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Je me demande parfois depuis quand je suis capable de passer 3h en cuisine pour préparer un truc… En fait, je n’ai pas toujours cuisiné, et en arrivant en Italie j’ai d’abord été populaire pour un fameux gâteau-pneu, en réalité un gâteau au yaourt complétement raté cuit dans un moule à ciambella, d’où l’effet pneu… Je n’ai pas vraiment appris chez mes parents, même si avec une maman experte en beckauffe et un papa pro du biscuit roulé à la confiture, ça aurait pu donner quelque chose d’assez intéressant; quant au Mec, il se nourrissait à l’époque de sandwichs aux chips et à la moutarde et de gnocchi trempés dans la purée (véridique)… (c’est moi ou je m’égare?)

Bref, je suis à présent incapable de résister à l’appel des fourneaux, pour peu que j’ai un peu de temps devant moi, un ingrédient prometteur à tester et une idée en tête… Ici, tout est parti d’un sachet de paprika fumé et d’une photo de taralli napolitains torsadés… Et comme j’avais aussi quelques graînes de fenouil qui trainaient, du poivre qui s’ennuyait, des copeaux d’olives séchées qui se battaient en duel et quelques pignons neurasthéniques sous le coude, j’ai décidé de faire 4 versions de la chose (pourquoi faire simple…)

(ça me rappelle ces vignettes de la BD Boule et Bill où le garçon (le fameux Boule) énumère au chien tous les parfums disponibles chez le glacier, et à qui le chien (Bill donc, vous suivez?) répond: « panaché ») (fin de la parenthèse) (C’est moi où je digresse aujourd’hui?)

(Au lycée, j’avais un prof de philo qui avait un nom de fromage (si) qui avait fait tout le cours sur le choix selon Hegel en me regardant droit dans les yeux (paranoia quand tu nous tiens), je ne m’étais pas du tout sentie visée (on ne peut pas choisir de ne pas choisir, le non-choix n’est pas un choix, arghl), vu que j’étais du genre à écrire un truc différent sur chaque papier d’orientation qui me passait entre les mains, et qu’à la fac j’ai choisi une filière généraliste avec toutes les options possibles histoire de garder le cursus le plus large existant, et que je te prends une option de droit constitutionnel en plus, et que je te rajoute une unité d’histoire, un cours de philo appliquée à l’économie, une mention FLE et même une option cinéma américain (si)…)

Bon, vous la voulez, cette recette de taralli, ou bien?

Ingrédients: 500g de farine, 10g de levure fraîche, 100ml d’eau, 1càc de sel, 100ml de vin blanc sec, 100g d’huile d’olive, 3càc de paprika fumé (ou de graînes de fenouil) (ou de poivre moulu) (ou d’olives séchées) (c’est selon)

Dans un grand saladier, mélanger la farine et le sel, former un puit. Dans ce puit, verser la levure diluée dans l’eau, puis le vin blanc et l’huile d’olive. Pétrir 1/4 d’heure et ajouter l’arôme, graine ou épice, choisi. Laisser reposer 1heure environ (comme ça, vous aurez le temps d’hésiter entre les 15 formes possibles à donner aux taralli en fonction de la région d’Italie de référence choisie…).

Mise en forme: Prélever des petits morceaux de pâte et les rouler en boudins de 30cm de long et de diamètre 1cm environ… Les plier en deux, torsader les deux branches ensemble et venir bloquer les extrémités dans la boucle de départ. Recommencer l’opération jusqu’à épuisement de la pâte. Faire bouillir de l’eau dans une casserole très large. Y plonger les taralli (par 4 ou 5 selon la taille de votre casserole, ils ne doivent pas se toucher). Dès qu’ils remontent à la surface, les retirer de l’eau à l’aide d’une écumoire et les laisser sécher sur un torchon propre et sec. Recommencer jusqu’à épuisement de la pâte. Vous pouvez aussi (pour varier, ahem) enfoncer à la surface de taralli quelques pignons de pin ou amandes. Pendant ce temps, préchauffer le four à 160°C.

Cuisson: Disposer sur une plaque recouverte de papier sulfurisé les taralli sans qu’ils ne se touchent (mais inutile de les espacer trop, ils gonflent peu lors de la cuisson) et enfourner pour 30 à 40 minutes (surveiller en fin de cuisson, les taralli ne doivent pas brunir).

Ouf! Y’a plus qu’à se mettre à table et à manger! (facile non?) A déguster en parlant fort, avec les mains, idéalement en dialecte (mais une fois la bouche pleine, ça devrait y ressembler dans tous les cas) et avec un verre de vin (du coup, pas si facile, vu que les mains sont déjà occupées à illutrer vos propos…) (au pire, si vous n’êtes pas convaincus de votre essai, vous pouvez réessayer, et réessayer encore…)

(…j’ai oublié de vous dire, la recette traditionnelle de Naples est au saindoux, aux amandes et au poivre noir) (y’a plus qu’à en refaire le week-end prochain quoi…)

Pour les amateurs, d’autres recettes de taralli: la version des Pouilles et une version « exotique » (un jour de grand questionnements, sans doute)!