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Oyé oyé braves lecteurs, me voilà ici pour vous conter, non pas ripailles et assaisonnements, mais plutôt de quelques lectures récentes dont je n’ai pas encore eu l’occasion de parler ici. Et puis aussi, chose incroyable, j’ai vu des films (si), et même 3 dans la semaine, autant dire que je frole l’overdose cinématographique…

Le bel été de Cesare Pavese ne me laissera sans doute pas un inoubliable souvenir… L’histoire de jeunes gens qui dansent ou peignent un peu mais surtout qui s’ennuient beaucoup, tombent amoureux par désoeuvrement ou mimétisme, se déçoivent, croient mourir et puis non, et finalement s’en veulent plus à eux-même qu’aux autres… Eternelle histoire d’une adolescence qui n’en finit pas…

Le premier amour de Véronique Olmi promettait aussi bien plus qu’il n’apporte en fin de compte… Une femme sur le point de fêter ses 25 ans de mariage s’apprète à déboucher une bouteille de Pommard, alors que son mari ne va pas tarder à rentrer. Elle avise alors, sur la feuille de journal qui entoure la bouteille, une annonce qui semble un avis de recherche destinée à elle seule, une invitation de son premier amour, jeune gênois ténébreux et perdu de vue, à le rejoindre en Italie… S’amorce alors un voyage improvisé, dans la mémoire autant que dans l’espace… (Quand je vous disais que c’était prometteur! Mais ne comptez pas sur moi pour vous raconter la suite!)

Mais passons plutôt à mes tentatives d’incursion dans le grand monde du cinéma… Ma découverte des Parapluies de Cherbourg tout d’abord, un grand moment d’ennui teinté de moquerie (heureusement qu’ils sont tous extrêmement bien habillés, ça distrait), film chantant (faux) à la morale machiste et vieillotte et au happy end pour le moins étonnant… Un film qui a pu sembler avant-gardiste à l’époque, sans doute en raison des travellings époustouflants de la caméra (!), à moins que ce ne soit pour le soin apporté à assortir les toilettes des personnages féminins à la tapisserie des pièces où ils évoluent… Il me faut avouer aussi mon allergie à Catherine Deneuve, contractée à l’université en visionnant Peau d’âne, film au final lui aussi fort surprenant… Depuis, il m’est impossible de prendre cette actrice au sérieux (nan mais franchement, les roulades dans les prés avec le prince en justaucorps, ça vous flingue une crédibilité dramatique) (Ceci dit, pour les amateurs, je signale que Peau d’âne sera projeté à la cinémathèque Oberdan de Milan dimanche 12/02 à 15h)

Pour relever le niveau, passons à Quatre garçons dans le vent, le film de Richard Lester sur et avec les Beatles… (je vous au déjà dit mon grand amour pour les Beatles?) Un film frais et chantant (mais juste, lui) sensé représenter une journée des Beattles en 1964, entre concerts, foules en liesse, conférences de presse et sandwichs triangulaires… Un peu kitsch soit (ils ont l’air de tant s’amuser!) mais tellement sympathique!

Autre film vu cette semaine, 3000 ans après tout le monde, Little miss sunshine, un film barge avec un minibus jaune (je vous ai déjà dit mon amour des minibus jaunes?), des personnages complétement cinglés et une aventure loufoque… Un film plein de grandes interrogations: faut-il ou pas manger des glaces si on veut devenir miss, qu’est ce qu’un loseur, les flics à moto sont-ils des briseurs de ménage, peut-on décemment boire du Fanta en mangeant, et qui est le plus grand spécialiste de Proust aux Etats-Unis? Au final, on n’a pas forcément obtenu de réponses, mais on sourit béatement tout de même…

Et puisqu’on parle de films déjantés, on en vient tout naturellement au film que j’ai vu il y a tout juste 2 jours, La voce della luna (la voix de la lune) de Fellini… Vous savez que j’aime Fellini, sa capacité de méler délire et réél et de pousser jusqu’au bout des situations surréalistes… Avec ce film, on peut dire qu’il a décroché le pompon, et en même temps touché le fond… C’est à la fois débile et génial, poétique et abscons, obscur dans la trame mais avec des scènes d’une acuité et d’une limpidité qui tiennent du génie (la fête dans le hangar, l’élection de miss gnocchi, la campagne la nuit…), il est presque impossible de suivre le fil, comme dans un rêve les scènes s’enchaînent puis s’effacent, je me suis même endormie quelques instants mais ça n’a eu aucune importance…

Voilà, c’était la minute culturelle! Et vous, vous lisez quoi en ce moment? C’est quoi les films qui vous donnent la pêche?