Hier, j’étais sensée aller à Venise. De petits soucis de santé m’en ont empéché, et le voyage a donc été repoussé. Me voilà tout à la fois nostalgique de ma première visite, et encore plus impatiente d’en reprogrammer une. A l’heure où vous me lisez je suis en route pour la France, où je vais je l’espère recharger mes batteries, et manger un peu de Brie. Je republie pour patienter mon compte-rendu vénitien de juin 2011, et vous invite à me laisser vos bonnes adresses de la lagune pour m’obliger, dès que possible, à retourner y flaner…
Je vous avais dis mon impatience d’aller à Venise, mon refus d’en voir la moindre image, d’en lire le moindre descriptif… un refus confinant à la paranoia (« ah non, on va pas aller voir ce film d’espionnage/de gangsters/d’action, à chaque fois ils nous collent une pousruite en bateau dans Venise et je dois fermer les yeux »…) et au délire (« tes bonnes adresses à Venise? Ah non surtout pas! »)… la peur d’être déçue, d’en avoir déjà trop vu, d’etre blasée déjà avant même d’y être allée (pour ma part j’appelle ça l’effet Mont St Michel, tellement vu sur les paquets de galettes bretonnes que je n’ai même pas voulu le voir en vrai de prêt l’été dernier…)
C’est donc fébriles et de bon matin que nous avons pris le train (le Mec non plus n’avait jamais vu Venise, et pour des raisons encore plus obscures que les miennes)… Que dire? Imaginez le charme des villes de bord de mer, mais où palais et églises remplaceraient les cabanes de pécheurs, et où l’eau serait aussi dans la ville; le soleil sur les pavés et les palais aveuglants d’etre tant, les rues tortueuses, alambiquées et ciselées à la fois par les artistes et l’eau… en somme une ville belle comme une immense cathédrale décatie où il y aurait la mer dedans…
L’arrivée du train sur l’eau, les bateaux transportant tout et n’importe quoi (trasporto cose, j’adore!), l’absence de voitures et les enfants courant dans les rues qui en découlent, les gens qui font des barbecues au bord de l’eau, les déménageurs fluviaux, le ghetto juif et ce groupe de femmes mangeant des céréales par poignées à 13h sur des chaises amenées sur la place, tandis que les enfants s’ébatent autour de la fontaine, ses palais décrépis s’élevant en flèche vers le ciel tandis que le salpêtre et la mousse envahissent leurs bases, ses bouffées d’égoût parfois et ces glycines aux grilles rouillées des jardins dont on ne sort qu’en barque…
Bien sûr il y a aussi les touristes crétins qui se pressent pour voir un pont des soupirs sponsorisé par un marchand de cuisines intégrées, qui s’aglutinent aux échoppes des verreries pseudo-artisanales et des masques en toc, qui font des concours de glaces et se pavanent en gondole en croyant être chics, assis sur des coussinets de velours d’un bordeaux douteux, accoudés à une arabesque d’or ternie de fientes de pigeons… Heureusement, une météo annoncée peu engageante nous a preservé des attroupements tant prédits…
Que raconter encore? Les sardines in saor (un peuple qui a élevé la sardine en sauce aigre-douce en plat officiel mérite d’emblée mon respect), les bigoli in salsa, les plaques de rue en dialecte local (vous le saviez, vous, que pignate ça veut dire casseroles?), ses rues étroites aux batiments empilés, penchés mais colorés, ses pieux, fresques et statues, ses ponts où la foule s’attroupe pour admirer la maîtrise des gondoliers, ses balcons dont seules les mouettes profitent et ses spritz à 2 euros que les gens du cru semblent boire à toute heure…
Une journée à déambuler, trop peu pour parcourir la ville en tous sens mais assez pour se perdre dans les ruelles, user un peu ses semelles et se promettre de revenir bientôt… Pourquoi pas grâce aux services d’Oh-Venice, qui propose de dégotter des logements dans chaque quartier, et propose des réductions sur de nombreuses activités?
lien sponsorisé
Je n’y suis pas encore allée. Je voudrais, mais j’aimerais aussi m’éviter 25 tonnes de touristes et du coup je ne sais pas tellement quelle période privilégier.
Est-ce que tu as quelques bonnes adresses à conseiller ?
