Je ne sais pas si vous avez suivi cette saga pré-estivale sur mon compte Instagram, mais il me semble qu’elle a aussi sa place ici, ne serait-ce que pour garnir cette catégorie DIY qui s’éteint lentement (certains médisants diront comme ce blog tout entier d’ailleurs, mais l’âge aidant, je ne les entends pas vraiment). Car oui, on va parler de textile et de broderie (et même un peu de lessive si vous voulez mon avis). Tout a commencé ce jour de 2014 (oui j’ai une mémoire d’éléphant) où je suis devenue l’heureuse propriétaire d’un t-shirt blanc floqué de bleu (un jour on parlera de mon addiction aux t-shirts blancs, mais là j’ai pas le temps) acquis chez Garden K (une boutique milanaise de fringues coréennes dont j’ai beaucoup parlé ici et qui, pour mon grand malheur, a fermé depuis) (C’est moi ou cet article met du temps à démarrer?).
Bref, un jour, j’ai voulu pimenter mon quotidien (youhou) et abandonner mon programme de lavage en machine habituel (coton 40° avec essorage au max*) pour un hasardeux programme court pour matières synthétiques. Autant vous dire que cette expérience, très représentative au demeurant de la vie aventureuse qui est la mienne, ne sera pas reconduite, puisque j’ai bousillé d’un coup nombre de mes affaires préférées, dont mes fivefingers adorées (que j’ai retapé à la colle néoprène, pour ne rien vous cacher) et le fameux t-shirt floqué. (On avance, vous voyez).
Le flocage Badass s’était presque entièrement évaporé, laissant place à un vague message gris-orangé parsemé de quelques flocons bleutés. Un résultat d’autant plus regrettable que ce t-shirt était par ailleurs irréprochable: bien coupé, épais comme il faut et indéformable. Du coup, impossible de le jeter, mais je ne voyais pas trop quoi faire pour le « réparer ». Alors il a traîné d’armoire en dossier de chaise, a survécu à un déménagement et même à plusieurs tris (pourtant pour ne rien vous cacher, je suis ceinture noire de Konmari). Jusqu’au jour où, illumination, j’ai eu l’idée de rebroder l’inscription !
C’est donc avec un grand enthousiasme et un niveau en broderie proche du néant (jusque là, mon audace s’arrêtait généralement au point de chaînette) que je me suis lancée dans l’aventure, armée de trois nuances de fil bleu. Et petit à petit, j’ai commencé à remplir les lettres estompées. Très vite, je me suis rendue compte que ça allait prendre des plombes, aussi ai-je partagé l’avancée des travaux en stories pour maintenir un niveau de motivation élevé et ne pas flancher. Au total, près de 22 h de broderie ont été nécessaires pour finir la broderie, grappillées à tout moment de la journée sur fond de podcast (notamment celui-ci).
Au final, il est beau, tellement beau que je n’ose plus le mettre. J’ai trop peur de l’épreuve du lavage, de faire une tache de dentifrice ou que le chat ne se prenne une griffe dedans en jouant. Du coup il trône sur un cintre dans ma penderie, sublime et inutile, attendant son heure de gloire (ou de finir, oublié et froissé, au fond d’un tiroir?) Y a-t-il une morale à cette histoire? Oui, car j’ai conclu de tout ceci que j’ai très envie d’apprendre à repriser les chaussettes et les habits (je le fais déjà mais en mode freestyle, et j’aimerais bien apprendre à faire ça dans les règles de l’art) car c’est incroyable l’aura que ce simple bricolage a donné à ce vêtement. Je veux dire, avant je l’aimais bien certes, mais maintenant c’est le roi de la penderie et on ne voit plus que lui !
Et surtout, il porte enfin parfaitement son nom de Badass puisque c’est un vrai dur à cuire qui a su se faire respecter au milieu des robes à fleurs et des blouses à paillettes (oui, j’ai un vestiaire de licorne) et de moi-même (c’est dire, j’utilise plus souvent mon fer à repasser pour écraser les moustiques que pour repasser mais lui, je songe parfois à le défroisser).
A bientot pour de nouvelles aventures à base de quotidien ménager raté et de soudaines inspirations impliquant un peu de fil et beaucoup de procrastination! ^^
*En faisant une recherche express sur le sujet (quand je vous dis que ma vie est palpitante, vous me croyez?), j’ai appris que c’est le programme préféré de la plupart des français. Il parait d’ailleurs que 19% des gens refusent d’en changer par peur « d’abîmer [leur] vêtements » (et vous avez bien raison les amis). (Et sinon, j’ai aussi appris que 3% des ménages ont deux lave-linges, mais quel est l’intérêt en fait?)