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exportation à la françaiseOyez oyez, gourmands expatriés en manque de produits français! Alexis Flocon, ex franco-milanais et lecteur de completementflou, nous présente aujourd’hui le projet mis sur pieds avec Estelle Aubouin, un colis voyageur pour frenchies en mal de rillettes, gavottes et autres salidou vengeur… De quoi guetter le facteur fourchette en main, se remonter le moral en cas de mal du pays, et faire découvrir les classiques français à quelques bons amis!

Racontez moi un peu comment a commencé l’aventure du « colis ». Comment l’idée vous est-elle venue?

Estelle: Alexis avait pris l’habitude d’imaginer tout un tas d’entreprises plus farfelues les unes que les autres. Le jour où il a suggéré d’envoyer du fromage à des expatriés en mal de brie de Meaux, j’ai tout de suite rebondi sur cette idée d’envoyer des produits culinaires aux français de l’étranger. Si le concept du Colis est d’abord parti d’une vanne, nous l’avons rapidement mis en relation avec notre propre expérience d’échange universitaire. Et c’est en faisant la liste de tout ce qui avait pu nous manquer à l’étranger que nous avons réalisé qu’il y avait quelque chose à faire.

Alexis: Je n’abandonne pas pour autant mon idée de devenir le Bill Gates du fromage. Soyez prêts.

J’ai une copine qui, pour parler des plateaux-repas sncf livrés en cas de retard dans le train, emploie l’expression « emergency lunch box ». Finalement, le colis, c’est un peu ça non? (en meilleur j’espère) (remarque, les pastilles vichy qu’ils y mettent, c’est sympa aussi)

Alexis: Je te rassure tout de suite : on marge moins qu’eux, et nous ferons tout pour éviter les retards. Mais là où se rapproche de l’«emergency lunch box», c’est que l’on vient répondre directement à une envie urgente de produits français. D’ailleurs, nous appelions entre nous nos premiers colis des «kits de survie» : nous imaginions dès le départ une solution à offrir à des français souffrant du mal du pays.

Estelle: Pour nos premiers colis pas de pastilles Vichy, mais on vient de trouver un excellent producteur de caramels au beurre salé au sel de Guérande. Côté sucreries, on est pas mal !

Alexis, qu’est ce qui t’as le plus manqué depuis l’Italie? (moi, j’avoue tout, c’est les sardines à l’huile bretonnes et les produits laitiers!)

Alexis: Mes parents sont tous les deux d’origine bretonne et au moins une fois par semaine, ma mère nous fait des galettes sarrasin sur un vrai billig, je pense que c’est ce qui m’a le plus manqué. Il y avait aussi la bière : avant de venir à Milan, j’ai passé une année à Lille. J’étais devenu fou des bières belges type Karmeliet. La Moretti a difficilement pu me contenter. En rentrant, j’ai découvert aussi que les produits italiens me manquent énormément. Trouver de la burrata à des prix décents n’est pas une chose très facile en région parisienne. Si quelqu’un décide de faire un Le Colis version italienne, je suis son premier client !

colis produits françaisQuels types de produits peut-on trouver dans le fameux colis?

Estelle: Dans nos colis, il y a un mélange de produits de tous les jours, ceux qu’on retrouve en grande distribution et qui sont là pour rappeler aux expatriés ce qu’ils avaient l’habitude de manger en France. Je pense par exemple aux petits beurre ou à de bonnes madeleines. Mais il y a aussi un mélange avec des produits d’épicerie fine. Choisir nous même la composition de la majorité des colis nous permet de négocier au mieux nos prix. Entre envoyer des rillettes d’un petit producteur du Sud-Ouest et celle d’un supermarché, on a vite tranché.

Alexis: Il y a un équilibre à trouver. On veut à la fois rappeler la France aux gens, mais aussi leur envoyer des produits de qualité et leur faire découvrir nos trouvailles. On a passé beaucoup de temps à démarcher un à un des agriculteurs. Quand il y a un produit dans lequel on croit, on marge peut-être moins, mais on est fier de l’envoyer et nous sommes sûr qu’à terme cette manière de faire sera payante.

Plus concrètement, monter une boite comme ça à vocation internationale, c’est galère ou pas? Orchestrer les commandes, les envois, comment vous faites pour gérer tout ça?

Estelle: Pour ce qui est du côté galère, je viens d’être diplômée et Alexis est encore étudiant. On a presque tout monté pendant l’été. Il y avait beaucoup de travail, mais ça n’était pas trop gênant. On va devoir bien s’organiser pour pouvoir continuer à mener cette activité et gérer en parallèles nos emplois / études. Si ça marche bien, on ne va pas hésiter à très vite s’entourer, notamment pour la logistique.

Et puis tiens, Alexis, puisque tu as été milanais, j’en profite pour te demander quelles sont tes trois adresses préférées!

Le Roïalto (via Procaccini 37): Bon ce n’est pas l’adresse la plus confidentielle ni la plus authentique, mais leur aperitivo est celui qui m’a le plus marqué. Quand il n’y a pas trop de monde, on évite le côté usine et ne pas avoir à faire la queue est très appréciable. Amici Miei (viale Bligny 19): La sympathique trattoria en face de laquelle je vivais. Pile ce à quoi on peut s’attendre comme petit restaurant quand on vient vivre en Italie. Le midi pour 10€, vous avez : un primo, un secondo, l’eau et le café. Je prenais presque toujours des pasta all’arrabbiata, puis une cotoletta alla milanese. Quand j’y repense, je me demande comment j’ai fait pour ne pas prendre quinze kilos cette année là. Et le marché des antiquaires sur les Navigli: Mon petit côté hipster. Un dimanche par mois, il y a un grand marché d’antiquaires sur le Naviglio Grande. Je n’y ai jamais rien acheté, mais j’adorais y aller. C’est la balade parfaite pour un dimanche après midi.

Merci Estelle et Alexis! Pour en savoir plus sur le Colis, c’est ici: www.lecolis.com