Devoir manger sans gluten depuis quelques mois ne me pose à la maison pas de problème particulier (enfin, sauf les jours où je chouine que je veux du pain, du vrai), mais a franchement compliqué la question de la pause déjeuner. Exit les super focaccie du boulanger du coin, oublié les sandwichs gourmets, aux oubliettes le bento-taboulé vite préparé… Tant qu’il a fait beau, je pouvais toujours emmener salades ou restes froids, mais maintenant que l’hiver est venu, je dois souvent me rabattre sur les patates rôties du supermarché et, en cas d’urgence, les frites du kebab voisin (patate power). Mais voyons les bons côtés, ça m’a aussi permis de découvrir les ressources du quartier où je travaille, que je n’aurais probablement pas tant exploré n’eusse été la nécessité de trouver quelque chose de bon à manger!
C’est comme ça que j’ai fini un jour chez I lovegetarian qui, malgré son nom bof bof et sa déco un peu agressive (non, sérieux, tout ce vert et ce plastique orange criard, est-ce bien nécessaire?), a le mérite de proposer tout un tas de plats à consommer sur place ou à emporter, et une carte inventive quotidiennement renouvelée qui me permet de varier (et surtout de vitaminer) mes menus de pause déjeuner!
Comme son nom l’indique, l’enseigne ne propose que des plats végétariens et végétaliens et, oh bonheur, j’y trouve toujours de super propositions exemptes de farine (bien que le no gluten ne soit pas l’argument de la maison)*. Paëlla aux petits légumes, sarrasin mijoté aux champignons, risotto au potiron, salade d’avocat, caponnata d’aubergines et soupes se relayent dans mon panthéon personnel, souvent suivis d’un jus centrifugé carotte-pomme-gingembre (à défaut de pouvoir gouter aux jolis gâteaux maison**).
Les végétariens sans problème de gluten peuvent aussi y trouver boulettes de légumes, quiches et autres petits plats, et le petit rayon épicerie peut dépanner quiconque en mal de lait végétal, fruits secs et autres douceurs bio. Cerises sur le gateau vegan, les fruits et légumes utilisés sont bio, le service rapide, les jus et smoothies réalisés en direct et le menu publié tous les jours sur le site et facebook (histoire de composer son menu mentalement dès la mi-matinée!). Seul hic, la déco, à mon goût vraiment trop cheap, qui me fait souvent préférer la version à emporter. L’adresse est tout de même une bonne option pour un déj rapide et sain (et, franchement, leur jus carotte-céléri est vraiment bien!)
I Lovegetarian – Via Marghera 39 – Milano (et aussi corso di porta Ticinese 39 / via Paolo Da Cannobio 5)
*I lovegetarian n’a pas vocation à proposer des plats sans gluten. L’adresse ne convient donc pas pour les allergiques, les plats sont probablement préparés dans la même cuisine et les risques de trouver dans son assiette des traces de gluten sont légion. En revanche, ça peut être une bonne option pour les intolérants et ceux qui cherchent à résuire leur consommation de gluten.
**Autre combine, aller prendre son dessert à coté, chez Dulcis, sous la forme d’un « ricottino », petit café serré mélé de ricotta onctueuse, en révassant devant les intouchables cannoli.
Je me méfie de plus en plus des adresses végétariennes. A un moment je trouvais ça chouette, déjà parce que je ne mange pas beaucoup de viande. Mais à force de tomber sur des végétariens qui compensent tout par le fromage, quand t’es intolérant au lactose, c’est problématique !
@Uty: là il ne m’a pas semblé que c’était le cas… mais évidemment vu que je n’ai pas de problème avec le fromage (encore heureux!), je n’ai peut-etre pas fait attention. En fait je crois que le problème c’est cette idée de devoir « compenser », mais compenser quoi?! Ne pas manger de viande n’induit pas de carences en soi!
Il y a un petit restau comme ça à Paris, qui ne paie pas de mine, dont la devanture est même moche en fait, et dedans on mange les meilleures salades possible !!
@ohoceane: mais quand meme, à Milan ils ont souvent un souci avec la déco quand ils tentent de faire « moderne »! C’est dommage parce qu’ils ont de bons produits et qu’ils sont sympas et bien situé, si l’ambiance était un peu plus chouette ce serait le pied!
Je trouve ça super que tu entre dans le végétarisme même si c’est par la porte de la « santé bien-être » et qu’on oublie trop ce que vivent les pauvres bêtes dans les élevages……Je te souhaite de découvrir toute la diversité de cette nourriture avec de vrais bons cuisiniers qui savent préparer les sauces, qui maitrisent les textures et les associations d’ingrédients et d’épices….Ici à Lyon on arrive à se faire des soirées culinaires (associatives) fantastiques et on est bien loin du cliché « carotte-céleri » même si ces crudités sont délicieuses…..Pour le gluten, j’ai cru comprendre que tu étais seulement intolérante et non allergiques….dans ce cas les « traces » de gluten présentes en cuisine ont peu d’importance…je pense même qu’une sauce soja en contenant de faibles quantités n’est pas un souci…perso je ressent mon intolérance au dela d’un tranche de pain…..
@COla Verde: en réalité mon histoire est un peu plus complexe que ça… j’ai décidé à 17 ans d’etre végétarienne et je m’y suis tenu pendant de nombreuses années. Il y a quelques temps j’ai assoupli mon régime pour différentes raisons, mais je reste végétarienne dans l’ame. L’intolérance au gluten, découverte plus récemment, n’a pas vraiment de rapport, meme si j’imagine que la suppression d’une nouvelle source de protéine pourrait etre un problème dont il me faudra tenir compte par la suite, quand j’aurai « rodé » ma nouvelle alimentation. Ce n’est pas si facile de changer radicalement de façon de manger, surtout que, contrairement au végétarisme, il ne s’agit pas dans ce cas d’un choix mais d’un régime subi. Quant aux traces de gluten, là non plus il n’y a pas de règles, peut etre mon organisme peut il en tolérer un peu, je l’ignore, mais je préfére éviter, les occasions d’en consommer sans le savoir sont déjà bien suffisantes! J’avoue que mon plus gros problème sur le sujet, c’est le fait que beaucoup trop de monde se croit expert en la matière, quand meme les spécialistes n’y comprennent rien! Chacun doit apprendre à gérer son intolérance en fonction de sa sensibilité, ses habitudes, et j’espère ne jamais sur ce blog ou ailleurs donner l’impression de livrer des règles absolues sur le sujet!
@Uty et Flou
Je pense que l’idée de « compenser » est pertinente mais pas dans le sens de compenser un manque en nutriments mais plutôt un manque dans la sensation de « mache » (le fait de macher un aliment)….On s’en rend mieux compte lorsqu’on a pas mangé d’aliments d’origine animale depuis longtemps (y compris les fromages) et uniquement dans ce cas à mon avis…..C’est pourquoi les produits simili-carnés ou encore le tofu ont un tel succès chez les végétaliens….