Un livre dont on ignore l’auteur, c’est sûr, de prime abord, ça intrigue… Et là semble même résider tout le sel du roman, si l’on se fie à la 4e de couverture… et pourtant! L’histoire est tellement prenante, l’écriture si limpide, les descriptions si fines, que le tout se serait volontiers passé de ce mystère supplémentaire*… Le roman commence à la Proust, dans une compagnie d’oisifs en villégiature près du le lac de Côme début 1900, où l’on s’observe et analyse les toilettes des unes et le défi dans le regard des autres, où les convenances règnent sans empêcher intrigues et amours éperdus, et où des activités anodines, telle une balade en canot ou le port d’une fleur à la ceinture, peuvent déclencher des drames ou sceller des destins…
Mais tout basculera avec l’arrivée d’un nouveau personnage, Harden, le frère de la fameuse Madame Solario, objet de tous les regards, un intrigant qui n’aura de cesse de réveiller les jalousies et d’user de son charme, à grand renfort d’oeillades et de provocations, tout en tenant sa soeur sous la menace de la révélation d’un odieux secret de famille…
Le roman bascule alors dans un drame de type liaisons dangereuses, où le frère et la soeur -contrainte de collaborer- mettent en place stratégies et intrigues gigognes pour s’attirer les faveurs des uns et éloigner les autres, afin de s’assurer un avenir florissant, tandis que leurs propres rapports basculent dans une intimité contrainte qui n’est pas sans réveiller le fantôme de l’inceste…
Un récit en apparence calme et contemplatif mais qui, dans ses tensions intestines, recèle des trésors de suspens, de tension contenue et de violentes émotions pas toujours maîtrisées, un petit bijou d’écriture dans un écrin de choix, l’ombre des collines du lac de Come en été…
*Après bien des controverses et supputations, on sait depuis quelques années à qui attribuer le roman, à la talentueuse bien que discrète écrivain anglaise Gladys Huntington.
Ce livre a l’air vraiment bien! C’est amusant, quand j’ai lu tes 2 premiers paragraphes, je me suis dit « tiens, ca me fait penser aux Liaisons Dangereuses », et voilà que tu le mentionne!!
Je dis « non » ! J’ai encore une vingtaine de bouquins dans ma pile donc « non », on n’en rajoute pas un de plus… Fais un effort, que diable ! 😉
@La Papote: pourtant il est très bien celui là! (allez) (un de plus ou de moins!) 😉
je viens de l’emprunter à la bibliothèque (délicieuse couverture en cuir, l’impression d’être moi-même une héroïne de roman ;). Dévoré les premières pages, j’attends le week-end avec impatience pour en lire davantage…! merci !
@Isma: une couverture en cuir? mais c’est quoi cette édition?!!
Bonjour à tous les admirateurs de Madame Solario.
Ou puis je trouver ce livre qui semble introuvable car tous les tirages ont été épuisés ?
Merci
Marc
@M. Bujor: j’ai effectivement trouvé le mien d’occasion… et meme sur internet ça n’a pas l’air facile… il y en a un ici (cher cependant)
http://www.priceminister.com/s/madame+solario
à chercher réguliérement sur ebay ou autre site d’occasions, chez les bouquinistes ou dans un village du livre http://completementflou.com/les-villages-du-livre-en-france/
à moins qu’un lecteur de completement flou ne veuille faire voyager son exemplaire?