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je vous disais l’autre jour que j’étais embourbée dans la lecture d’un livre… pas franchement mauvais, mais pas nécessairement bon non plus… il s’agissait du premier roman de Lucia Etxebarria, best-seller espagnol, Amour, Prozac et autres curiosités… pour ne pas démentir l’enthousiasme qui sévit ici, j’insisterai quand même sur les aspects positifs de cette lecture… il s’agit de l’histoire de 3 soeurs… a priori, deux d’entres elles semblent mener des existences normales, la troisième avoir quelques problèmes psychologiques… on découvre au fil de la lecture que cette idée de normalité n’a pas cours, et qu’aucune des 3 filles ne va vraiment bien (et meme que la plus déjantée des 3 n’est pas celle qui s’en tire le moins bien)… pour entendre (trop) souvent des discours sur la famille normale, voire sur la famille idéale, je ne trouve pas déplaisante l’idée de remettre le concept à sa place… et par la meme occasion de disperser aux quatre vents ces notions de symbiose, entraide et dévouement qu’il semble de bon ton de croire universels dans les liens familiaux… ici les 3 soeurs s’aiment beaucoup, malgré les jalousies et rancoeurs (qui, je le rappelle, sont normales et non le fruit d’un dysfonctionnement psychologique!), mais ne peuvent pas grand chose les unes pour les autres pour autant… ou comment la petite histoire, tantot touchante, tantot sordide, d’existences croisées mais non mélées, peut tordre le coup à la psychologie de comptoir…

Autre livre, lu cette fois avec grand enthousiasme, et changement radical de style pour le monde du bout du monde de Luis Sepulveda… déjà, il s’agit d’une histoire de baleines, et vous n’êtes pas sans savoir que j’ai traversé récemment un épisode baleineux sans pareil (ça va mieux, merci)…  ensuite, il y est question du Chili, ce qui ne manque pas de me faire penser à l’ami F. qui m’a donné envie avec ses histoires délirantes de découvrir un jour l’Amérique du Sud. Mais revenons au livre… une histoire contemporaine et à la fois sans âge… l’incursion du réel dans le monde semi-fabuleux de la pêche dans l’Antartique, à moins que ce ne soit le contraire, c’est à dire l’incursion des légendes anciennes dans un fait divers bien de notre temps, la destruction de l’écosystème local par les braconiers de la mer… le tout saupoudré de froid polaire, de soles grillées et de frissons vers le Cap Horn… ou comment, comme dans le vieux qui lisait des romans d’amour du même auteur, une petite histoire permet de mettre en lumière la folie des hommes, la fragilité des territoires et les liens ancestraux qui unissent les uns et les autres, et ce qu’ils le veuillent ou non…

Sinon, je suis en ce moment sur les traces de Bernard Chambaz dans son tour cycliste de l’Italie, lui-même sur les traces de Buzzati sur les traces des cyclistes du tour de 1949… l’occasion de ressortir mon vélo du fond de la cour, de le briquer/gonfler/dérouiller et de reprendre la conquête de Milan en pédalant, profitant du soleil revenu dimanche… le Mec a même eu droit à un vélo tout neuf, qu’il brique et fait reluire et gare dans le salon devant la cheminée (si) (mais ça lui passera, je suis moi aussi sujette à ces pics d’enthousiasme, et en novembre j’aurais bien adopté une baleine…) (n’importe quoi)


Et tant qu’on est dans le sujet livres, sont en prévision la poursuite du chef d’oeuvre soporifique de Proust (j’en suis à l’avant-dernier tome, je tiens bon) et quelques titres en vue du challenge lancé par Sabbio, qui propose de lire les livres parus l‘année de notre naissance… dans mon cas, je me rends compte que j’en ai déjà lu quelques uns sans le savoir, dont l’excellentissime Collection de sable d’Italo Calvino, La place d’Annie Ernaux, et L’étoile oubliée de Laura Bloom par Bilal et Christin, un grand coup de coeur de mon adolescence…

(au passage, allez-voir sur le même site la liste des albums sortis l’année de vos 17 ans, idéal pour prendre un coup de vieux!)

http://livres.fluctuat.net/annees/1984.html