A l’époque où le Mec faisait des études de moulage (je sais, on a un don pour les secteurs porteurs), il avait un prof qui obligeait ses élèves à jeter leurs croquis, et à réduire en bouillie leurs travaux de sculpture en fin de leçon, pour leur apprendre patience et humilité, et empêcher qu’ils ne s’attardent trop à s’autocongratuler sur leurs productions, au lieu de chercher à s’améliorer. Je me suis toujours dis que tous devaient le détester (même si depuis, ayant eu à trier une montagne d’affaire chez ses parents l’été dernier, le Mec l’en a en secret remercié). Et bien cette sensation-là, cette rage et ce sentiment d’impuissance, je les ai éprouvés hier: le contenu du blog avait disparu et, ne disposant que d’une sauvegarde antique, une grande partie du contenu de cet univers virtuel était perdu… Mauvaise manip’, bug, piratage? Je l’ignore, et c’est peut-être mieux ainsi.
Depuis, grâce à l’équipe technique de mon hébergeur (<3 Davide) et aux bons conseils de quelques lecteurs (<3 you), une grande partie du contenu a pu être récupéré, à ma grande joie, après une rude journée d’équilibrisme nerveux. Ce black out temporaire (mais que mon webmaster disait alors définitif) m’a tout de même permis de réfléchir sur cet espace, et sur la place qu’il a pris dans ma vie.
Car si sur le moment j’ai versé quelques larmichettes (et peut-être même un peu plus), et si quand mon webmaster m’a dit « il y a des choses plus graves dans la vie », j’ai bien eu un instant l’envie de serrer fort son petit cou entre mes mains de pétrisseuse de pain, je me suis finalement rendue à l’évidence, il me fallait avancer… Passé les premiers instants de folie (je vais TOUT réécrire mot pour mot et republier CHAQUE photo), j’avais accepté que le blog garde les cicatrices de cet événement, et plutôt que de tenter de colmater la brèche, m’était venue une grande envie d’écrire à nouveau, encore, au mépris des bugs et des saboteurs, et de continuer de faire vivre cet espace, même amputé de son passé…
J’avais dis adieu en pensée à mes chers instants culturels, comptes-rendus d’expos, billets d’humeur, ne pouvant réécrire à rebours ce qui avait fait l’objet d’impressions spontanées, adieu aux interviews, histoires de pigeons, objets insolites et chroniques déjantées… (rien que d’y repenser la larmiche me revient, même maintenant que le risque est enfui… humilité vous disiez?!)
En fait, l’idée qui s’était finalement imposée, c’était celle de publier et publier encore, jusqu’à me réapproprier cet espace que j’ai toujours voulu libre et léger. Or si la peur de tout perdre devient une contrainte, où est la spontanéité? Avec le temps, je réalise que j’ai peut-être donné trop d’importance à cet espace: un blog n’est pas une finalité et, même blindé de sauvegardes, mots de passe et autre sécurités, il est amené un jour à disparaître. L’important est ailleurs, et je réalise que, un peu égoistement, j’ai même négligé quelques opportunités au profit de completementflou, préférant garder certains articles plutôt que de les publier sur d’autres supports. Certains projets doivent exister, et pas seulement sur cette page web, et s’envoler vers le monde, moins rassurant mais ô combien plus passionnant, de la réalité…
En attendant, entre les nouvelles publications, la restauration de ce que j’ai pu copier dans le cache de google et dans diverses newsletters et fichiers, et le refaçonnage de la sidebar, ça va être un petit peu le chantier ici pendant quelque temps, soyez gentils et patients! 🙂
Welcome back ! Si l’expérience a du être très frustrante et déroutante, je reconnais dans la morale que tu en as tiré ce que je viens chercher ici, spontanéité, naturel, un blog « vrai », qui ne ressemble sincèrement à aucun notre. Voilà qui me donne à réfléchir sur mes propres errances bloguesques. Merci, et longue vie à ton blog 😉
@SoOhCliché: merci merci je fonds vous etes vraiment des amours de lecteurs <3 et j'avoue que sans vous, j'étais à deux doigts de laisser tomber…
J’ai connu ta galère il y a quelques mois. Pas facile ! Mais on s’en remet bien en y gagnant un peu de recul face à la place du blogging dans notre vie. Et on oublie…. sauf quand on lit un post comme celui-ci où tout revient (la colère, la joie de retrouver ses écrits, l’envie de reprendre…). Bon recommencement !