Merci pour les chouettes photos et bon week end 🙂
je me rappelle avoir été sous le charme, avoir été logé chez l’habitant (et avoir eu peur des rats), avoir diné dans d’agréables « trattorie », …mais c’était il y a fort longtemps!
Super! J’aimerais tellement y aller 🙂
votre reportage et les photos – tout est juste et vrai. Venise est tout simplement unique avec sa beauté et sa décrépitude…
Je me souviens y être restée plusieurs jours et l’avoir visité avec des « locaux ». Du coup j’ai un petit peu vu la vraie vie des vrais gens de Venise, j’avais beaucoup aimé.
J’y retourne en juillet pour un passage éclair mais je crains que ce ne soit fort différent cette fois (chaleur ET touristes mummmm).
J’y suis toujours allée en mai, comme beaucoup de touristes (hélas).
@heidi: j’ai un copain du cru qui m’a assuré que rien ne vaut Venise sous la neige… dès l’annonce des premiers flocons hivernaux, c’est qui qui va prendre le train? 😉
Jusqu’à maintenant, je n’ai jamais eu envie d’aller à Venise. Trop cliché je trouvais, l’image touristique aussi. MAIS LA!!!!! Je veux aller à Venise. Demain! Aujourd’hui même. C’est beau, c’est beau, c’est beau !
@Tuliquois: hé hé… moi qui avait vraiment peur d’etre déçue, j’ai adoré!
J’ai vu Venise il y a plus de 10 ans et j’en garde un magnifique souvenir… J’ai adoré me perdre dans les ruelles et découvrir la ville ainsi ! 🙂
@La Parisienne: j’espère pouvoir y retourner bientot… à nous la biennale d’art!
Ahhh Venise… la ville la plus magique que j’aie pû visiter je crois! Et on a l’air toutes d’accord pour dire que la meilleure façon de la découvrir est de se perdre dans ses ruelles ;o)
J’y suis allée en mai, mais si on s’écarte des circuits « touristiques » on se retrouve presque seuls. Par contre, comme toi, j’ai été assez choquée par les grandes affiches publicitaires qui « ornaient » le Pont des Soupirs…
Ta note pose un énoorme problème pour les personnes qui n’ont pas déjà visité Venise.
Le spoiler alert s’impose : « attention les images et les commentaires de la note à venir risquent de causer un effet St Michel ».
En effet, en dégustant ta note, j’ai désormais envie d’aller à Venise. dans le même temps, j’ai aussi peur d’être déçue. ralalala, trop dure la vie ;-).
rem : contente de te lire à nouveau, comme je ne suis pas abonnée RSS and co + je ne recevais plus ta newsletter = je pensais que tu ne postais plus.
la newsletter était très utile. Penses-tu en remettre une autre ? oui, non, peut-être, 50/50, appel à un ami ? 🙂
@L’apprentie: la newsletter est prévue! D’ici ce week-end sans doute! je n’ai pas voulu trop surmener mon webmaster, débordé entre une partie de volley et un apéro sur les collines du veneto (ouh la mauvaise langue :p) mais ça vient! Quant à Venise, hum, je me suis posée la question, mais je me suis dis que les anti st-michel feraient comme moi, ils fermeraient les yeux jusqu’au post suivant 😀
Très belle description de Venise, il faudra que je m’y rende moi aussi!! Venezia, bellezza arrivo!!!
Magnifique les photos!!
J’y suis passée avec mes deux ados de fils juste une semaine avant toi et j’ai posté aussi quelques photos. Ca m’a fait plaisir de retrouver cette cité des doges aux allures de pays des merveilles de l’Art.
Bonne soirée.
Béatrix
génial que tu n’aies pas été déçue !! ça dépend bcp de l’endroit où on loge, de comment on aborde la ville…
comme toi, j’ai été conquise, j’y suis allée deux fois, me suis perdue dans les ruelles et ai eu l’impression d’un voyage sur une autre planète (où on parlerait une sorte d’italien, tout de même ;-)))
@Isma: en fait je n’y ai passé qu’une journée (on a dormi dans un village près des colli Euganei et le lendemain j’étais à Vincenza)… mais j’aime bien rester sur ma faim la première fois! ça laisse un bon souvenir et l’envie d’y retourner!
