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Nous revoici en 2022 (je n’arrive pas encore à m’y faire, j’ai l’impression qu’on a zappé 2021) pour un nouveau vrac ! J’ai mis de coté plein de trucs dont je voulais vous parler, rien n’a à voir avec rien, c’est n’importe quoi, c’est flou, c’est donc parfait pour ce début d’année incertain!

Point lecture

vivian maier ann marks

Je lis assez peu dernièrement, et malgré ma promesse de délaisser les écrans pendant les vacances, j’ai trouvé plus de réconfort à Noël sur Twitter que dans les livres en cours (lire les retrouvailles familiales ratées des autres aide à relativiser). Néanmoins j’ai été gâtée et je suis revenue avec de belles lectures dans ma valise (oui, après 15 ans de sac à dos, j’ai enfin une valise) (devinez quoi, c’est plus stylé mais moins pratique), calées entre mes vêtements, un grille-pain et une poêle à frire (je vous interdis de rire). La biographie de la photographe Vivian Maier et les fameux feuillets de Proust, cette ébauche manuscrite de la Recherche du temps perdu ressurgie en 2018 à la mort de l’éditeur Bernard de Fallois, ont ainsi gagné ma bibliothèque* en attendant leur heure.

*Façon de parler, tout le monde sait que j’empile mes livres par terre et que j’ai les meubles-bibliothèques en horreur. J’ai l’habitude de lire que j’aurai une bibliothèque quand j’aurai une pièce-bibliothèque. J’ai toujours eu la folie des grandeurs, que voulez-vous.

Point écriture

nanowrimo winner 2021

Lors de mon dernier vrac je m’apprêtais à entamer un nouveau challenge d’écriture à l’occasion du NaNoWriMo (pour ceux qui ne connaissent pas j’ai déjà expliqué le concept lors de ma première participation en 2019). C’est peu dire que l’entreprise a été laborieuse. Forte de mes succès lors des deux années précédentes, j’avais pris la chose un peu à la légère, suis partie sans préparation, avec juste une vague idée que j’avais envie de développer, et un emploi du temps de novembre assez chargé. Je crois aussi que j’avais oublié à quel point c’est dur, non seulement de s’y mettre tous les jours, mais aussi de presser une histoire de sortir, sans avoir le temps de recharger ses batteries et d’élaborer ses pensées, de les laisser mûrir entre chaque session d’écriture.

Comme j’ai été moins régulière, j’ai abordé la dernière semaine du challenge avec un retard considérable et des objectifs quotidiens de 4-5000 mots, écrivant toute la journée entre deux tâches pour avancer, et laissant le gros du boulot pour la soirée. J’ai finalement atteint l’objectif de 50000 mots en un mois et j’en suis encore toute épatée, mais j’en suis sortie rincée, avec une bonne migraine, des yeux qui voient flou et plus aucune envie de finir l’histoire en cours, à laquelle il manque encore quelques chapitres. Un mois plus tard, l’envie revient et y mettre le point final fait partie de mes objectifs pour cette nouvelle année!

Pour vous donner une idée, sur la région Auvergne-Rhône-Alpes, 238 personnes s’étaient inscrites au NaNoWriMo cette année et 64 seulement ont mené à terme leur challenge. Moi qui suis peu encline à l’autocongratulation, je crois pouvoir dire que je suis somme toute assez fière de moi sur ce coup-là!

Point verdure

oxalis pourpre boutures

Je ne sais plus si on en a déjà parlé ici, mais chaque année je mets mes oxalis pourpre en dormance pour l’hiver, en général de novembre à février pour permettre à la plante de se reposer. Je coupe ainsi toutes les tiges, je cesse les arrosages et je mets les pots au frais et à l’abri de la lumière (idéalement, on fait ça dans un garage ou un grenier, mais comme je n’ai pas ça sous la main je les mets dans la trappe de ma cheminée fermée). Cette année encore, j’ai mis les tiges coupées en eau pour leur laisser une chance de faire des racines, et je dois dire que presque toutes ont fonctionné! Il me faudra donc d’autres pots au printemps pour repiquer tout ça, en même temps que je sortirai les dormeuses de la cheminée pour les arroser à nouveau! Je partage cette réussite avec vous parce que j’ai longtemps eu peur de mettre des plantes en dormance de peur qu’elles ne se réveillent jamais de ce sommeil forcé. Donc n’ayez pas peur, cette étape permet à la plante de se reposer et l’empêche de s’épuiser, et au pire, si l’une d’elle ne devait pas se réveiller, les boutures réalisées entre temps vous permettraient de la remplacer!

