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Il y a quelques mois déjà les éditions Zero publiaient, en collaboration avec Cuccagna (ceux du projet de la ferme milanaise dont j’ai déjà parlé moult fois), un guide des fermes et de la culture agricole dans la région. L’occasion de remettre en place quelques idées fausses sur la question, et de présenter l’histoire et les activités des acteurs du développement agricole milanais…

Pour commencer, déjà, c’est quoi une ferme exactement? En bonne citadine, j’ai moi-même du mal à répondre à la question… Selon le guide, ce qui les a tout d’abord unies sont « un relatif isolement, la présence de potagers, vergers, champs et vignes, la fonction résidentielle se doublant d’une fonction agricole et la pauvreté des matériaux dont elles étaient construites » (en gros, si vous vivez dans une cabane au fond du jardin, c’est bon, vous etiez fermier).

Mais alors, qu’en est-il des prétendues fermes d’aujourd’hui vers lesquelles se précipitent les milanais bien lotis dès le retour des beaux jours, qui sont aussi auberges, centres d’activités rurales, voire accueillent séminaires et vacanciers? Comment les définir, si ce n’est qu’elles ont gardé les poutres en bois en vue et qu’il traîne encore quelques fagots dans l’ancienne étable réaménagée en salle des fêtes?

C’est justement pour faire ces distinctions qu’a été rédigé le guide, pour expliquer l’évolution des réalités agricoles locales vers l' »agriturismo » (tourisme agricole) visant à soutenir les petits exploitants tout en valorisant le territoire et les ressources locales. Soyons clairs, dormir dans une vieille maison en pierre au milieu d’un champs, même si on y mange des produits locaux au petit déjeuner, et faire halte dans une vraie ferme, avec son personnel, ses installations et ses rythmes de production, sont deux choses bien distinctes.


Et cette distinction n’est pas si anodine qu’il y parait: ne vous êtes-vous jamais plaint, dans quelque ville d’arts ou de bord de mer, de ces restaurants pour touristes dont rien n’est à la hauteur du prix, ni les produits, ni le service, si ce n’est la longueur de la file d’attente à l’entrée? Gare à ce que le tourisme agricole ne suive pas le même chemin…

Le guide Zero-Cuccagna recense ainsi les « vraies » fermes milanaises, en ville même et à l’extérieur, facilement joignables en voiture, et souvent même  en vélo! De quoi faire provision de ricotta et crescenza (Cascina Isola Maria a Albairate), riz bio (Cascina Nesporedo a Locate Triulzi), yaourts (Cascina Tavernasco a Noviglio), viande et polenta bio (Cascina Gaggioli, via Selvanesco 25) et autres miels, légumes et senteurs campagnardes!


17.000 exemplaires gratuits de ce guide ont été distribués à Milan, et on les y trouve encore, auprès de l’association Esterni, de la Cascina Cuccagna et dans divers centres culturels et bars branchés… Pour ma part, j’en ai trois à envoyer aux commentateurs les plus rapides qui en feront la demande, et je m’engage à tester les lieux les plus proches de Milan pour vous en faire part! (avec une priorité, je le précise, pour ceux produisant du fromage) (vous voilà prévenus!)