Pour en finir avec les installations grandioses et avant de passer aux collections de mobilier à proprement parler, je tenais absolument à vous parler de l’installation de cette année au show-room Marni. Je l’avais ratée l’année dernière et il n’était pas question cette fois de passer à côté (du coup, dans la précipitation, j’y suis même allée un jour trop tôt et ai trouvé porte close!). Évidemment, avec une marque habituée aux défilés et aux grands évènements, tout ne pouvait être que parfait.
Du concept général au mobilier en passant par les plus infimes détails de coloris, d’éthique et de mise en scène, le bal orchestré dans l’espace baptisé pour l’occasion Marni Ballhaus marque un sans faute, et est sans aucun doute l’un de mes projets préférés cette année.
Imaginez un hangar nu et tout en longueur, du béton gris et des spots sur des poutres en métal. Essayez d’y visualiser de petits groupes de chaises longues, tables et lampes en métal et PVC coloré et, au fond, une curieuse suspension de jupons long colorés, immobiles, au tombé lourd et comme empesés. Une installation figée dans l’attente que ne s’animent les étoffes au rythme du bal des danseurs de Cumbia, ou que les rocking-chairs arc-en-ciel n’accueille quelque visiteur las…
Le lien entre les tissus imprimés, la danse, le mobilier? Il s’agit de la Colombie, source d’inspiration de la collection, lieu où sont fabriqués artisanalement les différents meubles par un groupe de femmes que ce projet a contribué à émanciper, et pays d’origine de la Cumbia, une danse ancienne que des danseurs professionnels, vêtus de costumes traditionnels revisités par Marni, ont exécuté devant la foule médusée. Un spectacle d’une envergure rare, ambassadeur d’une culture méconnue et qui, au-delà du show et au travers de la vente du mobilier, va permettre de financer des projets de l’association Vimala qui vient en aide aux enfants défavorisés dans le monde.
En bref, tout est beau, les jupons, les foulards, les lampes, les chaises et le geste. J’aurais volontiers pris deux-trois fauteuils sous le bras pour meubler mon balcon (note pour plus tard: trouver un appart avec un balcon) et, quand j’ai vu que les jupes étaient aussi en vente, j’ai détalé avant de commettre l’irréparable (investir dans de fabuleux jupons fleuris quand on bosse seule chez soi, ça ne me semble pas vraiment un investissement rentable).
Moi qui passe ma vie à expliquer que non, la communication et l’évènementiel ne sont pas des pratiques honteuses, pour peu qu’on y mette un peu de poésie et de cœur, j’ai trouvé l’exemple parfait! Car quand la noblesse du projet rencontre l’intelligence et le souci de la qualité, on peut dire que le projet est réussi, sans hésiter!
photos 3, 8, 9 et 11 ©Marni
Bonjour
Je découvre votre site un peu tard. Cela fait la 3 fois que je viens a milan pour le salon du meuble.
J y suis en ce moment. Est ce que vous y serez aussi ?