@Sylvie: merci! et merci aussi (je dirais meme, surtout!) pour ton bon conseil de contacter mon hébergeur afin de connaitre la date de sa dernière sauvegarde de sécurité! c’est tout bete, mais dans la panique je ne sais pas si j’y aurais pensé!)
Pas facile ce rapport qu’on entretient au blog… cette petite mésaventure et l’analyse que tu en fais donnent à réfléchir en tout cas
(et ouf, tout est sauvé pour le moment!)
@Toute Petite: presque oui! 🙂
Ca fait du bien des fois de tout recommencer à zéro. Mais quand ce n’est pas choisi ça doit vraiment être déprimant. Bon courage pour essayer de récupérer tout ce que tu peux!
ça aurait été vraiment dommage que ton blog disparaisse. J’aime la fraicheur que j’y trouve, la diversité des sujets abordés, aussi bien culturels que culinaires. Et même si je n’habite pas à Milan, je me surprends à lire tes articles au sujet de cette ville que j’avais adoré quand j’y étais allée.
Longue vie à ton blog et qu’il continue à illuminer nos journées!
Mamma mia !
encore heureux que tu vas rester ici !
Tu as tout dit et bien dit ! Il m’est arrivé plusieurs fois (grâce à mes propres manipulations hasardeuses) de croire que j’avais tout perdu et j’étais en larmes également, je l’avoue, c’était presque comme si une partie de moi s’effaçait d’un coup ! Ensuite, je me suis calmée et j’ai essayé de relativiser (chose très difficile !)
Ce blog est important pour moi car il m’a aidé à vivre mieux une période loin d’être facile ! J’ai appris les 3/4 des choses toute seule, en fait c’est autant ce que j’arrive à exprimer, que tous les progrès qu’il m’a permis de faire dont je suis satisfaite.
Si une telle chose m’arrivait vraiment, je pense que comme toi, passé la crise de larmes, j’essaierai de réfléchir et d’aller de l’avant. Parce que je me dis que rien n’arrive jamais par hasard et que dans toute chose, il y a un aspect positif.
Bises et merci pour cette analyse !
Nous aussi avons vécu quelques heures de frayeur, nous ne pouvions plus rentrer dans notre blog ! Au bout de quelques heures tout était rentré dans l’ordre…On se rend compte combien on est attaché à cette chose vouée à disparaitre un jour…
Nous étions contentes de vous retrouver
Aaah! C’est pour ça que j’avais plus accès à ton blog…
Comme j’aurais paniqué à ta place! Grpf, le cauchemar!
Enfin, c’est bon de te savoir de retour!
Je comprends tout à fait ta réaction. Finalement, un blog sur lequel on écrit régulièrement, c’est un peu notre quotidien, notre boîte à émotions et à souvenirs. Bref, c’est un peu de nous et ça doit être horriblement frustrant de ne plus l’avoir…
Moi qui suis en panne d’internet depuis deux mois et demi, je le vis assez mal, quand je suis chez moi et que je ne peux lire les blogs que je suis et écrire sur le mien.
Ce sont mes petits rituels plaisirs ! Surtout depuis que je suis en arrêt !
Je suis donc ravie de profiter de ces 10mn de connexion offertes par mon réseau qui vient miraculeusement de se reconnecter pour t’envoyer ce petit mot.
Je vais même tenter d’écrire un billet mais, là, je suis peut-être un peu trop ambitieuse ! 😉
Olala… contente que ce se soit un peu arrangé, comment aurions-nous fait sans flou?
Ah comme je te comprends! (oui j’arrive en retard sur ce post parce que je lis mon flux rss dans n’importe quel ordre). Un truc pareil ne m’est jamais arrivé, mais j’en tremble pour toi derrière mon écran! Heureusement un blog, ce n’est pas seulement une suite de posts, mais aussi une expérience, des rencontres, des progrès, et si ton blog venait à disparaitre, il laisserait bien des traces derrière lui. Mais bon, il est revenu, ouf ça va mieux!