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(j’vous dis pas la galère pour trouver des pâtes en forme de lettres… j’ai failli prendre un billet pour Dubaì pour tout vous dire… rassurez-moi en France ça se fait encore, d’écrire son nom sur le bord de l’assiette?)  je vous en avait parlé déjà, mais ma folle envie de pétrir avait été freinée par un vilain torticoli… à peine les effets de celui-ci se s’étaient-ils dissipés, je m’étais saisie avec allégresse de mon paquet de farine et de ma planche à pain, bien décidée à vous monter dans les règles comment se prépare la pasta à l’italienne, sans robot ni machine à pâtes (vous pensez bien) mais avec patience, amour et force du poignet! et puis d’autres choses sont venues m’occuper, j’ai passé quelques jours en France, j’ai écumé le Fuorisalone milanais… aujourd’hui je suis dans les Pouilles, et c’est là l’occasion révée… voilà enfin la recette tant attendue, et le concours qui va avec…LA PASTA (pour 4 bon mangeurs!)

Sur un plan de travail propre et lisse, verser la farine, la semoule et le sel, mélanger. Creuser un puit au centre et verser l’eau petit à petit, jusqu’à former une boule de pâte dure et granuleuse. Diviser cette boule en 2 ou 3 portions, de façon à pétrir plus facilement, et travailler chacune d’entres elles en les écrasant, malaxant, retournant et roulant sur le plan de travail jusqu’à obtenir une pâte lisse, en l’humidifiant au besoin quand elle devient trop dure à travailler. Cette opération prend environ une trentaine de minutes (mais vous pouvez vous y mettre à plusieurs, et profiter de bras plus musclés que les votres…(les filles, c’est le moment de mimer l’extase devant les biscottos de votre cher et tendre) pour obtenir ça…

Déposer ces trois pâtons dans un saladier, en les enroulant sur eux-meme au besoin; recouvrir le saladier d’une assiette (méthode des Pouilles, mais j’imagine qu’avec du film étirable ça marche aussi très bien…) et laisser reposer 1/2 heure…

Ensuite, pour façonner les pâtes (la partie la plus chouette), vous pouvez vous munir de différents instruments… le plus simple: un rouleau à patisserie pour étaler la pâte finement et un couteau pointu tout bete pour couper des papardelle ou maltagliati (tagliatelles grossières) de largeur variable selon les gouts (de 1 à 2,5 cm)… sinon, découper des lanières ou formes à la roulette à beignets (je n’en ai pas mais ça doit etre rapide comme tout)… ou encore, utiliser l’instrument magique, le rouleau à troccoli… (ça j’en ai plein… un ramené d’un marché des Pouilles, un acheté sur un marché de Noel italien, et un fait faire sur mesure chez un tourneur sur bois…)

Et en gros, vous obtenez ça..

si vraiment vous etes d’une patience de fou comme moi (ou que vous avez tout plein de commis prets à vous aider), vous pouvez vous lancer dans des façonnages un peu plus élaborés… comme ces orecchiette (mais où sont passés ces fichus commis?!) formées une à une sur le bout d’un couteau rond…


le papy dans les pates c’est juste pour que vous vous fassiez une idée de la taille… après tout c’est un bonhomme d’échelle… (échelle 1/87, à vos calculatrices!)

Ensuite, on disperse toutes ces jolies pâtes sur un plan fariné et on laisse reposer et sécher 1/2 heure, idéalement dehors à l’ombre à coté du linge qui sèche dans une rue qui descend vers la mer… ou sinon dans n’importe quelle cuisine…

Et pendant ce temps, qu’est ce qu’on fait? le sugo pardi!

le plus basique:
mettre dans une casserole moyenne 7 grosses tomates bien rouges coupées en 6, 2 càs d’eau, 2 gousses d’ail pelées coupées en lamelles et une pincée de sel. Laisser cuire à feu doux 1/2 heure. Passer au moulin à légumes (eh oui!). Dans une autre casserole verser 2 càs d’huile d’olive fruitée, y faire revenir un gros oignon coupé en lamelles très fines. Quand celui-ci caramélise, verser le coulis de tomate et ajouter du basilic frais à foison. Laisser mijoter et réduire une dizaine de minutes, saler et poivrer. A la fin de la cuisson ajouter une càc de parmesan rapé ou, mieux encore si vous en trouvez, de pecorino rapé.

Faire cuire les pâtes dans une grande casserole d’eau bouillante salée, environ 6 minutes (mais vérifier en goutant, car tout dépend de l’épaisseur de vos pâtes). Egoutter, répartir dans chaque assiette, arroser de sugo, de parmesan rapé et de feuilles de basilic frais… bon appétit!

Et maintenant, à vous de jouer! Comme prévu, un pasta-concours! le principe? A vous de me faire réver de pâtes! En cuisinant ou en utilisant un autre talent de votre cru… qui raconte une histoire de pâtes, un souvenir de pâtes, un reve de pâtes… vous pouvez bien sur vous inspirez de la recette ci-dessus, inventer une sauce ou une forme de pâtes, détourner un instrument de découpe… meme une simple recette de nouilles au beurre, si écrite avec talent, est acceptable… seuls les colliers de nouilles et les assiettes carrées sont éliminatoires! Publiez le tout sur votre blog, ou envoyez-moi un mail (formulaire de contact à droite) si vous n’avez pas de blog, je me charge de réunir un jury ad hoc en matière de pasta… et de trouver un premio à la hauteur du courage dont vous ne manquerez pas, j’en suis sure, de faire preuve!