Sélectionner une page

Il y a ces petits mots qu’on laisse sous un trousseau de clef en partant le matin, il y a ceux griffonés à la hâte sur une carte postale, ceux que les filles au collèges écrivaient dans leurs agendas entre une citation d’Oscar Wilde et un « photomaton à l’appareil dentaire », les mots qu’on envoie par texto pour égayer, encourager ou rassurer, ceux qu’on glisse dans un bouquet ou une poche à la hâte…

Et puis il y a les petits mots qu’on destine à soi-même, des mots entendus et recopiés pour ne pas oublier, des listes de choses à faire entre lesquelles se glissent de plaisants présages, des bonnes résolutions collées dans l’agenda et des horoscopes favorables déchirés et glissés dans un portefeuille, autant de mots doux qu’on n’écrit que pour soi…

Longtemps j’ai cru être seule à user de tels subterfuges, et c’est vaguement honteuse que je glissais dans mes poches au soir les prédictions favorables glanées sur les sachets de thé Yogi, en sachant retomber dessus le lendemain, comme par hasard mais souvent au moment opportun…

Depuis, j’ai appris que bien d’autres font de même, feignant ensuite de croire au destin (« et là je retombe pile sur cet article qui disait… »), certains vont même jusqu’à s’envoyer des textos ou programmer des « alarmes de bonne humeur » sur leur ordinateur, et mes manies japonisantes me semblent à présent bien raisonnable, à la limite du plus pur rationalisme…

Sur ces bonnes paroles, bonne semaine à vous!