Je suis très contente aujourd’hui de vous présenter une initiative qui, vous allez vite comprendre pourquoi, me met en joie (pas de pigeons en vue, promis). Sara Grimaldi est italienne et vit entre Milan et Paris. Cinéaste, elle a déjà réalisé de nombreux films, publicitaires ou de fiction. Aujourd’hui, elle est en train de mettre sur pied son nouveau projet, le retour du train, une comédie qui se déroule dans un village français des années 60, où les habitants, ayant entendu dire que l’état songe à rouvrir de vieilles gares, se croient concernés et voient là de nouvelles raisons de craindre ou d’espérer.

Vous l’avez compris, ça parle de gens, de trains et de gare, et me voilà conquise. Là où l’aventure achève de m’emballer, c’est dans sa production même, car tous sont invités à contribuer à l’existence du film*, et à réunir la somme nécessaire pour louer le matériel de tournage, finaliser les repérages sur place (région Paca), créer les costumes… Une recherche de fond ceci dit plus que raisonnable puisque fixée à 5000 euros, et des contributions qui vont du prix d’un ticket de ciné au mécénat complet.

Ca ne vous a jamais dit de participer à une aventure, d’aider à finaliser un rêve, à donner vie à une oeuvre collective d’envergure? Ici, il s’agit non seulement de financer en partie un projet, mais aussi de redonner vie, le temps d’un tournage, à une gare abandonnée! La beauté du projet de Sara, c’est aussi son voeu d’impliquer ceux qui l’auront aidé, en leur donnant accès au journal du tournage en ligne pour suivre presqu’en direct l’aventure du film, mais aussi, en fonction de la teneur de leur don, en  leur envoyant dvd du film, photos dédicacées, miel de Provence (miam!) et même invitations à l’avant-première, journées sur le tournage, citation au générique… De quoi récompenser ceux qui auront fait exister le rêve d’un village dans le rêve d’une voyageuse…

Je me suis permis de poser quelques questions à Sara concernant cette démarche (et je la remercie au passage pour sa disponibilité et ses réponses en français!).

Pourquoi avoir, pour financer ce projet, choisi en partie la méthode du crowdfunding?

D’abord parce que nous pensons que le cinéma est un moyen de communication qui doit être au service de gens. Impliquer des vrais personnes met en valeur ce type d’interprétation du cinéma. Personnellement, je fais des films pour les personnes, pas uniquement pour contenter mes désirs intellectuels. Pour moi c’est fondamental de communiquer quelque chose aux autres, surtout parce que dans mes oeuvres je parle du monde qui m’entoure. Même Le retour du train n’est qu’une métaphore de la vie, et pour cette raison il peut, à mon avis, parler à n’importe quel public dans n’importe quelle situation. Puis le crowdfunding vient compléter un financement traditionnel qui est difficile à obtenir pour un film de comédie. Cela permet de créer une communauté et une dynamique qui rassure les diffuseurs, et peut plus facilement les pousser à s’investir dans le financement.

Faire appel à la générosité des privés, c’est aussi une responsabilité. En quoi cela modifie-t-il ton rapport au projet?

Cela signifie qu’on s’engage encore plus à faire le film et à le porter à terme, ce qui d’ailleurs n’arrive pas toujours avec les formes de production habituelles. C’est une augmentation de la motivation, et une pression supplémentaire pour bien faire.

Au delà des contreparties proposées, quels arguments avancerais-tu pour convaincre mes gentils lecteurs de t’aider?

Voici en vrac plusieurs idées auxquelles j’ai pensé : soutenir une équipe jeune, motivée, des comédiens de talent, un film qui va affronter des thèmes capables de faire réfléchir tous le monde et une équipe européenne (il y a des techniciens italiens et français qui travaillent ensemble). Puis cette production va aider des jeunes talents (je ne parle que pour moi, les techniciens et les comédiens sont tous des talents!) qui défendent une autre approche du cinéma, plus motivé par une prise de conscience collective débouchant sur un avenir meilleur (au contraire de certains drames sociaux, qui, même beaux, souvent ne montrent que le coté plus dépressifs de la société). Enfin, dans une période comme la notre de crise économique, les gens veulent surtout rire et espérer en un futur meilleur. Et dans notre cas c’est un rire gentil, voire nostalgique, un peu dans le style de la comédie à l’italienne…

Allez zou, ceux qui sont convaincus, sortez les porte-monnaies! Pour en savoir plus, c’est ici!
*Précision non négligeable, les contributions seront automatiquement remboursées si le projet n’atteint pas son objectif!

Articles similaires

…de retour! Le retour de l’instant culturel… Au train où vont les choses… de retour… Retour en vrac…