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Hier soir il y avait vernissage à la Triennale, et si les dernières expos m’avaient déçue (on en parle, des photos exposées aux numéros pas dans l’ordre, et de la pseudo-célébration des 80 ans de la Triennale à base de 3-4 images d’archives pendues au plafond?), cette fois-ci le niveau a été relevé, et pas qu’un peu. Au programme, la présentation des installations réalisées par les élèves de l’Académie d’architecture USI lors des ateliers tenus par Riccardo Blumer (qui y avait, il y a quelque temps déjà, présenté un fabuleux projet de reflexion autour du fromage). Un exposition au titre évocateur, La meraviglia come esercizio (la merveille comme exercice) et qui tient ses promesses: de l’étude des mouvements des nuages à l’observation des formes en perpétuelle métamorphose dans la nature, tout prète à reconsidérer l’espace et la définition des notions de forme, de définition par le langage et de perception.

l'uomo come misura topologica della città

megaphones

Quatre installations en tout, à la fois bien distinctes et qui tendent vers le même but: décortiquer les mécanismes qui mènent de l’observation à la création. Car si des notions de météorologie sont utiles pour envisager des constructions mouvantes dans l’espace, la taille humaine est déterminante dans notre vision du monde. Blumer est ici formel: fussions nous dotés de quelques centimètres de moins, le sol eut été plus proche, la cime des arbres plus lointaines et notre façon d’appréhender notre environnement, et donc de configurer l’espace, eut été radicalement différent.

come si muovono le nuvole

riccardo blumer triennale

riccardo blumer triennale

Au détour de structures mouvantes animés comme pour un ballet par la force centrifuge, on appréhende la difficulté de figer les concepts mouvants par le langage, et l’impossibilité de définir l’idée de forme des choses dans la nature. Le propre de la nature est d’être en perpétuel changement, sous l’effet du temps mais aussi de forces extérieures, et notre façon d’en définir les éléments (une fleur, une montagne…) n’est que pure convention formelle de langage. Et si une procession de mégaphone illustre l’idée du son en mouvement, un groupe de silhouettes en marche suffit à figurer l’importance des proportions humaines dans la mesure topologique de la ville…

riccardo blumer triennale milano

Architetti in Ri-voluzione

L’homme, simple convergence de conventions et mesures qui redéfinissent l’espace et le monde? Blumer répond au travers de la figure de l’architecte, observateur attentif qui projette, capte et adapte les nécessités humaines au monde naturel, générateur de sens esthétique et, dans son unicité, de sentiment de merveille

riccardo blumer mostra triennale

riccardo blumer triennale mostra

A voir pour réveiller sa curiosité au monde, ou pour le plaisir de mettre en branle le ballet de structures légères et tintinabulantes suspendues dans le hall, ciel mécanique et poétique à l’abri des caprices météorologiques…

La meraviglia come esercizio – jusqu’au 22 septembre 2013 – Triennale – Via Alemagna 6 – Milano