Autre raison de se réjouir en cette période de l’année, c’est bientôt la saison du mimosa! En vrai j’en ai déjà vu chez les fleuristes en décembre mais j’ai résisté, ces petits soleils font ma joie en hiver quand la lumière devient rare et, comme pour la galette des rois, trop anticiper ne sert à rien et pourrait même amoindrir le plaisir au moment opportun!

J’attends avec impatience le printemps pour semer sur mon balcon lyonnais les pavots dont j’ai glané les graines l’été dernier en Lorraine. Il y a du coquelicot classique (tout droit venu du jardin de ma maman, voir ci-dessous) mais aussi une variété orange chipée dans un jardin voisin, ainsi que des graines de pavot rose frisé comme celui qui poussait à foison dans le jardin de mon enfance à Golbey. Vu le caractère volatile des graines, il y a des chances pour que j’ensemence tout le quartier, et jusqu’à la pelouse en plastique de mes voisins de palier!

fleurs des champs

Des trucs cool

  • Vous avez sûrement déjà entendu parler de garde-robe capsule, ou de garde robe minimale qui permettrait de se débarrasser de l’hésitation devant la penderie, d’éviter de perdre du temps le matin et de garder ses facultés cérébrales intactes pour des tâches plus élevées. Autant j’aime bien l’idée, autant je déteste l’idée. Des tâches plus importantes par rapport à quoi? Faire les bons choix au boulot est-il forcément plus important que de choisir entre des bottines vernies et des souliers à paillettes? Clairement pas (sauf si vous sauvez des vies, mais on est nombreux à ne pas être dans ce cas) (PS: Prenez les bottines vernies)

Néanmoins mon mec, qui est aussi prof quelques heures par semaine, a eu récemment affaire à un étudiant qui a lâché sa formation après quelques semaines parce qu’il ne supportait pas de vivre en colloc’ dans un petit appart où il ne pouvait pas ranger tous ses habits. Mon mec lui a conseillé, je cite, de s’accrocher, de vendre toutes ses fringues sur Vinted et de s’acheter à la place une unique salopette pour tous les jours parce que c’est pratique, seyant et confortable. A sa décharge (on n’est pas fous vous savez), je l’ai progressivement contaminé avec mes théories minimalistes et lui-même a effectué une partie de son cursus en arts appliqués avec un bleu de travail pour toute garde-robe. Evidemment, j’ai beaucoup ri quand il m’a raconté ça, et puis quelques jours plus tard par le plus grand des hasards je suis tombée sur le projet JUMPSUIT.

Qu’est ce que JUMPSUIT? Défini comme une expérience de contre-mode, le projet est porté par les membres de la Rational Dress Society et propose à chacun de fabriquer une combinaison à ses mesures, qui remplace « tous les vêtements à perpétuité ». Multi-usages et non-genrée, réalisée à partir d’un patron open source téléchargeable gratuitement, la combinaison universelle du futur se décline pour toutes les morphologies et annonce pouvoir vêtir en toutes circonstances, hiver comme été, 248 types de corps différents. Mais JUMPSUIT n’est pas seulement un projet de mode, et le collectif entend à travers lui résoudre un certain nombre de problèmes de société (surconsommation, body shaming, pollution, Trump, pénibilité du travail etc.) et parle même de révolution.

photo Lara Kastner pour JUMPSUIT

Je ne sais pas vous, mais j’ai très envie d’essayer. Lors de la première phase du projet, JUMPSUIT proposait ses combis à la vente pour financer le projet, mais la production a été suspendue avec la pandémie et il vous faudra aujourd’hui mettre la main à la machine à coudre pour vous lancer. Sachez seulement qu’à la fin des ateliers de confection que le collectif tient aux USA, les participants sont invités à jeter les vêtements qu’ils portaient en arrivant puisqu’ils n’en ont dorénavant plus besoin. Franchement, j’aime beaucoup l’idée (d’autant que rien n’empêche de porter ladite combi avec des chaussettes à pois et des bottines vernies). J’ai d’ores et déjà téléchargé le patron de ma future vie et je vous tiens au courant dès que je me suis débarrassée de ma penderie.

