L’autre jour, j’ai appris en lisant une pub Nintendo que Luigi, l’accolyte de Mario, avait 30 ans, et ça m’a fichu comme un coup de vieux. Ma première console de jeu, c’était une Nintendo, et mes premiers jeux, le pack SuperMarioBros (1,2,3 et Mario Kart) (Inutile de préciser que je choisissais toujours Luigi comme personnage, trouvant Mario banal, la princesse cruche avec sa robe pour sauter les murs de feu et le champignon gnan-gnan) Du coup, forcément, les amateurs de lancer de peaux de bananes me comprendront, c’est avec un brin de nostalgie que j’apprends que Luigi a poursuivi sa route sans moi, dans de nouveaux jeux auxquels je ne jouerai pas (j’ai pas que ça à faire moi!)… En même temps, si j’en parle ici, ce n’est pas pour jouer à la mamie, mais pour revenir sur des choix styllistiques: ils sont vraiment italiens au fait, les moustachus Mario et Luigi?

En fait, j’avais toujours lu que Mario devait initialement son nom à son métier: maçon-charpentier avant d’être plombier dans les premières versions, et donc pensé comme une sorte de cliché de l’immigré italien: l’équipe Nintendo se serait alors inspirée du propriétaire italien de l’immeuble de son siège de l’époque, Mario Segale, pour le baptiser. Partant de là, son frère Luigi devrait son nom à une pizzeria voisine nommée « Mario & Luigi’s ». Mais depuis, j’ai lu d’autres versions plus poétiques: Mario serait une réduction de «Marionnette» et Luigi serait plutot apparenté à ruiji signifiant en japonais «ressemblance», et faisant de lui un sosie de Mario à salopette contrastée.

Luigi, un simple double alors? S’il est vrai qu’au début c’était juste un outil pour 2e joueur, il acquiert peu à peu une « personnalité » propre: plus grand, il saute aussi plus loin, aurait eu une aventure avec la princesse Daisy (la classe) et est très vite devenu le héros de son propre jeu: Luigi’s Mansion. Une revanche de second rôle qui peut peut-être s’expliquer par l’essoufflement du personnage de Mario, déjà surexploité, mais aussi par une tendresse particulière des joueurs pour ce double un peu gauche, anti-héros ayant du coup aussi plus d’épaisseur qu’un Mario sauveur du monde par ses canalisations.

Nintendo semble avoir su capter cet engouement, et a fait de Luigi la star de l’année 2013 avec la sortie de New Super Luigi. U pour Wii U (là pour moi c’est du chinois, mais les fans ou les parents comprendront!). Un beau retour (où j’espère on ne nous fait pas juste passer, sous des dehors de revanche des opprimés, une simple volonté de faire du neuf avec du vieux pour économiser!) et l’assurance pour les nostalgiques de l’enfance de pouvoir chiper, de temps à autre, la console de nos nièces ou enfants adorés!