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Fellini par ci, Fellini par là, je vais bientôt finir par avoir une culture cinéma! (Sans compter que, deux films dans le même mois, on frôle carrément l’exploit!)

Commençons par Amarcord… une petite ville d’Italie, un groupe d’adolescents, une femme en rouge qui déambule, un oncle fou… pas d’histoire ou presque, du moins pas dans le sens où on l’entend d’ordinaire… il ne se passe rien de plus que les petites et grandes aventures de l’histoire de la vie de tout un chacun… mais avec des scènes surréalistes et des personnages étonnants et banals à la fois, qui font tout le sel du film. C’est ainsi que l’oncle fou refusera de descendre de l’arbre, qu’un défilé fasciste traversera la ville au pas de course, que la tenancière un peu lubrique du bureau de tabac séquestrera un « pauvre » garçon dans sa boutique, que tout le village ira à la rencontre d’un paquebot sur une mer de plastique et que la neige transformera la ville en labyrinthe… le labyrinthe des souvenirs d’enfance du réalisateur, entre histoire réelle, fantasmes et âge idéalisé, instants d’émerveillement et grotesque du quotidien… à voir absolument!

Une toute autre ambiance pour Ginger et Fred, tourné 12 ans plus tard… Une ambiance plus mélancolique, désabusée, qui me rappelle les derniers films de Tati (pour moi Fellini c’est un peu le Tati italien, même si ça n’a rien à voir… un Tati sans les mimes, mais ces mêmes personnages insensés, ces mêmes histoires sans intrigues, ce même attachement à l’enfance, ce goût pour les gens du spectacle et cette musique farfelue un peu dissonante en fond sonore…) Ici, c’est un couple de danseurs de tip tap (qui m’a par ailleurs redonné une furieuse envie de retrouver un cours en septembre) qui, 30 ans après son dernier spectacle, est invité lors d’une émission de télé de Noel à danser en public… Ils découvriront que l’émission est en réalité une sorte de foire aux monstres moderne, où ils sont sensés faire figure de gentils has been… Des acteurs épatants pour un film en forme de satire de la publicité, de la télévision et du goût du public pour le sensationnel. Et si l’on peut se poser des questions, en voyant Fellini utiliser lui-même les procédés qu’il dénonce en exhibant nains, dépravés et huluberlus, on y répondra en disant que, parfois, les monstres ne sont pas ceux que l’on croit…