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C’est lundi, au lit! on lit! Quoi au juste? Des fonds de librairie en grande partie, entre livres prétés qui s’impatientaient, butin de braderie emportés avec avidité et encore jamais ouverts et grands classiques attendant leur moment… Quelques nouveautés aussi et même, une fois n’est pas coutume, un peu de cinéma…

On commence avec Les enfants terribles de Jean Cocteau, un livre aussi bon que beau, tout plein d’illustrations d’un trait léger pour une histoire qui ne l’est pas tant… Trois enfants livrés à eux-même se confinent dans une chambre qui devient le théatre d’un monde imaginaire où se mèlent bien et mal, veille et sommeil, jeu et calcul… Un récit à la limite du fantastique qui transcrit avec merveille le monde de ces enfants, à la fois très libre et plein de règles dont le sens échappe parfois à la logique…

On poursuit avec El Loco de Marc-Alfred Pellerin, qui raconte l’itinéraire de Felix, enfant des rues sombre et illuminé, touché par la grace du flamenco qui deviendra son langage avant de le mener sur les routes d’Europe, ivre de son désir de succès et d’exclusivité, d’hotel de luxe en bouges miteux, mais toujours de scène en scène… La scène qu’il confond peu à peu avec la vie, faisant de celle-ci une succession de tableaux où son talent s’exerce, et qui ne peuvent s’achever qu’en victoire ou défaite, sur les autres danseurs, le public ou soi-même…

Un autre livre de cette série mi-poétique mi-tragique, c’est Vol de nuit d’Antoine de Saint-Exupéry, préfacé, excusez du peu, par le non moins immense André Gide… Un récit court mais d’une puissance rare, où l’on découvre les risques encourus par les premiers courriers de nuit… Aviez-vous déjà songé au fait qu’auparavant, cette activité ne s’effectuait qu’à la lumière du jour, et avec quelle force il fallait que l’on cru alors au progrès pour vouloir s’engager de nuit, sans repères, dans l’inconnu du ciel? Une trame linéaire et une écriture limpide au service d’un récit aussi métaphysique que poignant, un ode aux premières fois, au courage et à la confiance dans l’homme…

Sur ce, il nous fallait nous détendre et rire un peu… Malheureusement, c’était trop espérer du film The artist, et au bout d’1/4 d’heure, je m’ennuyais déjà… Ce n’est pas parce qu’on fait un film sur les vieux films qu’on doit adopter leurs défauts: caricature, longueurs, intrigue unique et basique et inutiles effets de manche… On devine à chaque scène la teneur de la suivante, et le final dès l’issue de la première demi-heure, c’est d’un long… Si je ne me suis pas endormie, ce n’est que soutenue par l’intense curiosité de voir la scène de claquettes finale (bien courte ma foi) (comme quoi, tout est relatif…) Pas un mauvais film en somme, juste un peu surrévalué… (mais vous pouvez y emmener les enfants de 11 ans, ils seront ravis…) (et puis le chien est bien aussi)

Voilà pour cet instant culturel, alors que je suis en passe d’achever Les âmes mortes de Nikolaì Gogol et que se profile à l’horizon la lecture de deux romans de Cecelia Ahern (l’auteur du célèbre Ps: I love you) reçus grâce à alittlepieceof, et celle de Méfiez-vous des femmes de Catherine Euvrard, un livre sur les archétypes comportementaux féminins, tout un programme…

Et vous, que lisez-vous? The artist, vous avez aimé? Vous dansez le flamenco, pilotez des avions? Dites-moi tout!