ça valait la peine d’etre patient pour lire « Malavita encore » de Tonino Benacquista… je me l’étais gardé comme lecture dans le train, et je l’ai trouvé vraiment bon, bien meilleur que le premier volume de cette série qui, selon moi et vu la fin du deuxième opus, ne fait que commencer…
un très bon livre, sans les erreurs et les caricatures du premier, avec en prime des passages poilants comme tout (et moi, quand un roman réussit à me faire rire tout en étant bien écrit, j’adore). Du coup, plutot que de vous faire un résumé des nouvelles aventures de Giovanni Manzoni & cie, je en vous mets un extrait, et vous dit juste qu’il est dans ce livre question à la fois de menuiserie, de gratin d’aubergines, de gangsters, d’allergie au fromage et de réglements de comptes…« Elle avait toujours eu un faible pour les hommes qui n’avaient pas besoin d’une femme pour s’occuper d’eux. Tom savait repasser ses chemises réglementaires mieux que le pressing du coin et ne posait jamais de questions comme Qu’est ce qu’on mange? ou Sur quel bouton faut appuyer? ou Je fais quelle taille de pantalon? »
Encore un excellent Tom Sharpe, avec des personnages loufoques sur fond d’Afrique du sud et d’obsession du caoutchouc, un doberman empaillé et un gibet mité et, encore et encore, des idiots, sujet de prédilection de l’auteur, des idiots qui ne doivent leur salut qu’au fait d’avoir souvent affaire à plus idiot qu’eux encore… de quoi se bidonner après le couvre-feu familial, en écoutant claquer les volets et grincer les poutres depuis le fond de son lit…
et enfin, le livre du retour, principalement lu au grand café de la gare… un très bon livre, meilleur encore que « le théatre des reves » du meme auteur… des histoires de photocopieuses et de spleen urbain, une organisation secrète du bien-etre général à base de sensiblerie et d’auto-congratulation, deux vieux qui dansent et un réparateur qui, à l’aide d’un buste de Marc Aurèle et d’une buveuse de bière, touchera du doigt la concience de chacun en tant que rouage du mécanisme du monde…