  • Quand on parle du cimetière du Père Lachaise, on parle toujours des tombes de Molière, Oscar Wilde, Proust, Jim Morrison, Balzac, Chopin… Heureusement qu’on évoque de temps en temps Edith Piaf, sinon on pourrait penser qu’il n’y a que des hommes qui y sont enterrés! Pour remédier à ça, il y a la Mère Lachaise, un compte Instagram qui dresse le portrait des femmes du cimetière, des artistes, militantes, cuisinières, mathématiciennes ou espionnes qui méritent qu’on se souvienne d’elles. La journaliste Camille Paix qui est derrière ce compte, amoureuse des cimetières assumée (on dit taphophile), a aussi réalisé une carte pour trouver facilement la dernière demeure de ces femmes et leur rendre une petite visite si le cœur vous en dit!
la mère lachaise
  • Je vous parle souvent ici des initiatives cool qui sont nées en 2020 pendant le premier confinement. J’imagine que c’est une façon de trouver du bon dans ce bourbier, mais c’est aussi une façon de saluer les capacités d’adaptation de mes contemporains (quand je vois des gens incapables de porter un masque en papier ou de se laver les mains alors que leur santé est en jeu, j’ai bien besoin de me rappeler que d’autres sont aussi capables de s’adapter). Parlons donc du Basketclub, un club virtuel d’artistes, plasticiens et artisans réunis autour d’une même passion, les paniers. Chaque mois, les membres du club doivent réaliser un panier, dans la matière et avec la technique de leur choix, selon un thème défini par un emoji. Ce qui donne des réalisations aussi variées que brillantes et donne envie de se mettre illico au tressage, au tricot ou à la vannerie. Je pourrais passer des heures sur leur blog qui rassemble réalisations et ressources diverses sur le thème des paniers, du tissage ou du tressage, et j’y ai notamment dégotté ce tutoriel extrêmement réjouissant de chapeau réalisé avec une unique feuille de palmier (si quelqu’un sait où trouver un palmier à Lyon je suis prête à tenter l’aventure).
basketclub
weaving club
  • A chaque fois que je vais à Milan, je suis épatée par l’élégance des gens et la recherche qu’ils apportent à leur tenue. Je me souviens d’un ami parisien (coucou Maxime!) qui, venu nous y rendre visite il y a quelques années, nous avait demandé si on fêtait quelque chose de spécial parce que tous les gens dans la rue « avaient l’air habillés pour aller à un mariage ». Tout en haut du podium, il y a les personnes âgées, ces messieurs toujours bien mis en chemise et veston, et les vieilles dames impeccables pour aller boire un café. Quand on se promène dans les beaux quartiers, on croise notamment d’épatants spécimens de femmes endimanchées portant gerbes de fleurs et luxueux paquets, lunettes de soleil de grande marque sur le nez. En dialecte milanais, on définit les vieilles dames bien sapées de cette trempe de « scuire » (prononcez chiourè, chioura au singulier).

Forcément, quand j’ai découvert le compte Instagram Schiuraglam qui traque ces élégantes séniors dans les rues depuis 2016, j’ai perdu deux bonnes heures à scruter mises en plis impeccables et fourrures brillantes, lèvres peintes et bijoux scintillants sur des peaux fripées. C’est à la fois chic et touchant, parfois un peu vulgaire, intensément milanais! Evidemment ça m’a donné follement envie de retourner à Milan; vite qu’on en finisse avec cette saleté de pandémie!

sciuraglam
sciura glam milano
  • Et puisque j’ai beaucoup parlé d’Instagram aujourd’hui, voici pour finir un autre compte sur lequel perdre quelques minutes ou quelques heures: c’est un match (=ça correspond, c’est assorti). Le concept, réunir des photos de choses ou de gens assortis à ce qui les entoure, des sortes d’alliances fortuites entre éléments disparates. Chaque photo en soi n’est pas nécessairement dingue, mais l’accumulation de ces matchs inopinés a quelque chose de fascinant. Et j’aime penser que le ou la photographe a ce truc tout le temps dans un coin de sa tête, cherche inconsciemment des combinaisons et peut s’émerveiller à tout moment de la rencontre d’un gilet orange et d’une mandarine, d’une robe à pois avec un dalmatien qui passait pas loin.
c'est un match
instagram c'est un match

Eh bien pour une reprise, c’est une reprise! J’espère que vous êtes toujours là! Si oui désolée d’avoir abusé de votre temps, je vois sans doute trop peu de gens dernièrement et j’ai besoin de partager tout ça pour faire de la place dans ma tête ! Si vous voulez tout savoir, cet article comportait un autre point, sobrement intitulé « point névrose » dans lequel je m’épanchais longuement sur ma passion pour les to-do list. Devant l’ampleur prise par la chose j’ai décidé d’en faire un article à part, donc si le sujet vous intéresse n’hésitez pas à reprendre une part de flou (LOL) (je vous ai dit que je voyais trop peu de gens?). Bonne année, prenez soin de vous et à bientôt!