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Depuis mes ennuis d’estomac (à peu près arrangés merci), je ne peux plus boire de café sans le regretter dans un délai des plus brefs. Du coup, après quelques tentatives, je me suis résignée à ne boire que des ersatz à base de chicorée, orge toasté et autre liquides sombres surmontés d’une mousse grise (brrr)… Ceci dit, cette privation passagère (du moins je l’espère) n’a en rien ralenti chez moi la passion pour le café. Surtout ici, au pays du café, où j’en apprends tous les jours un peu plus sur la question. J’entame donc ici une nouvelle petite série sur le sujet. Avec pour commencer, quelques notions de prime importance sur le cappuccino

Le nom déjà… cappuccino, ça veut dire quoi? Il parait que tout viendrait de la couleur marron clair, qui rappellerait la robe des frères cappuccini (capucins)… mais on dit aussi que le « petit capuchon » se référerait au capuchon de mousse déposé sur le café…

Pour ce qui est de la recette, oubliez les horreurs qui ont pu vous être servies en France ou ailleurs, dans le cappuccino point de chantilly! (si, je vous jure qu’on m’en a servi des comme ça!). La recette se compose d’un café serré et de mousse de lait entier chaude, dans un rapport de 1/3 pour 2/3 (pour les maniaques qui veulent la vraie proportion, il s’agit en réalité de 3/10 de café pour 7/10 de lait). Du cacao en poudre peut être saupoudré au dessus de la tasse, avant ou après l’ajout du lait selon les préférences et le dessin voulu, mais il doit dans tous les cas être amer et de très bonne qualité (sinon autant ne pas en mettre).

Techniquement ensuite, sachez que le vrai cappuccino se boit au bar uniquement! Laissez tomber les succédannés domestiques, seule la machine à café du bar garantit les 90°C et les 9atm de pression nécessaires à la réalisation du doux brevage… En plus, seuls les barmen expérimentés sauront vous y imprimer, d’un mouvement du poignet tenant la cruche de lait, un coeur, une fougère ou un lys, indispensables (si)…

Les bonnes manières enfin, pour ne pas avoir l’air d’un plouc au café… Déjà, on ne boit pas le cappuccino dans n’importe quelle tasse. Que les barmen de pacotille remballent mugs colorés et tasses en verres, le cappuccino se boit exclusivement dans des tasses de porcelaine ou de faience blanche hautes de 7 à 8cm et larges de 8 à 9cm… Sinon ce n’est pas chic…

Ensuite, si l’association cappuccino-brioche est un grand classique du petit déjeuner au bar, on ne fait pas trempette, ce n’est pas classe! Et on ne boit pas non plus la bouche pleine! On consomme le tout debout au bar en faisant le moins de miettes possibles et surtout, surtout, et même si l’on est en terrasse, on n’écrase jamais son mégot dans la soucoupe, sous peine de passer pour un malotru de la pire espèce!

J’allais oublier, on évite de commander un cappuccino après les repas. Outre que ce n’est pas chic non plus (décidément), c’est aussi mauvais pour la digestion. Et on n’en commande jamais deux de suite, sous peine de passer pour un vrai dépravé (vous savez, dans « la bohème » d’Aznavour, ils boivent des cafés crême plutot que de manger…) (comprenez, ça fait pauvre!)

On raconte que le meilleur cappuccino d’Italie se buvait à une époque au bar Gambrinus à Naples, où les barmen étaient des experts en la matière… Si le bar d’alors n’est plus, il en reste quelques salles (Via Chiaia, 1), et la légende suffit à me donner envie de tenter l’expérience si je passe un jour par Naples… A Milan, il parait que celui de chez Sant’Ambreus n’est pas mal du tout, je m’empresserai de vous donner mon avis sur la question dès que mon estomac me le permettra!

Et comme vous avez sagement lu tout ce qui précède, je propose de vous faire gagner un petit kit de personnalisation de cacao sur cappuccino… (comment ça j’ai dit qu’on ne boit pas de cappuccino à la maison?) (j’ai dit ça moi?) Laissez-moi un commentaire en m’indiquant votre façon à vous de boire la cappuccino, ou pour quelle autre boisson vous le dédaignez (ou encore si vous faites trempette, en dépit des bonnes manières!). Vous avez jusqu’à dimanche 2 octobre à minuit, ensuite je tire au sort (mais pas à minuit hein) et je vous dis qui va faire joujou avec ses pochoirs à cacao… (qui, soit dit en passant, fonctionnent aussi très bien pour décorer n’importe quel gâteau)

(les photos en tête d’article m’ont été offertes par un ami photographe)(et non ce n’est pas moi qui m’envoie tous ces croissants!)