Pour moi la meilleure saison our aller à venise est l’hiver, il faut la deviner à travers la brume, les buits sont ouatés, c’est une ambiance totalement irréelle. Sinon j’aime bien le quartier du Dorsoduro, il y a des petites pensions sympa avec jardinet pas beaucoup de touristes, et puis il y a les bacari, ces bars à vins très anciens si typiques fréquentés des employés de la pescheria, des gondoliers, à l’ambiance si particulière où l’on prend l’ombra,un verre de blanc pour apéritif avec tout un assortiment de cichetti, délicieux petits en-cas vénitiens, parfois on reste debout car il y a peu de tables. J’ai trouvé celui où casanova donnait rendez vous à ses petites amoureuses. Je serais intarissable sur venise, dès que j’ai trois sous en poche j’y file. Je te conseille aussi le livre de paul morand « Venises » ce n’est pas un guide, mais une histoire d’amour entre elle et lui.
ah ma Venise chérie, comme tu en parles bien, comme elle me manque…
Contente que tu aies aimé!….nous aussi on y est allés en train….de nuit pour nous qui partons de plus loin…..et avons essayé d’éviter au maximum les agglutinements de touristes…..le meilleur moyen?..se perdre…faire des km et finir par se retrouver à un endroit qu’on reconnait….
Venise, c’est tellement joli, mais y vivre c’est différent..
Je suis comme toi une Française expatriée en Italie, et je vis à Venise depuis 2 ans.
C’est une ville magnifique, différente de tout ce qu’on peut trouver ailleurs.
Mais tu l’as dit toi-même en y étant restée qu’un seul jour, les touristes c’est horrible.
Immagine quand tu dois aller travailler, et que les touristes aglutinés sur un pont ne te laissent pas passer par ce qu’ils doivent absolument prendre cette église en photo…
Du coup je me rend compte que je ne regarde plus du tout Venise comme au départ, et que c’est devenu pour moi un stress d’aller travailler et de toujours avoir les touristes dans les pieds.. Par ce qu’en plus, c’est toute l’année qu’ils sont là.
La période « creuse », c’est en novembre quand il pleut et qu’il fait froid!
Mais ça reste quand même une ville superbe, et quand tu es en vacances et que tu n’es pas pressé, tu ne fais pas attention aux touristes!
Si ça t’arrives de revenir, fais-moi signe, on ira boire un spritz!
@Alice: avec grand plaisir! (peut-etre très bientot avec une copine pour voir la Biennale… bain de foule assuré!)
Et comme j’ai pu le lire, c’est vrai que rien ne vaut Venise sous la neige 🙂 j’adore quand même cette ville pour beaucoup de choses, s’il y avait moins de touristes ça serait juste parfait!
j’y suis allée l’année dernière en avril, et c’était fabuleux, notre premier voyage en amoureux depuis les filles, un charme tout particulier en plus, il faut avouer !^^
Bjr, Belles photos de la sérénisime d’où je reviens (mi octobre 2012).. C’était mon troisième séjour et j’attendais de « La » retrouver… Malheureusement, il est devenu bien difficile de retrouver le charme si particulier des ruelles, tous les magasins (vraiment tous) sont tenus désormais par des chinois.. qui ne semblent se soucier que de leur chiffre d’affaire.. la foule partout, même dans Dorsoduro ! et le pire, la chose qui m’a véritablement choquée.. ce sont les immenses affiches publicitaires sur la Place St Marc …! ! comme ailleurs… Quelle tristesse d’avoir ainsi brader cette si magnifique cité… Pour « la » savourer il faut absolument éviter les congés, les week-end et aller systématiquement hors des sentiers battus..
Mon rêve serait d’habiter Venise, un jour.
@Tietie007: y habiter? je ne sais pas… c’est tout de meme envahi toute l’année non? sauf les jours où l’eau monte (ça j’aimerais bien voir!)
dès que l’on sort des coins touristiques çà va mieux c beau venise et changeant c pourquoi malgré les millions de photos qui donnent l’impression de la connaitre la surprise est charnellement là lorsqu’on a posé le pied sur le grand canal (venir par le train impératif)…et en hiver oui ou octobre..mais que de fatigue marcher marcher et il y fait très froid en hiver février