Les vacances ont été profitables à la lecture et je m’en réjouis! Mais avant de vous parler de mes lectures d’août, revenons sur les pages lues lors des semaines précédant les vacances: m’écroulant d’épuisement vers 20h30 tous les soirs après le boulot, je me sens une vraie héroine d’avoir réussi à lire autre chose que des BD, et même à terminer un monument de 751 pages!
Commençons d’ailleurs par lui! Chroniques des ombres, c’est le feuilleton-fleuve de Pierre Bordage qui a d’abord paru sous forme d’épisodes numériques l’été dernier, avant d’être relié serré en un volume que mes petits poignets de lectrice mettront un moment à oublier! Faut-il que le livre m’ait plu pour n’avoir pas fini en cale-porte! Ca faisait pourtant des années que je ne lisais plus de science fiction, du moins, pas dans ce goût là, pas dans le genre aventures dans un monde post-apocalyptique hostile où se mèlent technologies de pointe (les puces intégrées dans le cerveau des population privilégiées) et retour à l’âge de pierre, avec des rivalités entre tribus des laissés-pour compte retournés à une vie primitive. Finalement, c’est souvent le même shéma d’histoires qu’on retrouve, la fin du monde connu (ici du à une guerre nucléaire) et la libération des instincts dans une société qui ne connait plus de cadre moral imposé, soit quelque chose d’à la fois bien lointain et tout près, des questions qui, à tout moment, pourraient surgir en vrai, et un réalisme que le prétexte du roman n’empêche pas de faire trembler, et pas seulement sous le poids du nombre de feuillets…
Comme tous les lecteurs je pense, il y a des livres que je fais marronner des mois, voire des années, pour les ressortir un jour et les lire d’un trait. Je pense que les lectures ne se font pas par hasard, comme les voyages, elles doivent avoir un sens dans notre parcours pour vraiment nous toucher, et peut-être qu’inconsciemment on attend d’être prêt! Celui-ci, c’est Miss Blabla qui me l’a envoyé, et c’est étonnant que, sans me connaître pourtant, elle ait su capter sans le savoir l’une de mes obsessions cinématographiques: les voyages dans le temps. Non pas que ça me passionne vraiment mais, les erreurs de logique dans les films où les héros remontent le temps, ça me rend dingue. Je suis la relou qui, à la fin de Terminator, saoule tout le monde de ses « mais c’est pas possiiible comment le père du futur sauveur de l’humanité peut-il venir du futuuur, si les machines n’avaient pas décidé d’y éliminer Sarah Connor alors il y serait jaaamais allé!? » et qui, en visionnant pour la 60e fois Retour vers le futur, ne cesse de relever des incongruités spacio-temporelles (Mais, si la mère n’avait pas été impressionnée par ce Marty dans le passé, jamais elle n’aurait appelé son fils comme ça des années après, donc comment il faisait pour, au début de l’histoire, déjà… » (vous avez compris, je suis intarissable sur le sujet). Du coup, quand j’ai compris le sujet du livre Sans parler du chien de Connie Willis, j’étais vaguement tendue vous voyez! Mais là, magie, pas une seule erreur relevée; peut-être étais-je trop passionnée par l’histoire qui nous balade de 1940 à 1888 sur les traces de Ned Henry, l’historien-voyageur temporel justement chargé de réparer un paradoxe créé par une de ses collègues dans le passé, mais surtout, surtout, grâce à la géniale invention de l’auteur, le concept de continuum: une sorte d’ordre des choses dans le temps qui fait que, si on change quelque chose dans le passé, les événements vont, d’eux-même, par un subtil jeu de compensations, se rééquilibrer pour maintenir le déroulement des faits. Vous trouvez ça tiré par les cheveux? Au contraire, c’est épatant, et ça a réglé mon problème avec la question des voyages dans le temps! (Connie Willis, mes voisins de fauteuil au cinéma vous saluent bien bas!)
