le début c’est assez sanglant, je lis quelques paragraphes en plissant les yeux pour flouter les détails, puis la violence ne fait qu’augmenter mais, portée par le récit, je finis par m’en ficher complètement et à la fin, en plein bain de sang, révélations gores et alors que des gens se vautrent nus dans la viande hachée (!), je n’ai qu’une hâte: savoir qui est Judex, voir les méchants payer (et dormir enfin, le palpitant en paix). Le festin des fauves – Dominique Maisons

Et vous savez quoi? J’en veux encore! Y’a un ou deux candidats à la nuit blanche qui m’attendent sagement en ce moment, et il n’est pas exclu qu’un de ces soirs, j’empoigne l’un d’eux avec la ferme intention de n’en lire que l’introduction… Mais dites-moi plutôt, quitte à renouer avec le genre, vous avez des titres à me recommander? Qui vous ont vous aussi laissé(e) les yeux rouges et avec une tendinite au poignet? (Mais je persiste je crois, la liseuse ne passera quand même pas par moi!)