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Quelle journée! Tu parles d’un jour de repos… déjà ce matin, j’avais mis mon réveil drôlement tôt pour un samedi, dès potron-minet comme on dit (étrange expression découverte il y a bien longtemps en faisant la dictée de Pivot en famille) (quand je vous dit que j’ai des gènes de ringardise, je ne mens pas)

…j’ai mis mon réveil pour, disais-je, me rendre à la manifestation anti-pollution programmée sur la place de la Scala… une manifestation anti-pollution, absurde me direz-vous (et pourquoi pas contre la pluie et l’hiver), et j’avoue que moi aussi, ça m’a tout d’abord fait sourire… sauf que, voyez vous, l’intitulé n’est bien entendu qu’une manière détournée de dire « on veut des pistes cyclables, des systèmes de bike-sharing simples, efficaces et souples, des transports rapides et pas chers, des zones piétonnes et cyclables qui ne soient pas des parkings ni des autoroutes, et des lois pour obliger les pollueurs à payer pour financer tout ce qui précède »… (ah oui hein, « manif anti-pollution », c’était vraiment bref)

…après cet épisode solidaire (même si, en fait, il n’y avait pas tant de monde que ça…) (même si les journalistes en direct ont gentillement tenté de faire croire le contraire en se mettant au centre de la foule, devant crier pour se faire entendre au milieu du groupe le plus enthousiaste et revendicateur) (meuh non ce n’est pas de la désinformation, c’est de la solidarité)

…ensuite j’ai réveillé le Mec (cette feignasse pas solidaire) et on a filé chercher un album des Doors, obsédés par la chanson entendue à l’expo sur les chapeaux… puis au bar en haut du magasin Coin de Piazza V Giornate, d’où nous étions sensés, selon les conseils avisés d’un guide touristique édité par la ville, avoir une vue imprenable sur Milan) (en fait, euh… imprenable oui, vu l’absence d’amabilité du personnel, mais sinon…)

…puis nous sommes allés manger chez « Oasis », notre référence en cuisine tunisienne… (via Panfilo Castaldi 39) qui fait des falafels au citron merveilleux, des couscous à cracher des flammes, des patisseries au miel à s’en lécher les doigts et du thé à la menthe à devenir obsessionel et à courir derechef acheter de la menthe à l’épicerie indienne un peu plus haut dans la meme rue…

…là-dessus nous sommes passés devant un salon de coiffure-barbier tellement chouette que j’y ai poussé le Mec sans hésiter… une coupe bien nette et quelques photos plus tard, je tente (une fois de plus) d’inciter le coiffeur à la coupe féminine mais, cette fois encore, me heurte à un refus… je suis donc, à ce jour encore, effroyablement mal peignée! (mais vous voyez au moins que ce n’est pas par manque de bonne volonté)

…là-dessus nous voilà au PAC (pavillon d’art contemporain) pour l‘expo de Robert Gligorov, termination shock 03… je ne connaissais pas du tout et meme, honnétement, je ne pense pas que j’y aurais mis les pieds si ça avait été payant… (encore une fois, vive les expos gratuites) au programme, une piscine verticale grandeur nature au mur, plongeoir compris… une sensation qui donne le vertige malgrès une absence de profondeur réelle… une sensation pour le moins étonnante… salle suivante, une piscine de vin rouge (2000 litres tout de meme) qui semble au premier abord une flaque de résine noire, au dessus de laquelle s’envole une colombe blanche empaillée (on aurait dit ma poule d’ailleurs), oeuvre sensée, selon le programme distribué à l’entrée, « provoquer dépaysement et hilarité chez le spectateur »… dépaysement mettons, et hilarité sans doute, vu les vapeurs dégagées par l’installation… troisième salle, un cube énorme réalisé en pinces à linge entrelacées autour d’une vive source de lumière… 170.000 au total… j’aurais tendance à parler de névrose liée à la lessive, mais il semblerait, toujours selon le programme, qu’il y ai plutot là une référence à la religion (hein?)… quatrième salle, une installation intitulée Elvis, squelette de perroquet enchainé à son perchoir au dessus d’un tas de plumes colorées… je penchais pour une interprétation classique de vanité alliée à la référence à un Elvis joliment coloré et tragiquement fini… mais encore une fois, le programme me détrompe, il semblerait qu’Icare soit aussi dans le coup, ainsi que la notion d’inspiration artistique liée à la tragédie… (j’aurais du m’en douter, c’était pareil à l’université pour les interprétations littéraires, quand Freud n’était pas dans le coup c’était la mythologie…). Et enfin, deux autres installations encore, une illusion d’optique sur l’idée de reflet, et une scène étrange, mais je ne vous en dit pas plus, l’intéret résidant dans la surprise entre ce que l’on voit au premier abord et ce qu’on découvre ensuite… (pour ceux qui iront voir, je me dois de garder le mystère entier…)

Robert Gligorov liquid sky 2010

…on finit par partir en quête de chaussures printanières, envie inopinée suscitée par une météo fort clémente aujourd’hui, mais revenons bredouilles et découragés par les faux prix soldés (des chaussures vendues 45 euros avant les soldes et maintenant affichées à 85 45 euros, ce n’est pas déprimant ça?)… la journée de l’illusion décidément!

…demain grasse matinée annoncée!