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Un soleil franc, quoiqu’encore tiède, s’est levé aujourd’hui sur Milan… Déjà de quoi réchauffer ses épaules, mais pas encore s’adonner aux plaisirs de belles journées… Comme décider de bon matin de s’éloigner de la ville en vélo, prendre le train pour une destination inconnue, ranger les pulls jusqu’à l’année prochaine ou passer l’après-midi devant la fontaine du parc…

C’est ennuyeux mars, un peu comme un prolongement incertain de l’hiver (alors qu’il n’y a même plus de clémentines), avec déjà l’envie de passer à autre chose, d’étendre sa lessive dehors et de sortir pieds nus… Un mois qui s’étire dans l’attente, alors que déjà les pigeons roucoulent et les prunus fleurissent, alors que très vite ce sera Pâques et son lot de colombes briochées, puis l’effervescence du salon de meuble, où séviront comme toujours de bruyantes averses, avant que ne s’installe vraiment l’été et ses journées qui s’étirent dans le bourdonnement des moustiques…

C’est amusant de constater comment, chaque année, la même succession des saisons et événements peut exercer une fascination intacte… Et à quel point le printemps peut évoquer en nous le renouveau et le réveil, sans que nous ayons eu à subir, à l’instar des arbrisseaux et des marmottes, une quelconque hibernation…

Je crois n’avoir, jamais comme cette année, été sensible à ce point au temps, aux saisons qui défilent, et jamais mon humeur du jour n’a jamais été aussi liée à l’ensoleillement extérieur… C’est peut-être aussi ça, vieillir (ça y est mamie Flou revient!), après le bouillonnement perpétuel de la jeunesse, prendre conscience du temps qui passe et calquer son rythme à celui des saisons… C’est pour ça qu’on finit tous, un jour où l’autre, par être de petits vieux et par parler principalement du temps qu’il fait…

(En attendant, fais péter les transats et les espadrilles à fleurs Simone!)

photos 1/espadrilles Paul Smith 2 et 5/installations florales Spazio Rossana Orlandi 4/boutique Corso Como 10