Mercredi  soir, les deux acolytes du groupe Brigitte étaient à Milan, aux officine creative Ansaldo, nouvel espace dédié à la créativité où je mettais pour la première fois les pieds. Un concert gratuit, un lieu qui se veut alternatif, un babyfoot dans un coin et de serviables boys à la buvette, voilà qui promettait! Pourtant, pour tout vous avouer, si la performance a été à la hauteur, j’ai eu un peu honte du public milanais, auxquel j’espère que les deux artistes ne tiendront pas rigueur…

Mais parlons d’abord du show, des voix à la fois fluettes et puissantes qui s’unissent sous les spots, des robes démesurément paillettées et de ces deux personnalités, la lionne incandescente et la fraîcheur moins caricaturale de la brune plus effacée, deux facettes et deux voix uniques pour une même féminité…

Il n’y a pas un morceau que je n’ai pas aimé, même ceux qui, à la première écoute sur mon ordi, m’avait semblés moins intéressants (la reprise d’Eyes of the Tiger, que j’avais d’abord jugée trop peu poussée, fut comme un spray énergisant à la fin de la soirée). Car ces dames sont de vrais personnages de scène, avec costumes, jeux de lumière et choré, et reprises inspirées de tubes en version oestogénée: Ma benz de NTM (et sa réjouissante introduction- quoiqu’obscure sans doute aux non-francophones: « ce soir Brigitte nique ta mère »), The bay de Metronomy, Eyes of the Tiger des Survivor, qui viennent encadrer leurs propres chansons: Battez-vous, Coeur de chewing-gum, Oh la la… Entre caricature de nanas et caractère de forçats, Brigitte partage avec un enthousiasme non dissimulé sa vision à la fois ancestrale et décompléxée de la féminité!

J’en comprends d’autant moins mes compagnons de soirée -et on ne pourra pas accuser les milanais d’avoir perdu la tête face aux robes fendues- d’avoir montré si peu de chaleur pour les accueillir: figurez-vous un public en grande partie assis par terre (si la chose avait pendant l’attente une joyeuse allure de festival en plein air, ça m’a semblé sidérant une fois les artistes arrivés sur scène…), qui peine à suivre le rythme et à interragir, et qui, seulement à 20 minutes de la fin, à la faveur d’une manoeuvre visant à faire lever les spectateurs (bien joué les filles!), s’est réveillé et mis à danser…

Ah ils sont beaux, les alternatifs milanais, qui se disent fans de musique indie et qui vont au concert comme on s’installe devant sa télé! C’est peu dire que je regrette que, Brigitte ayant sans doute égaré sa méthode Assimil sous ses froufrous de soirée, elle n’ait pas pu élever la voix pour tancer comme il se doit ces effrontés goujats!

Ps: le 5 avril ne manquez pas Brigitte à Rome au Centre Saint Louis, et le 6 avril aux Mercati Generali de Catania! je compte sur vous pour être à la hauteur du spectacle que ces deux supernanas ne manqueront pas d’y donner!