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L’été dernier, le site internet de la ville de Milan lançait l’opération « copia e incolla: idee in comune« , invitant à faire part aux dirigeants locaux des initiatives observées et appréciées dans d’autres grandes villes du monde, dans l’espoir qu’elles voient le jour ici aussi… (Notons que sur le site de 02blog, un lecteur avisé avait immédiatement proposé la mer…)

Le numéro d’octobre du magazine Urban proposait quant à lui, à l’occasion de sa centième parution, à une centaine de personnages locaux de partager un souhait pour Milan… Tout en tenant compte des catégories intérrogées, principalement des artistes, designers et musiciens, voyons un peu quelles sont les améliorations proposées par la faune locale…

Les plus pragmatiques parlent de remplacer les 6 tapis roulants en zigzag menant aux voies dans la gare centrale par un seul (bien vu), de voir plus souvent les milanais souriants, de doter la ville de Wi-fi gratuit, de passages pour piétons en diagonale comme à Tokyo sur les grands carrefours, d’un camp pour naturistes dans la zone Città Studi (!), d’aires protégées pour les animaux sauvages comme des ours ou des loups (mais bien sûr) ou encore de pulvérisateurs d’air parfumé dans le métro (!!)… (On a de gros problèmes à Milan, comme vous pouvez le voir…)

Les thématiques récurrentes sont l’augmentation des espaces verts, l’amélioration du réseau cyclable, la revalorisation de la Darsena, la reconversion des espaces abandonnés en lieux dédiés à l’art contemporain et la diminution (voire la disparition, pour les plus extrêmes) des voitures en ville… Rien à dire, je suis plutot d’accord… Mais le thème principal semble-t-il, qui semble faire défaut à Milan dans l’esprit des milanais, c’est la vie nocturne! Boutiques, fruitiers, bars, transports, restaurants, musées, tout devrait selon eux être ouvert 24/24h (et le camp naturiste aussi?)

Autre thème prisé, le Naviglio rendu aux piétons… Et de préférence ouvert à la navigation (pour aller jusqu’en Suisse, renchérit un rameur motivé) et à la baignade, certains parlant même d’y créer une plage…  On y revient donc, à cette idée de la mer en ville, qui donnerait aux habitants un caractère plus détendu, « plus méridional » (Filippo Facci), qui permettrait « d’aller se baigner après le travail » (Davide Maggi)… (et la piscine tu connais?) (c’est bien aussi, y’a pas de ragondins et en plus en hiver c’est chauffé)

En fait, en cette période d’austérité, c’est plutôt rassurant tout ça non? Les gens qui dorment dehors, qui restent stagiaires jusqu’à 45 ans, les contrats merdiques pour tout le monde, le service public qui s’effrite, le travail au noir, les listes d’attente de pauvres chez les médecins spécialistes, ça n’a pas l’air d’être de gros problème en fait? (J’avoue ceci dit que c’est un peu moins glamour que ces histoires de plages et de movida frenée par le méchant couvre-feu) (en même temps, ils ont pas non plus interrogé ceux qui habitent en banlieue et se lèvent à 6h pour se taper 2h dans des transports malpropres et chers, qui cumulent deux boulots pour loger leur famille dans des taudis à 1000 euros) (mais qui, voyons, n’auront qu’à aller piquer une tête à la piscine nudiste pour retrouver le sourire…)

Pour finir plus joyeusement, parce qu’on a toujours le droit de rêver, et que certains interrogés ne s’en sont pas privé, un best-of des souhaits loufoques parmi mes préférés: une scène sur la place de l’Arco della Pace où jouer des reprises de David Bowie, un tram sur lequel voyageraient les oeuvres des musées milanais que personne n’a jamais le temps d’aller admirer, une montagne sur Piazza Loreto pour se perdre dans les bois et une nouvelle loi interdisant toute enseigne de commerce qui ne soit pas écrite à la main…

…des petits rien qui ne changent rien au tout mais qui changent tout!

Et vous, vous en avez, des souhaits pour Milan?