Toujours aux prises avec un monumental Céline, je n’ai pas ces derniers temps lu autant que je l’aurais voulu. La chaleur et les luttes quotidiennes contre les moustiques n’aidant pas non plus à la concentration, j’ai lu de ci de là, un peu tout et n’importe quoi… (et même un livre dédié à Noël, pour vous dire la vérité!) Il y a de tout, du bon, des regrets et de belles surprises, et il me tarde d’être en vacances pour me plonger à nouveau dans tant d’univers différents!
Je n’ai quasiment rien compris au recueil Le navire night de Marguerite Duras… Est ce la chaleur, mon inculture? Il me semble être passée à côté de ce récit d’un amour téléphonique, de l’attente de cette Aurelia Steiner multiple et de ces récits de voyage comme des poêmes… Pourtant la langue est belle et je regrette que la préface de l’auteur ne m’ai pas plus éclairée… A relire, peut-être, plus tard, un jour, ou peut-être jamais…
Je me faisais une joie en degottant Accordez-moi cette valse de lire l’unique roman autobiographique de Zelda Fitzgerald dont le superbe roman Alabama song m’avait dressé le portrait… Cette femme à la sensibilité exacerbée qui vit dans l’ombre d’un artiste qui fait d’elle une silhouette inconsistante et triste, cette envie d’exister plus fort et autrement, d’appartenir au monde plus intensément, quel personage fascinant! Pourtant l’histoire est un peu banale, et si les mots se veulent choisis, ils ne le sont pas tant… Un livre joli soit, mais pas si envoutant que je ne me l’imaginais, même si j’ai aimé que ce soit un livre de femmes, excluant presque un mari dans la vraie vie bien trop présent…
C’est Delphine qui m’a envoyé le petit guide de conversation pour survivre aux Noël en famille… A l’heure où je m’apprête à rejoindre les miens pour quelques jours, entre impatience de les retrouver et rancoeurs de toujours, ça m’a semblé amusant de lire ce mini guide de Laurence Devillairs. En réalité, ses astuces sont surtout linguistiques, du comment épater la galerie par ses bons mots à comment esquiver l’oncle qui sait tout ou le cousin qui renchérit en latin… On y apprend 2-3 mots de vocabulaire qui peuvent toujours servir à rabattre un caquet trop prompt à s’ouvrir, et on rigole même un peu à l’evocation de quelque spécimen comme on en trouve dans chaque famille!
L’un de mes clients cette année, ça a été une maison de production discographique italienne, et quand le boss m’a donné à lire Immagina
le storie della family des Vibrazioni, le groupe phare qui a fait son succès, je veux bien avouer avoir un peu grommelé. Mais en fait, ce fut un chouette moment que la lecture de ce recueil de délires verbaux, proclamé réceptacle des aventures du groupe comme des délires imaginatifs de son parolier, des contes ou anecdotes qui, trop développés pour devenir de simples chansons, ont trouvé là le format idéal à leur expression!
Pas vraiment un gai livre de plage que ce Terrain vague de Sandro Veronesi… Et un visage de l’Italie pas des plus glorieux, des dérives de la religion encouragés par l’obscurantisme au fossé qui sépare les nantis des défavorisés vivant dans une sorte de bidonville, méridionaux se livrant à divers trafics ou miséreux bouffés par l’alcool et la pauvreté. D’autant plus frappant que c’est au travers du regard d’enfants que l’on découvre cet univers, enfants grandis trop vite et sans repères, victimes de règles qui les dépassent ou en lesquelles ils n’ont jamais cru. Ce sont les années 60, mais ça pourrait aussi bien être, à peu de choses près, ici et maintenant…
Pour finir, parlons BD! Pourtant amatrice du genre, je ne pense que rarement à fréquenter ce rayon des librairies! Mes dernières experiences ayant été des meilleures, il me fallait ici du haut niveau, aussi ai-je opté pour une valeur sûre, Cinquemilla chilometri al secondo (en français Cinq mille kilomètres par seconde) de Manuele Fior, primé en 2011 à Angoulême. L’histoire d’un trio d’amoureux paumés entre désir de partir et nostalgie des lieux et faits du passé, dans un décalage temporel du ressenti. Se sont-ils rencontrés trop tôt, retrouvés trop tard? Ou est-ce le decalage entre leurs désirs et la vie qui les rend nostalgique d’un moi passé, autre, fantasmé? Le tout dépeint dans des tons fumés qui annulent temps et distances qui fondent âges et profils en un impalpable déroulement de l’existence…
Et voilà pour cet instant culturel! La semaine prochaine je pars en vacances, avec dans ma besace plein de romans prometteurs, entre autres des romans de Douglas Coupland, Thomas Gunzig et Valentina D’Urbano… Et vous, que lisez-vous? Plutôt navet de plage ou roman grand comme un voyage?
Une liste variée comme on les aime. Des déceptions (Duras, nous aussi!), des italiens à découvrir (sauf Veronesi, le style neoréalisme misérabiliste on a beaucoup donné!). Nous attendons la prochaine fournée.
Je lis ton blog depuis quelques temps et je tiens à te dire merci pour la découverte des Maigret, j’ai écrit un billet qui sera publié plus tard dans la semaine. Ah moi aussi j’avais adoré Alabama Song ! Il faudra donc que je lise ce roman. Bonnes vacances 😉