ça ne vous arrive jamais, à vous, d’avoir cette impression de préférer l’idée des choses aux choses elles-mêmes? du genre l’idée de l’air vivifiant de la Bretagne avec en vrai la peur des embruns qui mouillent? l’idée de la campagne mais si possible sans les souliers qui trainent dans la bouse? l’idée d’aller au marché le matin mais la flemme de se lever tôt? l’idée d’aller nager à la pause de midi mais pas celle d’avoir les cheveux qui gouttent tout l’aprèm? l’envie de faire pousser un jardin urbain, mais la flemme d’arroser? (sans parler de la crainte d’etre envahi par les fourmis?) l’idée du collant en plumetis même si en vrai ça gratte?
moi, ça me fait cet effet là parfois… avec les fêtes foraines par exemple… j’adore l’idée, façon youpi des barbapapas et des enfants qui rient et des manèges qui tournent et des frites et des guimauves, youpi des néons des jetons des zonzonzons et des micros qui grésillent, youpi des filles qui font hiii la tete en bas des peluches des pommes rouges et des carabines pour de faux…
mais en fait… la fête foraine, quand on y est pour de vrai, c’est plutôt hot-dog qui sent le graillon noyé sous la mayonnaise, boutonneux frimeurs qui se poussent pour taper dans le punching ball, couples effarants passant des heures devant des machines à sous ou à envoyer des balles en caoutchouc dans des piles de canettes en espérant gagner un téléphone, pour finalement écoper d’une peluche en forme d’un quelconque pokémon dont personne ne connait plus le nom…
en fait, j’aime toujours bien l’idée de la fête foraine je crois, mais, peut-être ai-je vieilli, un peu moins sa réalité… ou alors vraiment, à la nuit tombée, quand les musiques sont éteintes, que l’homme au micro ne se donne plus la peine d’encourager les derniers promeneurs, que peu à peu les sièges se houssent et que les lumières s’éteignent une à une… là d’accord, j’aime bien… c’est plus du tout l’ambiance fête foraine, mais j’aime bien…
moi je déteste la fête foraine, je trouve ça laid, criard, triste, sinistre et même ça me fout un peu la trouille (probablement trauma lié à ce film d’hitchock où le final se déroule sur un manège !)
mais j’aime la barbapapa !!!!!
Pour moi, ce n’est ni l’idée, ni la réalité qui m’attirent dans la fête foraine parce qu’en fait, je trouve ça glauque, sordide et j’ai beaucoup de mal à y aller sans en ressortir avec le bourdon.
P’tite Louloute m’en a fait la réflexion cette semaine en me reprochant que je ne l’y emmenais jamais. Je lui ai lâchement répondu : « Ton papa adore ça alors je vous laisse y aller ensemble ! »
(Oui, c’est petit…)
Ha ha ha… l’idée des choses plus que les choses elles-mêmes, c’est un peu ma conception des choses
Souvent il y a un gros décalage entre l’idée que l’on se fait de quelque chose et la réalité elle-même. C’est comme un rêve qui dévient réalité et justement la réalité est tellement moins belle.
Les fêtes-foraines sont un très belles exemple; c’est une « fête » et pourtant, quelle tristesse!
Une petite pêche aux canards ?
pareil pour moi, j’aime l’idée, mais je suis presque toujours déçue… à part pour l’odeur de la barbe-à-papa !
Oh c’est drôle, tu mets en image et tu décris très bien ce sentiment que j’ai souvent : c’était mieux dans mon imagination que dans la réalité.
Enfin pour la fête foraine c’est vrai que tu tapes fort parce que ça a un côté un peu glauque qui te rattrape super vite, alors que les embruns les 5 premières minutes tu trouves ça génial jusqu’à ce que tu commences à te les peler.
Parfois aussi je me fais une fête d’un gateau ou d’un plat et puis finalement je suis un peu déçue.
Remarque si ça se trouve, c’est justement dans l’imagination que se trouve le plaisir et pas dans la réalité.
Enfin tu vois ce que je veux dire. (ou pas ?)
Très justement et joliment évoqué, un billet dans lequel So Oh Cliché s’est retrouvée et qui me rappelle pourquoi j’aime venir flâner chez Flou , euh chez vous I mean ^^
Hum l’idée des choses
Tu décris ça très bien… L’idée d’aller courir tout les matins mais pas envie de se lever une demi-heure plus tôt ; l’idée de prendre une grosse cuite pendant une fête mais se dégonfler parce que vomir non vraiment… (ok la lose ce dernier exemple)… Tra il dire e il fare c’é (?) il mezzo di mare. Pour la conjugaison je ne suis plus sûre mais c’est comme ça que l’on dit par chez vous non ?
idem! tout pareil, ms malgré le décalage je me laisse tjrs haper par le ravissement initial!
Si ça me le fait souvent., c’est une projection de l’esprit En revanche ce qui n’en est pas une est que je déteste les fêtes foraines et même juste l’idée d’y aller.
Je n’aime pas les fêtes foraines, mais l’idée des choses, oui, c’est quelque chose que j’ai souvent en tête… J’appelle ça « nostalgie », le vieux souvenir d’un moment qu’on a rendu agréable dans notre esprit (les vacances en Normandie, l’odeur du parquet ciré du collège…) alors qu’en vrai quand on y retourne on ne vit pas particulièrement cette transcendance !