Mais parlons plutot BD si vous le voulez bien! Je vous l’ai dit 100 fois, c’est un univers que j’aime bien, mais que je connais assez peu. Du coup j’essaye de m’éduquer en piochant au hasard dans les rayons, entre romans graphiques-valeurs sures récompensées à Angoulème, grands classiques du genre et, parfois, un peu n’importe quoi… Qui plus est, j’ai un peu de mal à écrire sur le sujet, vu que je maîtrise pas trop, je me sens pas trop légitime pour en parler… Mais assez sûre de moi pour vous affirmer que j’ai adoré Polina de Bastien Vivès (que, depuis Le goût du chlore, je suivrais n’importe où) et ses planches bicolores au traits délicats, parfaits pour dépeindre le monde de la danse, et la sensibilité qui lui permet de voir juste, dans le coeur des petites filles comme des amoureux nostalgiques, avec la même acuité. (Pour tout vous, dire, rien qu’en l’ouvrant au hasard pour retrouver un détail dont je voulais vous parler, je viens de le relire en entier!)
Aux antipodes, je me suis replongée dans les aventures de Pascal Brutal, découvertes l’année passée dans la bibiothèque d’un copain parisien. Si j’avoue ne pas avoir été fan au premier abord (une fois passée la surprise et le ravissement provoqués par l’incongruité du personnage à la gourmette, on tombe un peu dans le cliché), j’ai presque eu envie de le lire à nouveau après avoir parcouru la page finale des notes: l’édition italienne propose en effet une page explicative aux lecteurs pour recenser les références qui, disons-le, font le sel de la BD: Alain Madelin, Diam’s, le calendrier des dieux du stade, le dialecte breton, le phrasé belge, le verlan… un vrai concentré culturel franchouillard qui m’a beaucoup fait rire (les italiens hallucienent sans doute à l’évocation du mangerbouger.fr et je me suis réjouis de savoir que Plus belle la vie, adaptée sous le nom de Bella la vita, avait fait un gros bide ici!
J’ai découvert aussi l’univers de Blake et Mortimer et, sans en être pour autant mordue, j’ai beaucoup apprécié la lecture de La marque jaune et de L’onde Septimus (des histoires de télécéphaloscope, d’ondes et d’hypnose) et c’est incroyable qu’un ouvrage paru en 1956 (je parle du premier) puisse n’avoir pas vieilli d’un cheveu, et qu’une suite écrite et dessinée 57 ans après semble avoir été publiée dans la foulée!
A bientôt pour la suite de mes lectures de l’été! Et vous, vous avez trainé quoi dans le sable, petits cachotiers?
Pour ma petite semaine de vacances, j’ai traîné sur mon balcon (ben quoi ?) The Happiness Project de Gretchen Rubin. Il me reste 2 chapitres, ce qui est plutôt pas mal pour la tortue que je suis en lecture.
Mais j’ai un alibi, je suis allée à la piscine et j’ai tricoté aussi.
Dans ta sélection, Polina me tente bien et peut être aussi Sans parler du chien, parce que je trouve le titre très drôle (et le sujet intéressant aussi).
@Mnêmosunê: et tricoter en lisant, t’as jamais essayé?! 🙂 en cas de manque de temps, les audio-livres sont bien aussi, ça m’arrive d’en télécharger quand mes yeux sont trop fatigués ou quand j’ai les mains prises!
Bonsoir.Beaucoup de lecture, bravo!
Oh j’ai entendu parler du deuxième bouquin (sur le voyage dans le temps) et là tu me donnes envie ! Moi j’ai enchainé deux pavés de 700 pages, puis 3 petits et là je prends mon temps (retour au boulot …) pour le dernier !
Je le note sur ma liste !!
@Electra: deux pavés de 700 pages? mazette! ce n’est pas tant l’ampleur de la lecture que le poids du volume qui me rebute! Impossible à trimballer dans les transports ou en voyage, et ticket garanti pour etre une mamie avec de l’arthrose dans les poignets! (ça pourrait meme me convertir aux e-book et à la liseuse, c’est dire…)
Je suis bien contente d’avoir trouvé une partenaire de psychotage des distorsions temporelles !
@Miss Blabla: merci encore pour cet envoi! j’ai mis du temps à m’y mettre mais je l’ai lu quasiment d’une traite! 🙂
Je rebondis : oui d’accord avec toi sur le poids ! J’ai lu le second chez moi (j’étais en vacances) mais le premier, j’étais obligée de prévoir un second sac exprès! Mais bon j’adore les pavés, enfin quand j’aime l’histoire et les personnages, ça ne me fait pas peur mais bon.. là j’ai commencé un roman de 600 pages mais j’ai l’esprit ailleurs (retour de vacances aux States, trop dur !)