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Qui dit insomnies, dit lecture ! Réjouissez-vous donc, malgré des vacances de Noël courtes et un accès temporaire à Netflix*, je suis assez contente de mon rythme de lecture de ces dernières semaines, en partie dû à de courtes nuits, mais aussi à une bonne pioche (bizarrement, quand un livre nous plait on avance toujours plus vite). Du coup encore une fois, avant que la pile ne menace de s’effondrer sur mon bureau, je partage tout ça avec vous. Au menu, pas mal de trucs flippants (genre un cyclone, un monde parallèle bien chelou, la fin du monde, tout ça) (et après, je me demande pourquoi je ne dors pas) mais aussi un bouquin plus réjouissant !

roman charline malaval

Commençons par un point météo merdique avec Etrangères de Charline Malaval. Bloquée à l’ile Maurice après l’annonce d’un cyclone, l’héroïne est contrainte de se réfugier dans une maison sur la plage avec une autre femme qui, alors que les éléments se déchainent, dévoile peu à peu son histoire, et une violence intérieure terrifiante. Un huis-clos qui va l’obliger à s’interroger sur sa présence sur l’ile, sur sa propre violence contenue et sur la teneur des mystérieuses lettres précieusement conservées dans son sac… Un très bon premier roman qui fait réfléchir et voyager sans pourtant sortir de la salle de bain où les deux femmes sont confinées.

roman david dolo

Passons au très chouette et très bizarre Hü de David Dolo. Poussé par une sensation d’inconfort – trop chaud, les autres passagers le regardent avec réprobation après qu’il a ouvert la porte du train lors d’un arrêt inopiné entre deux stations, Francis décide de descendre du wagon et de poursuivre son trajet quotidien à pied. Très vite, il se rend compte pourtant que le paysage ne lui est pas familier, que suivre la voie ne mène à rien et qu’il a probablement « glissé » dans un monde parallèle inhospitalier. Contraint sous la menace de suivre un étrange garçon au visage dissimulé, il se retrouve affublé d’une tête de cheval et du nom Hü. Vous avez dit barré ? Tout à fait ! De rencontres fantasques en cavalcades dans la forêt, Francis parviendra -il à retrouver de chemin de la maison et/ou de la raison ?

roman jeunesse manon fargetton

J’ai l’impression d’avoir déjà lu moult livres en mode « exode de fin du monde », et pourtant je ne m’en lasse pas (comprenez : voir les gens péter un câble dans les situations extrêmes a quelque chose de fascinant). Dans Dix jours avant la fin du monde de Manon Fargetton, on a affaire à un classique du genre : de mystérieuses lignes d’explosions sillonnant la Terre poussent la population sur les routes, pour gagner du temps et essayer d’arrêter l’inéluctable. On suit un petit groupe de personnages réunis par les circonstances et qui, chacun à leur manière, tentent de faire face, entre bilans, regrets et fureur de vivre. Si le livre appartient à la collection Gallimard Jeunesse et cible plutôt les ados, on échappe à pas mal de clichés et le rythme des péripéties en fait un page turner très efficace.

titiou lecoq chroniques

Ceux qui me suivent sur twitter le savent, je suis très enthousiaste du travail de Titiou Lecoq, ses articles pour Slate, sa newsletter hebdomadaire et son dernier livre : « Libérées : Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale ». Si j’ai moins aimé ses romans, je reste admirative de sa plume et de sa façon plaisante d’aborder tous les sujets même les plus graves. Du coup je me suis fait un petit plaisir l’autre jour en achetant ses Chroniques de la débrouille. Adaptées de son blog, ce qu’elle y raconte ne m’était pas étranger mais j’ai pris beaucoup de plaisir à m’y replonger. Lu d’une traite, c’est encore une fois un excellent exemple que l’on peut, d’un ton léger, traiter tous les sujets, du porno à la vie de freelance en passant par la fascination pour les rideaux de douche (j’en cherche un en ce moment, d’où mon intérêt décuplé).

Je m’arrête là mais y’a encore plein de trucs dont j’ai envie de vous parler, comme de la trilogie new-yorkaise de Paul Auster qu’on m’a recommandé lors d’un vernissage (j’ai une vie passionnante et j’aime bien boire gratos) et d’un bouquin de Thoreau qui va changer votre vie (si). Du coup je vous dis à très vite et, comme d’hab, je prends vos recommandations lectures si vous avez lu de belles choses dernièrement!

*un jour, il faudra bien que j’admette avoir une tendance à l’addiction. Je pense que je pourrais très facilement, au choix, devenir alcoolo, addict au sucre ou série-dépendante. Après s’être enfilé les 7 saisons de Mad men en 15 jours et avoir passé une nuit blanche à regarder Sherlock, on a décidé d’un commun accord avec le Mec de bloquer notre accès Netflix. Il était temps, on se surprenait à imaginer des suites alternatives aux épisodes au milieu de notre taf, et je suivais déjà 2 6 comptes de fans hystériques de Benedict Cumberbatch sur Twitter.**

**Mais merci à Titiou Lecoq de me rappeler via sa dernière newsletter (au sujet du temps passé devant les écrans) : « on ne peut pas attendre d'[un ou une ado] qu’il ait la capacité innée à résister à des manipulations cognitives aussi finement pensées » (comment ça je n’ai plus 15 ans ?)