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J’aime bien la région Liguria. C’est pas loin, on y est en 2h30 de train, là où monts et mer se mèlent et éclosent façades colorées et focaccie luisantes… Quand vous annoncer à vos amis que cous vous apprétez à y passer des vacances ou un week-end, vous avez immanquablement droit à la question: levante ou ponente? qui démontre immédiatement du snobisme aigû de votre interlocuteur… En fait, il s’agit des deux parties de la côte, l’une chic où se nichent les fameuses cinque terre et pléthore de maisons secondaires des bourgeois milanais, l’autre plus populo, plages bondées et glacières à perte de vue, trampolines enfantins et structures gonflables à l’horizon…

Pour ma part, je préfère le levante, mais surtout en raison de sa proximité, et parce que les plages sont faites de galets striés (fini le sable entre les orteils qui vous démange dans le train!). Je suis loin d’avoir encore tout exploré, et n’ai encore pas posé le pieds sur les cinque terre (vous connaissez ma terreur des lieux touristiques, j’ai mis 6 ans pour me décider à aller à Venise!).

Ce que j’aime, c’est le paysage de rochers qui plongent dans la mer, ces villages de guingois construits en escalier qui sentent le poisson et la pâte à pain, ces couleurs éclatantes à la barbe du soleil et ces petites plages où l’on lézarde en écoutant d’une oreille distraite ses voisins parler trofie al pesto et focaccia di Recco quelle que soit l’heure… (c’est un fait, les italiens parlent de bouffe du matin au soir)

Hier, nous sommes allés à Camogli. Une journée dédiée à la baignade et à la lecture, avec même un transat en toile verte et un parasol pour pouvoir rester à la plage aux heures les plus chaudes… (grossière erreur, les UV n’en ont cure et j’ai passé la nuit enduite de biafine…) Le principe de ces mini-plages privées, c’est que des familles entières les réservent pour la saison, et parfois même d’une année sur l’autre; sauf qu’en réalité, s’agissant de familles fortunées, ils ont aussi un bateau ou un gros pneumatique où passer le temps, s’éternisent au restau ou sur leur balcon devant la mer, du coup, il n’y a, paradoxalement, jamais grand monde…

Je n’y passerai certainement pas mes vacances, mais j’avoue que pour une journée de farniente, c’est assez agréable (et à 25 euros pour 2, ça a plutot intérêt à l’être) et le bagnino en rouge se charge lui-même de déplier votre chaise, éliminant tout risque de lumbago, et de récolter les éventuelles méduses…

Sinon, la mer était tiède à point et la focaccia divine (mais si c’est light, les mamme en filent à leurs rejetons avant chaque baignade) (ici on n’a jamais entendu parler d’hydrocution hein, sachez-le), le train même pas bondé et ma lecture du jour fascinante (la brêve et merveilleuse vie d’Oscar Wao de Junot Diaz, on en reparle bientot)…